Olivia Cattan, Depuis Israël. “Le Grand Pardon en Israël”

Olivia Cattan, Depuis Israël

Il y a différentes façons de fêter Kippour. Et cette année fut particulière puisque c’est la première fois que je fête le Grand Pardon en Israël en tant qu’ “ola hadacha“, nouvelle émigrante.

En France, nous attendions qu’il soit 17 h pour aller à la synagogue afin d’écouter le shofar sonner. J’étais séparée de mon fils et de mon mari puisque les hommes et les femmes le sont traditionnellement et nous choisissions parfois de rester à la maison, préférant prier tous ensemble puisque chaque maison juive est considérée comme une synagogue. A quelques minutes de la fin du jeûne, mes filles venaient à la maison et nous préparions la table, la garnissant de mets délicieux aux odeurs de miel, d’amandes mélangées à la fleur d’oranger. Puis une fois rassasiés, nous appelions nos parents et nos proches pour leur souhaiter “Bonne fête”, “Shana tova”.

Mais cette année en Israël tout est bien différent.

Séparée de mes deux filles et de ma France, mon cœur était plus lourd même si je me trouvais enfin là où j’avais toujours voulu être.

Pour égayer mon âme, nous nous sommes baladés le long de la promenade qui borde la plage avec mon fils et mon mari.

Il y avait des israéliens qui priaient devant les synagogues bondées alors que d’autres avaient choisi de se recueillir sur la plage sous des tentes multicolores telles des tribus perdues sur le sable d’un désert imaginaire. D’autres encore se baladaient en trottinette, en vélo ou en fauteuils roulants, profitant des rues devenues piétonnes.

J’aperçus même des israéliens à cheval dans les prémices du matin.

De jeunes filles et de jeunes garçons s’étaient donnés rendez-vous sur la place afin de partager le simple bonheur d’être ensemble.

Les sons stridents des Klaxons quotidiens s’étaient enfin tus, remplacés par le pépiement des oiseaux. Le vent soufflait et les vagues immenses telles un métronome ponctuaient les heures de jeûne tandis que les palmiers semblaient danser sous le soleil.

Les rires des enfants résonnaient au loin dans les ruelles désertées. Les femmes aux robes blanches telles des anges de pureté apparaissaient au détour d’une rue, nous baignant de leur halo de lumière.

Les hommes élégants arboraient librement et sans crainte leur Kippa.

Nos ventres criaient famine et nos gorges étaient asséchées mais les effluves de jasmin et de sel marin tentait de les remplir et de les apaiser.

Nous attendions tous que la première étoile apparaisse dans le ciel et que le son antique, profond et vibrant, de la corne de bélier résonne enfin, nous délivrant de notre pénitence.

D. avait-il pardonné tous nos péchés ? Avions-nous été convaincants en lui demandant pardon ? Étions-nous devenus meilleurs après cette journée de jeûne ? Allait-il nous inscrire dans le Livre de la Vie pour une année de plus ?

Sous le talith familial, je lui ai susurré de donner la santé à tous ceux que j’aimais et de protéger ma famille et mes amis. Je lui ai demandé d’aider mon fils autiste à s’épanouir pleinement. Je lui ai aussi demandé d’aider tous ceux qui sont dans le besoin, la solitude ou la peine, et de protéger la terre d’Israël en lui offrant enfin cette paix à laquelle nous aspirons tous et toutes, hommes et femmes de bonne volonté.

Et je crois l’avoir entendu dans un souffle me répondre que la paix viendra lorsque nous croirons tous et toutes que cela reste encore possible et que la haine aura déserté les cœurs.

Me concernant, j’espère simplement qu’il me permettra de continuer d’espérer et d’aspirer à un monde meilleur et qu’il continuera d’être à mes côtés afin d’éclairer ma route de son infinie bonté.

© Olivia Cattan

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3 Comments

  1. Quelle bonne idée, Olivia, d’avoir précédé votre texte d’une photo souriante, joyeuse et accueillante, merci.
    Merci également pour la beauté du texte.
    Meilleurs voeux à votre fils, votre mari et vous-même en Israël, ainsi qu’à vos filles en France.

  2. Shalom,
    Devant les terroristes du Hamas et du Hezbollah il
    faut être ferme et les tuer !
    Que les ennemis d’Israël aillent en enfer !
    La France est un Pays ANTISÉMITE !
    Que D.: protège toute la communauté ainsi que la diaspora.

    Yossef Cohen

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