Sarah Cattan. Mila, symbole de notre lâcheté

L’image qui aurait dû ne jamais exister: Mila. Son Garde du corps. Son avocat … Richard Malka

Mila ? Outre qu’elle est aujourd’hui, à son corps défendant, un symbole, et pas n’importe lequel, elle est désormais un de ces sujets qui divisent à jamais. Comme le furent l’Abolition. La Tragédie de Charlie. Le Procès fait à Georges Bensoussan. La faute judiciaire de l’Affaire Sarah Halimi.

Entendez par ces mots que lâches et infréquentables à jamais sont ceux qui détournent le regard. Qui esquivent le sujet. Qui osent ce pleutre Oui Mais.

A narrer son histoire à quelque Candide, on s’étrangle à se demander comment diable le pays où fut supplicié jusqu’à la mort le Chevalier de La Barre a pu en arriver à cette effarante situation où une adolescente vit depuis 2 ans cloitrée pour avoir un jour du XXIème siècle blasphémé.

S’ils sont nombreux à s’être exprimés, j’en sais beaucoup, impardonnables, qui se sont abstenus, la raison étant désormais si connue qu’il faudrait ne plus la dire, au risque d’énerver ceux-là que justement la France soumise et à genoux ne veut surtout pas énerver, et pire encore aux bras desquels elle défile afin que fût dissipé tout malentendu encombrant qui risquerait de mettre les couards en délicatesse avec ceux qu’on nous a vendus comme les Chances pour la France.

On s’étrangle devant cette imposture qui le dispute à la mascarade et desquelles nous fûmes tous pris au piège, de crainte de tomber sous le sceau de l’infâmie suprême, Entendez l’accusation d’islamophobie.

Peu lui chaut à Mila qu’avant Elle il y en eût tant d’autres, et pas des moindres, et Croyez-vous la consoler en lui contant les déboires d’un Théo Van Gogh, d’un Salman Rushdie ou d’un Georges Bensoussan.

En est-il un seul qui croie qu’Elle n’y pense pas d’elle-même, Mila, aux visages de nos amis de Charlie ou à celui du Professeur qu’un barbare décapita pour la cause.

Oui Mila est le symbole éclatant de notre veulerie à tous et celui de nos renoncements successifs.

Oui Elle a raison de nous dire que son pays l’a abandonnée idéologiquement après s’être soumis honteusement

Et Oui encore, lorsqu’ils auront été condamnés, les lâches qui la menacèrent depuis leurs abris, attendant le demeuré qui viendra finir le sale boulot en la tuant, Elle mènera, elle, une même vie faite de gardes du corps, de confinement à vie, mais encore d’effroi.

Je suis abandonnée par une nation fragile et lâche. J’étais persuadée que mon pays n’était pas comme ça, mais je vois la lâcheté partout autour de moi. Personne ne fait rien parce que les gens ont peur, est-elle venue nous dire, visage découvert, et évoquant cette peur qui la paralysait mais jamais ne la ferait taire.

Comble de l’ironie : il ne reste à Mila comme seul espace de liberté que ces mêmes réseaux sociaux qui ont charrié, charrient et charrieront demain la haine ayant brisé sa vie, pour avoir dit à un lourdaud insistant que l’islam était de la merde et qu’elle mettait un doigt dans le trou du cul du Prophète.

Une vidéo qui me coûtera probablement la vie un jour, écrit-elle dans le livre qu’elle publie cette semaine et où elle évoque les assassins électroniques qui ont mis sa tête à prix : Oui, j’ai une vie de merde. Oui, je passe trop de mes soirées à pleurer dans mon lit pendant que vous vous dansez en after, ajoutant, pour évoquer sa mort symbolique, ce poignant Je suis invisible.

Si un jour elle a ployé, Si même elle a presque chuté et pleura comme une enfant lorsque son compte Instagram, le seul lien avec les autres, fut provisoirement fermé, celle qui était arrivée au Tribunal toute de rouge vêtue, altière et déterminée, et prévenait que la peur allait changer de camp, pour autant, Mila jamais n’a retiré un mot de ce qu’elle a dit : Si vous pensez que je  vais formuler des regrets, refermez ce livre, écrit-elle en guise d’avertissement, revenant même sur le semblant d’excuses formulées sur le plateau de Quotidien,  le 3 février 2020 : J’étais désespérée à ce moment précis. Je croyais que dire ça, comme on me l’avait conseillé, apaiserait la situation. Avec du recul, je ne pense pas un traître mot de cette déclaration. Et je sais que je n’ai pas d’excuses à formuler. Je ne m’excuse donc pas.  Et je ne m’excuserai jamais.

Au cas où vous n’auriez pas entendu, elle poursuit, noir sur blanc, pourfendant la pusillanimité collective, qu’elle porte malgré Elle sur les épaules le combat qu’un pays entier devrait mener. Celui de la liberté d’expression : Devoir supporter un tel poids à mon âge est révoltant. Je suis abandonnée par une nation fragile et lâche. Je ne peux que me demander combien il faudra de victimes de ces horreurs pour que vous réagissiez enfin.

Depuis le 18 janvier 2020, celle qui vit escortée de flics en civil et autres Gardes du corps raconte que tous les jours de sa vie sont pris par des dépôts de plainte, des menaces à faire remonter : Avec mes parents, on se dit depuis le début que l’affaire Mila ne doit pas nous définir. Mais on n’arrive plus à avoir une vie à côté.

