Des antisionistes arabes et BDS accusent l’Institut du Monde Arabe de “collaboration avec Israël” à cause de l’exposition sur les Juifs d’Orient

Schisme entre les antisionistes arabes et l’institut français soupçonné de “coopération avec Israël” dans le cadre d’une exposition largement reconnue sur les « Juifs d’Orient »

avatarpar Ben Cohen

Un rouleau de la Torah d’Afrique du Nord exposé à l’Institut du monde arabe à Paris. Crédit photo : Reuters/Jérôme Leblois/Hans Lucas

L’institut (du Monde Arabe) basé à Paris et fondé par Mitterrand pour complaire aux pays arabes afin de diffuser des informations sur le monde arabe est vivement attaqué par des partisans de la campagne antisioniste « boycott, désinvestissement et sanctions » (BDS) à propos d’une exposition qu’il accueille actuellement, consacrée aux communautés juives du Moyen-Orient.

Au début de ce mois-ci, 52 intellectuels arabes ont signé une lettre de protestation adressée à l’« Institut du monde arabe » (ou IMA) concernant l’ exposition « Juifs d’Orient » inaugurée fin novembre par le Président Emmanuel Macron.

Le point focal de la colère de la lettre était la participation d’institutions israéliennes, parmi lesquelles le Musée d’Israël à Jérusalem, qui a fourni le contenu de l’exposition au siège imposant de l’IMA sur la rive gauche de la capitale française. 

Outre Israël, des musées et des centres de recherche en France, au Royaume-Uni, au Maroc, en Espagne et aux États-Unis ont fourni des manuscrits, des photographies, des peintures et d’autres documents illustrant la vie religieuse et culturelle des communautés juives du monde arabe.

La lettre attaquait l’universitaire et l’iun des porte-parole de la Gauche israélienne Denis Charbit, membre du comité d’organisation de l’exposition, pour avoir salué la participation d’institutions israéliennes comme le fruit des accords de paix historiques (dits “Accords d’Abraham”) signés en 2020 entre Israël et plusieurs pays arabes. Ces ententes cordiales entre Israël et plusieurs pays leaders du monde arabe créent une sorte de clivage permanent au cœur de la représentation “d’Eurabia”, le pacte antisioniste scellé par l’Europe dans les années 1970 (choc pétrolier), tel que décrit et fustigé par l’éminente spécialiste de la question, Bat Ye Or.

Ces nations faisaient partie des dix-huit pays arabes qui, en 1987, ont créé l’IMA, qui abrite un musée, une bibliothèque, un restaurant et d’autres attractions.

Affirmant que l’IMA « trahirait sa mission intellectuelle » en « normalisant » et en « standardisant » la coopération avec Israël, la lettre dénonce les tentatives « de présenter Israël et son régime de colonialisme de peuplement et d’apartheid comme un État normal ».

Les signataires ont également accusé l’exposition de s’être «appropriée la composante juive de la culture arabe, en la présentant comme sioniste, puis israélienne, avant de l’arracher à ses véritables racines pour l’utiliser au service de son projet colonial dans la région».

Parmi les signataires des lettres figuraient Joseph Massad, professeur à l’Université Columbia à New York qui a été accusé d’antisémitisme à plusieurs reprises, la politicienne chevronnée de l’OLP Hanan Ashrawi et les musiciens Marcel Khalife et Natasha Atlas, de père Juif tunisien ou égyPTien [NDLR : née en Belgique, convertie à l’Islam sous le nom d’Aziza – qui refuse de visiter Israël, du fait de sa célébrité dans le monde musulman – dommage, parce qu’elle chantait bien!].

Natasha Atlas

L’ambassade d’Israël à Paris a vivement critiqué la lettre, et a accusé ses auteurs d’essayer « de réécrire et de faire oublier l’histoire des Juifs des pays arabes et musulmans ».

“Il est regrettable que des personnes qui prétendent être des intellectuels participent à une tentative de dissimuler une partie entière de l’histoire du Moyen-Orient”, a déclaré un porte-parole de l’ambassade à l’agence de presse AFP.

Dans sa réponse à la lettre, l’IMA a souligné que l’institution et son président, l’ancien ministre socialiste de l’Éducation Jack Lang, continuaient de soutenir les Palestiniens de manière « indéfectible ». Cependant, un responsable anonyme de l’IMA a déclaré mercredi au journal Le Parisien que l’institut était troublé par “la virulence du ton de BDS face à une exposition dont la qualité scientifique a été reconnue”.

Le principe fondateur du mouvement BDS – dont l’objectif principal est l’élimination d’Israël en tant qu’État démocratique juif et son remplacement par un État de Palestine – a souligné dans une interview séparée que l’IMA resterait une cible de la campagne aussi longtemps qu’elle coopère avec Israël.

“Exactement de la même manière que l‘apartheid en Afrique du Sud a été boycotté, l’apartheid d’Israël doit être isolé au nom de la liberté, de la justice et de l’égalité pour les Palestiniens”, a déclaré à l’AFP Omar Barghouti.

Barghouti a en outre averti l’IMA qu’il « finirait par perdre sa crédibilité auprès du public [arabe] ainsi que des personnalités de la culture arabe ».

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