Raphaël Nisand – Elections présidentielles, J -7

En démocratie le vote est libre. Hitler est mort le 30 avril 1945. Son affreux régime totalitaire et génocidaire, le nazisme, a heureusement été vaincu par les armées alliées 8 jours après.

C’était le mal absolu, un cas unique dans l’Histoire.

Pourtant le rejet du nazisme et du fascisme continue de structurer le débat politique dans de nombreux pays, et souvent à très mauvais escient.

En Israël même, les adversaires politiques s’envoient régulièrement à la tête l’accusation de nazisme. Quoi de plus absurde dans ce pays.

Les caricaturistes anti sionistes s’en donnent aussi à cœur joie, amalgament constamment l’étoile de David et la croix gammée.

En Russie c’est au nom d’une prétendue lutte antinazie que Poutine a lancé une guerre idiote de soi-disant dénazification de l’Ukraine.

La ficelle est tellement grosse qu’elle en est assurément ridicule. Mais beaucoup de gens meurent pour cette fausse cause de dénazification.

Ce terme n’est donc pas une plaisanterie et réduire ses adversaires au qualificatif de nazi justifie tous les excès puisque tout ce qui est nazi est par essence inhumain.

Dès 1951 le philosophe Léo Strauss a inventé cette expression ironique qui désigne sous la forme d’une expression latine les arguments d’un adversaire en les associant à Adolf Hitler.

La réductio ad hitlerum consiste par exemple à rejeter les campagnes antitabac parce qu’Hitler les avait soutenues en son temps, ou à traiter les végétariens de nazis parce qu’Hitler était végétarien.

Cette rhétorique a pour objet d’exclure l’adversaire du débat, de le diaboliser, tout en évitant le débat de fond.

En France aussi la réduction ad hitlerum fonctionne de façon récurrente depuis plusieurs décennies à chaque élection.

Pourtant on a beau scruter les programmes des partis politiques en présence, aucun ne prévoit l’ouverture de camps de concentration, la suppression des élections, la mise au pas de toute la société ni bien sûr la hiérarchie des races.

Aucun programme ne prévoit l’extension du territoire français par la guerre en invoquant la nécessité d’un espace vital.

Aucun parti ne prévoit la suppression des syndicats et l’avènement d’un parti unique ainsi que le musèlement de la presse.

Dès lors, ceux qui prétendent faire cet amalgame au niveau des présidentielles et des législatives en France n’ont une fois de plus qu’un seul but : interdire tout débat pour être sur de gagner.

Cette tentation de simplisme mainstream est là et va être de plus en plus forte dans les jours à venir.

Pour y résister les électeurs devront lire les programmes, analyser les choses et faire usage de leur Raison, la raison étant la condition sinequanone de la démocratie.

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1 Comment

  1. Très juste. Le nazisme hitlerien est mort avec le suicide de Hitler dans son bunker le 30 avril 1945. Traiter l’adversaire politique de « nazi » veut simplement dire de ne pas vouloir débattre avec son adversaire.

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