Lapid, pour Israël exhorte Macron, en France à faire pression sur l’Iran

Les diplomates parlent de progrès

La conversation entre Macron et Lapid a eu lieu alors que des diplomates à Vienne exprimaient un optimisme prudent quant aux discussions visant à relancer l’accord iranien de 2015.

Par TOVAH LAZAROFF , REUTERS Publié: 8 JANVIER 2022 22:01

 Président français Emmanuel Macron, ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid (Crédit photo : ALEX KOLOMOISKY / POOL, REUTERS/GONZALO FUENTES)

Le président français Emmanuel Macron, le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid (Crédit photo : ALEX KOLOMOISKY / POOL, REUTERS/GONZALO FUENTES)

Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a exhorté samedi le président français Emmanuel Macron à faire pression sur l’Iran pour qu’il mette un terme à son programme nucléaire (NDLR : formulation totalement utopique).

“J’ai longuement discuté ce soir avec le président français Emanuel Macron”, a tweeté Lapid. « La conversation a porté sur les défis régionaux, les pourparlers nucléaires, la demande d’Israël de faire pression sur l’Iran et les relations israélo-européennes.

Lapid a déclaré avoir félicité Macron pour l’accession de la France à la présidence tournante de six mois à la tête de l’Union européenne (NDLR : occasion de remiser le drapeau national au grenier et de susciter la polémique, avant de déclarer vouloir furieusement “emmerder les non-vaccinés“, relançant une autre controverse sur le sens discriminatoire des politiques macronniennes d’inspiration chinoise)

Il a également souligné l’importance des relations entre Israël et l’UE et a demandé à Macron de convoquer le Conseil d’association UE-Israël qui s’est réuni pour la dernière fois en 2012!

Selon Lapid, Macron a réitéré son engagement envers la “sécurité d’Israël” et a souligné l’importance des relations chaleureuses entre les deux pays.

Mais, au même moment, son secrétariat publiait un Tweet dithyrambique, se réjouissant bruyamment de la libération, par les geôles du maréchal Sissi, du cofondateur de BDS, Ramy Shaat, fils d’un notable palestinien à la tête de la kleptocratie de Ramallah, les chiens ne faisant pas des Shaats.

Notons, cependant, que les motifs de l’emprisonnement égyptien de cet “opposant” conspirateur presque binational par son épouse, ne sont pas directement en lien avec les activités clairement antisémites du protégé d’Emmanuel Macron. Cette participation aux réjouissances malsaines de l’Elysée se réalise au même titre que chaque libération des aspirants terroristes, tels que Salah Hamouri et la liste, depuis les accords de la DST avec Abu Nidal -dans les années 80-, est interminable. Donc la “Sécurité d’Israël”, un sujet dont il vaut mieux s’occuper soi-même, au-delà des voeux pieux du détenteur provisoire de l’Elysée, dans la continuité de ses prédécesseurs, notamment depuis novembre 1967… L’élargissement d’un terroriste ou activiste à visées de boycott est toujours une grande victoire (mais sur qui?) pour les adeptes de la ligne du Quai d’Orsay.

L'activiste Ramy Shaath et son épouse Céline Lebrun-Shaath à l'aéroport de Roissy, près de Paris, le 8 janvier 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Le Président français Macron s’est réjoui de la libération par l’Egypte de l’activiste antisioniste/antisémite Ramy Shaath, cofondateur de BDS. Ici avec son épouse Céline Lebrun-Shaath à l’aéroport de Roissy, près de Paris, le 8 janvier 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP) :

@EmmanuelMacron


Officiel du gouvernement – France

“Je salue la décision des autorités égyptiennes de remettre Ramy Shaath en liberté. Je partage le soulagement de son épouse Céline Le Brun, qu’il retrouve en France, avec qui nous n’avons rien lâché. Merci à tous ceux qui ont joué un rôle positif dans cette heureuse issue.”

La conversation a eu lieu alors que des diplomates à Vienne exprimaient un optimisme prudent quant aux discussions visant à relancer l’accord iranien de 2015, connu sous le nom de Plan d’action global conjoint, ou JCPOA.

 Le secrétaire général adjoint du Service européen pour l'action extérieure (SEAE) Enrique Mora et le négociateur en chef iranien sur le nucléaire Ali Bagheri Kani et des délégations attendent le début d'une réunion de la commission mixte du JCPOA à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021 (crédit : REUTERS)

Le secrétaire général adjoint du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) Enrique Mora et le négociateur en chef iranien sur le nucléaire Ali Bagheri Kani et des délégations attendent le début d’une réunion de la commission mixte du JCPOA à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021 (crédit : REUTERS)

“Je dirais que l’atmosphère aux pourparlers de Vienne est positive et pragmatique”, a tweeté l’envoyé russe aux pourparlers Mikhaïl Oulianov.« À en juger par mes contacts avec d’autres homologues, ils partagent cette évaluation. Nous avançons. Pas rapidement mais progressivement », a-t-il écrit samedi.

Oulianov a pris la parole après que Téhéran et cinq puissances mondiales – la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne – se sont rencontrés samedi pour discuter de la possibilité de lever les sanctions américaines paralysantes contre l’Iran imposées par l’ancienne administration Trump.

La réunion du groupe de travail pour lever les sanctions fait partie du huitième cycle global des pourparlers de Vienne pour relancer l’accord qui a inclus Téhéran, les cinq puissances mondiales et les États-Unis, qui ont quitté l’accord en 2018 et cherchent maintenant à y revenir.

