Pierre Martial. Birmanie. N’oublier personne…

Manifestation express à Rangoun “Nous n’avons pas peur”

Les mots sont si faibles parfois, si fragiles, si petits… 

Ils ont l’air si impuissants face à la terreur, la violence et l’horreur…

Hier ou avant-hier, – on ne sait pas exactement , les militaires ne veulent rien dire! – 4 leaders de la Résistance birmane ont été pendus dans l’une des cours sordides de la prison d’Insein à Rangoun.

Pendus.

Après avoir été condamnés à mort pour leur rôle dans la Résistance.

Ils se battaient sans relâche depuis plus d’un an et demi, comme ils le pouvaient et avec le peu de moyens qu’ils avaient, contre la sanglante dictature qui a renversé le pouvoir démocrate en Birmanie le 1 février 2021.

Ne les oublions jamais, ne les oubliez jamais… 

Bien qu’à 10.000 kilomètres de nous, ils sont les combattants d’un monde libre, juste, multiethnique, pacifié et chaleureux comme nous le voulons nous aussi…

Ils s’appellent – j’insiste sur le présent, car ils resteront à jamais vivants dans nos mémoires – Phyo Zayar Thaw, Ko Jimmy, Hla Myo Aung et Aung Thu Yazaw.

Tous membres de la NLD, Ligue Nationale pour la Démocratie, le parti d’Aung San Suu Kyi, ils étaient des militants connus, reconnus et respectés de toutes et tous.

Tandis que leurs familles – auxquelles l’abjecte dictature refuse même de rendre les corps! – se recueillent et les pleurent, des dizaines de milliers de résistants passent à l’attaque de toutes les façons possibles!

A Rangoun, hier au soir, malgré les très nombreuses patrouilles de police et de militaires, toute la ville était aux fenêtres et frappait sur des casseroles, des pots et des jantes de voiture dans un vacarme effroyable…

Des dizaines de prisonniers ont tenté de se mutiner, à l’intérieur de la prison d’Insein où ont été pendus leurs camarades.

Cette nuit, des dizaines d’attentats et d’attaques de la guérilla se sont produites à Ahlone, à Kale, à Yenanchung, à Taungthamon Inn Bey, à Sagaing, à Bago et dans tant d’autres lieux…

Ce matin, des centaines de manifestations express ont lieu un peu partout dans le pays. Toutes et tous crient, à l’adresse des militaires putchistes: “Nous n’avons pas peur de vous! Vous ne parviendrez jamais à toutes et tous nous tuer!”

Le dictateur et ses proches sont de plus en plus acculés, dos au mur. Ces assassinats en sont la preuve absolue. Ils tentent, dans un dernier sursaut, d’instaurer une peur terrorisante à l’ensemble du peuple birman.

Un peuple qu’ils ne sont pas parvenus à mettre à genoux en plus d’un an et demi de terreur et malgré des moyens mille fois plus importants!

Un peuple qui n’a, définitivement, plus peur et qui ne risque plus rien tant la répression qu’ils endurent est sauvage et l’effondrement économique dévastateur pour elles et eux.

Oui, Les mots sont si faibles parfois, si fragiles, si petits… 
Ils ont l’air si impuissants face à la terreur, la violence et l’horreur…

Et nos actions paraissent si minimes…

Et pourtant, il faut parler encore, crier encore, alerter encore, bouger encore, agir toujours! 

De toutes les façons possibles, grandes ou petites!

Hier au soir, à la suite de mes amies et amis birmanes et birmans, j’ai été me recueillir devant le petit mémorial dressé en hommage aux résistants assassinés, symboliquement dressé devant l’ambassade birmane.

Puis j’ai crié bien fort ma colère face à la dictature birmane – et face à toutes les dictatures! –   

Ne lâchons rien! 

Nous sommes avec vous du fond du coeur, amies et amis birmanes et birmans. 

Alors que l’on évoque de moins en moins la situation birmane dans les médias, il est essentiel de continuer à maintenir “la visibilité” des actions de la Résistance.

Nous, participants aux réseaux sociaux, journalistes, blogueurs, animateurs, relayeurs et partageurs sociaux, chacune et chacun à sa place et selon ses moyens, devons continuer toutes et tous, par tous les moyens possibles, à faire circuler les informations de la Résistance birmane, car, quelque part,  nous sommes toutes et tous des médias!

Maudites soient les dictatures! Quelles qu’elles soient et où qu’elles soient!

On continue!

Pierre Martial
Ecrivain et journaliste militant
Auteur du livre “A trois doigts de la liberté”  >>  https://urlz.fr/h8xL

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