Aujourd’hui, la médaille des Justes à Henri et Yvonne Pierre pour avoir caché deux jeunes juives pendant la guerre

Dimanche, Chantal Lireau recevra la médaille des Justes, remise à titre posthume à sa grand-mère Yvonne Pierre. Avec son mari, elle avait caché deux juives à Coteaux-sur-Loire.
© Photo NR

Dimanche, Henri et Yvonne Pierre vont recevoir à titre posthume le titre de Juste parmi les Nations. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont caché deux fillettes juives.

Les 16 et 17 juillet 1942, la police française organise pour le compte de l’occupant nazi la rafle du Vel d’Hiv. En deux jours, près de 13.000 juifs sont arrêtés.
Alors que l’État français commettait « l’irréparable », dixit Jacques Chirac, des Français sauvaient une partie de l’honneur de la patrie en sauvant des juifs. Parmi eux, David et Luba Checinski, cachés par Andrée Mouisset, rue Belleville à Paris. Le couple Checinski a deux filles : Denise, née en 1935, et Fanny, née en 1938. Si leurs parents restent cachés à Paris pendant la guerre, après la rafle du Vel d’Hiv, elles sont envoyées chez Henri et Yvonne Pierre à Saint-Patrice en Touraine. Les deux fillettes vont passer près de trois ans chez ce couple sans enfant qui tient un hôtel-restaurant. Elles vont à l’école du village, jouent avec les enfants du châtelain dans le parc du château…

Denise, Fanny et leurs protecteurs tourangeaux.
Denise, Fanny et leurs protecteurs tourangeaux. • © DR

En 2019, Yad Vashem, institut international pour la mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Henri et Yvonne Pierre.

À cause de la pandémie, la cérémonie de remise de la médaille aura lieu ce dimanche. Chantal Lireau, petite-fille d’Yvonne Pierre, qui s’est remariée après guerre après le décès de son mari, recevra cette distinction. « J’aurai aimé qu’elle soit encore là, qu’elle reçoive cet hommage de son vivant, explique la petite-fille. Je suis vraiment touchée par le geste de Denise et Fanny qui ont fait toutes les démarches, pour recueillir des preuves, des témoignages, afin que cette médaille des Justes soit remise à ma grand-mère. » 

Le courageux geste d’Yvonne et Henri est connu dans la famille, mais la grand-mère n’en fait pas trop état. « Pour elle, ce n’était pas quelque chose de glorieux, il fallait simplement le faire. »

Après le conflit, le contact perdurera entre Yvonne Pierre et les deux fillettes, qui ont retrouvé leurs parents. Il y aura les visites en Touraine ou à Paris, des courriers envoyés pour souhaiter la nouvelle année, célébrer les mariages, les naissances… Béatrice et Laurence, les filles de Fanny, rencontreront Yvonne à Saint-Patrice, surnommée « Maman Pierre ».

Fanny, qui est toujours vivante aujourd’hui, est présente à l’enterrement d’Yvonne.
Yvonne et Henri Pierre sont les 52e Justes honorés du département. « Cela fait plusieurs années qu’il n’y a pas eues de telle cérémonie en Touraine, explique François Gugenheim, vice-président du comité français pour Yad Vashem. C’est très émouvant et important comme cérémonie. On remercie leur geste et on ne l’oublie pas. »

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/coteaux-sur-loire/coteaux-sur-loire-la-medaille-des-justes-pour-avoir-cache-deux-jeunes-juives-pendant-la-guerre

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