Les pourparlers de Vienne impliquant les États-Unis ont eu lieu indirectement, Washington s’étant concentré sur la remise en conformité de Téhéran avec l’accord nucléaire.

Israël s’est opposé à l’accord initial ainsi qu’aux tentatives de le relancer, craignant qu’un mauvais accord ne renforce l’Iran.

Vendredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré à BFM TV et RMC Radio que des progrès avaient été accomplis concernant les pourparlers sur le nucléaire iranien, bien que le temps presse.

Les diplomates occidentaux ont indiqué qu’ils espéraient faire une percée d’ici la fin janvier ou début février, mais de fortes divergences subsistent, les problèmes les plus difficiles n’étant toujours pas résolus. 

L’Iran a rejeté tout délai imposé par les puissances occidentales.

« Je reste convaincu que nous pouvons parvenir à un accord. Des progrès ont été réalisés ces derniers jours », a déclaré Le Drian. “Nous avons pris une direction positive ces derniers jours, mais le temps presse, car si nous ne parvenons pas à un accord rapidement, il n’y aura rien à négocier.

“Le huitième cycle de pourparlers, le premier sous le nouveau président iranien radical Ebrahim Raisi, s’est ouvert le 27 décembre et a inclus de nouvelles demandes iraniennes dans un texte de travail

UN AUTRE signe POSITIF cette semaine a été l’arrivée à Vienne du vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères pour discuter avec l’Iran, les États-Unis et d’autres parties du possible déblocage de 7 milliards de dollars d’avoirs iraniens gelés détenus dans le pays asiatique en raison des sanctions américaines.

Toute libération de fonds devra être approuvée par Washington. Le ministère a déclaré dans un communiqué que le vice-ministre avait convenu avec les Iraniens que la libération des avoirs gelés “devrait avoir lieu de manière urgente“.

“Cela sera discuté lors des groupes de travail sur la levée des sanctions à Vienne”, a déclaré un responsable iranien, précisant que les fonds ne seraient pas débloqués immédiatement.Les puissances occidentales ont déclaré que les progrès étaient trop lents et qu’il restait « des semaines et non des mois » aux négociateurs avant que l’accord de 2015 ne devienne dénué de sens.

Dans une interview accordée jeudi à Al Jazeera, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a également suggéré que la situation était positive, mais a répété la position de Téhéran selon laquelle toutes les sanctions doivent être levées et que Washington doit fournir des garanties qu’il ne se retirera plus. C’est une exigence de reddition inconditionnelle de Washington et du monde, face aux exigences hégémoniques du régime, qui ainsi deviendrait inoxydable pour de nombreuses décennies. Autant dire une pendaison publique des réfractaires de l’ensemble du peuple iranien et une incitation au sacrifice génocidaire d’Israël et des pays arabes alentour, sauf soumission ou planification immédiate des frappes israélo-arabes sur le programme nucléaire de Téhéran…

Il ne reste que peu de choses de cet accord, qui visait à lever les sanctions contre Téhéran en échange de restrictions sur ses activités atomiques. Après que le président Donald Trump a retiré Washington de l’accord en 2018, les États-Unis ont réimposé les sanctions. 

L’Iran a par la suite enfreint de nombreuses restrictions nucléaires de l’accord et a continué à les violer.

Dans un geste qui témoignait des tensions persistantes entre Washington et Téhéran, l’Iran a imposé samedi des sanctions à des dizaines d’autres Américains, dont beaucoup de l’armée américaine, pour l’élimination salutaire en 2020 du général Qassem Soleimani (planificateur de l’hégémonie régionale, de la création des milices internationales pro-Iraniennes, du programme de trasnfert de missiles de précision….) lors d’une frappe de drone.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que 51 Américains avaient été ciblés pour ce qu’il a appelé « terrorisme » et violations des droits de l’homme. 

Cette mesure permet aux autorités iraniennes de saisir tous les actifs qu’elles détiennent en Iran, mais l’absence apparente de tels actifs signifie que ce ne sera probablement que symbolique.

Le ministère a déclaré dans un communiqué diffusé par les médias locaux que les 51 avaient été ciblés pour « leur rôle dans le crime terroriste commis par les États-Unis contre le général martyr Qassem Soleimani et ses compagnons et la promotion du terrorisme et des violations des droits humains fondamentaux » (NDLR : de l’Iran à planifier des attentats terroristes sur toute l’étendue de la planète).

Soleimani, le commandant de la force iranienne Quds, la branche outre-mer des Gardiens de la révolution d’élite, a été tué en Irak lors d’une frappe de drone le 3 janvier 2020, ordonnée par le président Trump de l’époque.

Donald Trump nomme le général Mark Milley au poste de chef d'état-major

© AFP

Parmi les personnes ajoutées à la liste des sanctions iraniennes figuraient le président des chefs d’état-major interarmées, le général Mark Milley, et l’ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O’Brien.

Dans une décision similaire annoncée il y a un an, l’Iran a imposé des sanctions à Trump et à plusieurs hauts responsables américains pour ce qu’il a qualifié d’actes “terroristes et anti-droits de l’homme”.

Raisi, s’exprimant à l’occasion du deuxième anniversaire de l’exécution de Soleimani, a déclaré cette semaine que Trump devait être jugé pour le meurtre ou Téhéran se vengerait.

L’Iran a accusé Israël pour son rôle présumé dans la neutralisation de Soleimani, afoin de tenter de montrer qu’il s’agissait d’une force d’instabilité mondiale, en écrivant : Isra¨ël est le lien reliant toutes les forces du mal dans le monde.

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