Le Billet de Maxime Tandonnet. “Théories de théories”. Charles Dantzig. 9/2021

Voici un texte de Charles Dantzig, un écrivain aussi génial que discret qui, faut-il le préciser, n’a rien d’un extrémiste, de droite ou de gauche ou autre. Je n’ai pas encore lu son livre mais l’extrait si dessous, publié par Atlantico, invite à la réflexion.

« Limitations de la liberté́ de circuler, humiliants papiers d’identité́ à montrer à la police pour sortir, médecins de télévision se prenant pour le maréchal Foch, gronderies des ministres qui remplaçaient la politique par la morale, la France pendant les confinements de 2020 fut réduite à l’état de garderie.

En France, quand un politicien ne sait pas quoi faire, il interdit. Extase sous ces confinements où, pendant des mois, des mois et des mois, le pays a été gouverné dans une semi‐dictature. Plus de Conseil des ministres, décisions prises par le président de la République, le Premier ministre et quelques ministres dans des conseils de Défense normalement réservés aux affaires militaires sans aucun contrôle, un état d’urgence sanitaire étant indéfiniment reconduit, l’Assemblée nationale s’étant mise dans une vacance qui n’était pas prévue par son règlement et les corps constitués s’étant empressés d’approuver tout ce que le gouvernement avait demandé, tel le Conseil d’État entérinant une circulaire de la ministre de la Justice prolongeant la détention provisoire (il faut une loi), avant de se précipiter courageusement dans leurs maisons de campagne pour fuir la contagion. La population sidérée approuvait les restrictions de liberté, que les premières à mettre en œuvre étaient les institutions, bien plus dangereuses en période de crise que les individus. Les Français se ruaient vers la servitude. C’est là que j’ai compris comment Pétain avait obtenu les pleins pouvoirs en quelques semaines. Ah comme ils étaient contents, ces gouvernants de partout qui ne détenaient plus de pouvoir sur grand‐chose, d’avoir la Santé pour devenir chefs ! Délices de sadisme ! Prohibitions ! Gronderies ! Sermons ! Menaces ! On semblait ne plus vouloir de démocratie, chacun, par commodité ou par peur, préférant un système électoral républicain d’où les contre‐pouvoirs avaient été chassés. Nous vivions la conséquence de l’intoxication d’un pays entier, depuis 2001, aux mots « sécurité » et « protection ».Publicités

Avait‐on jamais confiné la France entière ? Les quarantaines des épidémies de peste bubonique au XIVet au xvsiècles étaient circonscrites. Au reste, avec la faiblesse des forces de police à cette époque et la dilatation de l’État, les Français se seraient révoltés. Dans six cents ans, à moins que l’on ne soit parvenu à l’État totalitaire mondial, on regardera avec désolation et mépris la peuplade arriérée que nous avons été en 2020 ».

© Maxime Tandonnet

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2 Comments

  1. Sur le fond, Maxime Tandonnet n’a pas tort, mais ….
    La situation au début de l’épidémie du Corona Virus était vague, trè vague, car sans précédent.
    En effet, le corps médical avait du mal à imaginer que quelques symptomes évoquant une grippe banale pouvait, en peu de temps, évoluer vers un état grave et la mort.
    Aussi, jeter des pierres par-ci par-là, sans prendre en considération l’état de surprise dans lequel étaient plongés “les responsables” est un geste pour le moins irréfléchi.
    S.K., médecin de Santé Publique honoraire, 9O ans.

  2. Le dernier paragraphe est une ânerie. Et il n’est pas le seul.

    Naturellement la France d’il y a plusieurs siècles n’était pas le pays d’aujourd’hui. Elle était un rassemblement distendu de principautés disparates, partiellement autonomes, qui n’était gouverné à partir de Paris que de manière limitée.

    Et les savoirs scientifiques et médicaux qui sous-tendent les décisions publiques actuelles en matière sanitaire étaient inconnus ; Pasteur n’était pas né et on ignorait tout de la notion de contagion et d’infection.

    Lors d’une épidémie une foule compacte se réunissait devant l’église pour prier, ensuite pour partir en procession derrière la statuette du Saint Patron local, l’évêque guérisseur en tête. Exactement ce qu’il faut pour aggraver la contagion….

    Cette question posée par l’auteur Dantzig démontre sa nullité dans le sujet qu’il aborde. On peut en trouver d’autres dans son texte.
    Que les scribouillards scribouillent, MAIS qu’ils évitent ce qu’ils ignorent.

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