Quand Rudolf Friemel et Margarita Ferrer Rey se marièrent au camp d’Auschwitz en 1944

C’est l’unique mariage célébré dans l’enceinte-même du camp de concentration d’Auschwitz, et le voilà au cœur d’une exposition.

Le détenu autrichien Rudolf Friemel avait été autorisé à épouser sa fiancée espagnole Margarita Ferrer Rey. Ledit mariage avait été enregistré le 18 mars 1944 à 11 heures par le service d’État civil du camp de concentration.

Une photo de l’événement fait partie de l’exposition proposée par la Bibliothèque de la ville de Vienne jusqu’au 30 septembre.

Le cliché jauni a été cédé à la ville de Vienne par le petit-fils des “mariés” avec d’autres documents exceptionnels.

En préambule du catalogue de l’exposition, Michael Ludwig, Maire de Vienne, se demande comment a pu avoir lieu cet événement singulier, parenthèse inédite au milieu de l’horreur.

On apprend que si Rudolf Friemel, prisonnier politique affecté à la maintenance des véhicules de la SS, était tombé amoureux de Margarita Ferrer Rey en 1937, au cours de la guerre civile espagnole, et avec laquelle il gagne la France en 1939.

Remis à la Gestapo avec femme et enfant par les autorités françaises, Rudolf est transféré au camp de concentration d’Auschwitz en janvier 1942 tandis que Margarita et leur fils sont emmenés dans un foyer pour mères célibataires.

Si l’on sait qu’il jouissait de conditions de détention “privilégiées”, rien n’explique l’autorisation qui lui fut accordée de convoler.

Le jour du mariage à Auschwitz, le petit Edouard a presque trois ans. Le père du détenu et son frère, prévenus par télégramme, sont autorisés à faire le voyage. Rudolf Friemel eut le droit de se laisser pousser les cheveux et de porter un costume civil pour l’occasion.

Mieux: une cellule est mise à la disposition du couple pour sa nuit de noces dans le camp.

Fin de la parenthèse: Rudolf Friemel est pendu neuf mois plus tard pour avoir aidé à l’organisation d’une tentative d’évasion.

Margarita et Edouard ont vécu en France après la guerre.

Lettres, documents jaunis, tout a été récupéré en 2017 auprès de Rodolphe Friemel, 48 ans, petit-fils du défunt.

TJ avec AFP

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