Le budget de l’Etat adopté par la Knesset

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett lors du vote du budget de l’État à la Knesset à Jérusalem, le 3 novembre 2021. Photo Olivier Fitoussi/Flash90

C’était l’adoption du Budget ou de nouvelles élections. C’est fait : le gouvernement Bennett a réussi le pari.

Toute la nuit, les députés israéliens ont travaillé sur l’adoption du premier budget de l’Etat après trois ans, un vote d’importance qui se serait traduit en cas d’échec par de nouvelles élections.

Premier vrai test pour la coalition de Naftali Bennett, ledit vote aurait pu s’étirer jusqu’au 14 novembre pour valider ou pas l’adoption du budget, faute de quoi de cinquièmes élections en moins de trois ans auraient été convoquées.

“Le vote du budget est essentiel pour la stabilité de l’économie de l’Etat […] certains veulent un tohu-bohu permanent, nous voulons la stabilité, […] Nous sommes dans la dernière ligne droite […] , il y aura  encore des jours et des nuits blanches devant nous à la Knesset, mais ce budget sera adopté”, avait déclaré Naftali Bennett, tandis que Benjamin Netanyahu fustigeait un budget “corrompu, mauvais pour les citoyens israéliens et pour l’Etat d’Israël”, mais encore “les mensonges” de ce gouvernement” qualifié “d’irresponsable.”

Pour rappel, de décembre 2018 à juin 2021, Israël avait été plongé dans une crise politique sans précédent qui avait conduit à la tenue de quatre élections anticipées et empêché les parlementaires de s’entendre sur un budget. La coalition menée par Naftali Bennett, chef du parti de droite radicale Yamina, et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid, dirigeant du parti centriste Yesh Atid, en succédant en juin 2021 au gouvernement Netanyahu avec 61 sièges sur les 120 du Parlement, était supposé mettre un coup d’arrêt à cette crise.

Le projet de budget pour 2021 et 2022 présenté par le gouvernement Bennett avait fait l’objet le 2 septembre d’un premier vote, technique, permettant aux commissions parlementaires de l’étudier avant que soit lancée la période cruciale des arbitrages.

Il aurait donc suffi qu’un député du gouvernement vote contre le budget pour que se tiennent de nouvelles élections. Les huit milliards d’euros sur cinq ans pour la minorité arabe israélienne et la libéralisation de la certification “casher” dénoncée par les partis ultra-orthodoxes membres de l’opposition décrétés ces derniers jours allaient-ils éviter l’échec redouté.

Ledit budget prévoit des dépenses de 609 milliards de shekels[1]  en 2021 et de 573 milliards[2] en 2022.

C’est fait : la Knesset, à l’issue d’une session parlementaire qui a duré toute la nuit, a mis fin à une longue impasse politique qui a vu les gouvernements successifs tomber avant de pouvoir présenter un projet à la Knesset. Elle a adopté ce matin aux aurores en troisième lecture par 61 voix contre 59 le budget de l’État, prouvant qu’une alliance idéologiquement disparate pouvait s’unir sur des questions majeures et montrant la volonté d’éviter le déclenchement de nouvelles élections.


[1] 167 milliards d’euros

[2] 157 milliards d’euros

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