Sarah Cattan. Ne pas avoir à “choisir” entre Raffaele Monti et Christo


Raffaele Monti (1818-1881)

C’est la faute à Zemmour. Et puis Celle à Christo. Ça s’écharpe de partout. Ça saigne.

Que le premier arrive à questionner l’abolition et Que cette énormité soit noyée parmi une foultitude de déclarations dont chacun fait son beurre, Soit : son livre est sorti. Sa candidature suivra. Et libre sera la parole.

Concernant Christo, et notre Arc de Triomphe emballé selon le souhait de l’Artiste, on s’inquiète à voir guerroyer des amoureux de l’Art ou de simples chalands, les plus furibards allant convoquer en guise d’arguments pas moins que … les images des talibans détruisant les Bouddhas de Bâmiyân.

A défaut de plancher comme souvent il est demandé aux prétendants Bacheliers, sommés qu’ils sont de répondre à la Question majuscule : Qu’est-ce qu’une œuvre d’Art , à défaut de s’écharper rituellement sur le grand Cirque – ou pas- qu’est – ou pas- La FIAC, à défaut de questionner le Prix d’une Œuvre d’Art, Si nous revenons à Christo, Est-il Dieu possible de ne pas avoir à se ranger dans l’une ou l’autre Armée, désormais irréconciliables, demain prêtes à sortir les Armes. Intellectuelles et emberlificotées, cette fois, d’une liste d’arguments à la Prévert.

Est-il pardonnable de s’entendre dire que in fine, l’idée d’œuvre Ephémère, d’Installation, a quelque chose qui devrait décourager une telle sévérité et des affirmations aussi définitives, et, partant, encourager une certaine indulgence, faite de curiosité. D’un brin de légèreté.

Le soir de Rosh Hashana, je me souviens être passée devant l’Installation en cours, et avoir ressenti comme une émotion devant ces affairés à draper la chose : la tâche semblait immense. Le retard impossible à rattraper. Déjà, dans l’air, flottait ce quelque chose qui a à voir avec … la Beauté. Celle de l’éphémère. Celle de l’audace. Celle de quelque folie. Douce.

Photo Jérôme Safar

Et puis L’Arc selon Christo fut dévoilé.

L'Arc de Triomphe, Wrapped (Project for Paris) Place de l'Etoile – Charles de Gaulle.

Moi qui sans conteste vibre devant ce Marbre du sculpteur italien Raffaele Monti – merci Antoine Desjardins-, Me concéderez-vous, Ô Censeurs, le droit pourtant de ne point m’offusquer devant ce que vous qualifiez d’Escroquerie, d’insulte à notre Intelligence.

Vous est-il concevable que je puisse rester des heures durant devant l’un, et passer, le cœur léger, voire un brin gai, devant l’autre. M’arrêter. M’étonner. Remercier.


Pour info : Le projet a été entièrement autofinancé par la vente d’œuvres originales de Christo, dessins préparatoires, souvenirs, maquettes et lithographies.

Info Pratique : L’Arc de Triomphe revisité sera visible jusqu’au 3 octobre. A noter : la Place de l’Etoile sera rendue aux piétons chaque week-end, à dater du 18 septembre, pour une meilleure Exposition.

Sarah Cattan

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3 Comments

  1. Et pour les amoureux de drapés, je signale :
    La Vierge de Giovanni Strazza ;
    La Pudeur d’Antonio Corradini ;
    Un gisant de Giuseppe Sanmartino ;
    à couper le souffle. Plus récemment les sculptures d’Olivier Brice.

  2. L’idée d’emballer un monument demande réflexion. L’œuvre n’est pas dans le monument mais dans l’emballage qui se présente analogue la société de consommation où l’emballage d’un produit à autant d’importance que le contenu d’un paquet de frites, des bonbons ou une chemise de luxe. L’emballage est le supplément esthétique qui donne un objet du quotidien une valeur ajoutée. L’´art n’est plus dans l’œuvre mais dans ce qui l’enveloppe. Ainsi toutes nos objets du quotidien ou de luxe se retrouve enveloppé de papier de soie puis de cartons avec logo vernissé. Que faut-il comprendre sinon que le contenu intérieur de l’emballage à moins d’importance que ce qui est le recouvre et le voile. L’art se réduit à l’effet kitch de se voiler la face.

  3. L’idée d’emballer un monument demande réflexion. L’œuvre n’est pas dans le monument mais dans l’emballage qui se présente analogue la société de consommation où l’emballage d’un produit à autant d’importance que le contenu d’un paquet de frites, des bonbons ou une chemise de luxe. L’emballage est le supplément esthétique qui donne un objet du quotidien une valeur ajoutée. L’´art n’est plus dans l’œuvre mais dans ce qui l’enveloppe. Ainsi toutes nos objets du quotidien ou de luxe se retrouve enveloppé de papier de soie puis de cartons avec logo vernissé. Que faut-il comprendre sinon que le contenu intérieur de l’emballage à moins d’importance que ce qui est le recouvre et le voile. L’art se réduit à l’effet kitch de se voiler la face.

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