Je ne savais pas qu’il était aussi dangereux de critiquer l’islam. Au fond, les islamistes aiment ça. Ils disent qu’ils sont blessés, mais ce n’est pas vrai : ils choisissent d’être blessés. Quand je suis silencieuse, ils viennent me chercher. Ils ont besoin de moi, ajoute Celle qui a tout compris à la guerre qui lui est menée :  elle sait qu’elle paye pour ces crimes dont on l’accuse et qu’elle n’a jamais commis : En aucun cas, je n’ai insulté les croyants. Je sais faire la différence entre les musulmans, que j’apprécie et qui pratiquent leur religion en paix et dans le respect d’autrui, et l’islam politique, ajoute-t-elle, revendiquant son droit au blasphème en France.

Elle raconte, bouchez-vous les oreilles, sa solitude. Cet enfer quotidien où il lui faut sortir avec perruque et chapeau. Elle liste tout qui s’est arrêté du jour au lendemain et nous dit combien c’est insupportable. Et comment elle n’y arrive pas. Elle ajoute qu’elle n’est pas si méchante qu’elle en a l’air. Je suis perdue. Toutes les portes se sont fermées pour les études et les métiers que j’aurais pu faire, nous dit-elle, ajoutant : Moi quand on me demande Tu te vois comment dans cinq ans ? Je me vois grande brûlée, avec une jambe arrachée ou peut-être morte. Peut-être que je serai morte dans cinq ans. Je ne vais forcément pas rester en vie.

Elle accuse aussi. Dénonce à raison : On a du mal à comprendre comment un lycée militaire n’a pas su assumer ma protection. Ceux qui sont silencieux et me soutiennent sont des lâches. Ça peut paraître prétentieux mais à part les gens endoctrinés, tout le monde sait que j’ai raison. Ça crève les yeux.

Face à une Élisabeth Badinter qui décrivit Mila comme bien plus civilisée que ceux qui lui promettent la mort ou à Monseigneur Aupetit, Archevêque de Paris, qui juge inadmissible que la jeune femme soit en danger de mort, on a d’un côté, les innommables Nicole Belloubet et autres Ségolène Royal, et, de l’autre, leurs jumeaux en lâcheté, ceux qui écrivent de ci de là un mot de soutien mais se retrouvent acculés à admettre, telle une Aurore Bergé qui s’est récemment signalée dans l’Affaire Sarah Halimi,  que soutenir Mila est … dangereux. Que ça fait peur. Et puis Elle l’aurait bien cherché. Et son langage tout de même ! Pire : sa récidive ! Sa coiffure. Ses piercings. Son orientation sexuelle : tout. Ils n’écarteront rien qui leur servirait de … justificatif. Et surtout pas le risque, disent-ils, d’un attentat islamiste.

On pourrait lister tous ceux qui lui ont manqué. Rester ébaubi devant l’étrange silence des féministes françaises et autres associations LGBT. Devant celui de la prochaine Gay Pride qui ne saisira pas l’opportunité de la Marche des Fiertés[1] pour se poster à ses côtés. Regarder avec dégoût l’armée de tous les lâches, gauche et droite confondues, qui se taisent. Détournent le regard. Questionner les journalistes. La Classe politique dans sa quasi entièreté.

Le silence sur le sujet de ce Président que récemment nous voulûmes respecter malgré lui. Les mêmes piètres défenseurs de la laïcité que son Gouvernement a remis en lieu et place alors même que leur échec allait de pair avec un fort goût de collaboration. Et Jusqu’à cette décidément indicible Équipe de France prête à mettre ce soir Genou à terre mais infichue de s’ériger en quelque mur qui porterait le prénom de Mila et dirait qu’Il Suffit.

Devant une telle indigence de réactions, il faudra bien reprendre le combat pour expliquer encore et encore et encore le sens d’une Liberté d’expression pleine et entière qui ne saurait s’arrêter aux portes de l’Islam.

Chacun et Tous ensemble nous avons la responsabilité de la vie de Mila, condamnée vivante et à vie : On t’a fait prisonnière dans ton propre pays, lui ont dit justement ceux qui la pourchassent et dont une poignée vont demain[2] comparaître au Tribunal.

Je suis le Prix de votre Liberté, écrit cette Résistante[3]. Et ce cri nous oblige. Outre qu’elle n’a en rien failli, plus encore : Mila est notre avenir. Elle incarne cette République qui tangue devant nos compromissions. Elle est l’illustration de l’abyssale couardise d’une époque délétère prête à sacrifier ses principes fondamentaux par trouille. Celle de notre démission générale, nous qui restons silencieux et regardons ailleurs.


[1] 26 juin

[2] Le procès est renvoyé au 21 juin

[3] Sortie le 23 juin aux Editions Grasset

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13 Comments

  1. Tout l’occident est aujourd’hui aux mains des lâches. Et on insistera jamais assez sur le rôle mortifère joué par les nauséabonds Je Suis Partout des temps modernes : New York Times et Washington post, The Guardian, Courrier international, Libération, France Télévision etc…La seule vraie liberté qui nous reste c’est de quitter cette Amérique du Nord et cette Europe de l’ouest collaborationnistes.

  2. Quand on a un président qui montre l’exemple de la lâcheté on ne peut s’étonner du climat actuel dans notre pauvre FRANCE. Je ne croyais pas voir cela à mon âge (80 ans) ayant été élevée par des parents qui prenaient leurs responsabilités ! Quand aux féministes…. je l’ai été et le suis toujours mais je rejette ces nouvelles féministes qui se trompent totalement de combat et, au lieu d’aider les femmes, les font rejeter.
    Christiane

  3. Grand MERCI pour cet excellent article. Un petit point me chagrine cependant. Vous écrivez:”Oui Mila est le symbole éclatant de notre veulerie à tous” J’ai voulu soutenir Mila, je lui ai écrit ainsi qu’a son avocat: Pas de réactions. J’ai écrit une vingtaine d’articles contre l’islam dans Résistance Républicaine dont un intitulé: Mila a raison: L’islam c’est de la merde et je le prouve “https://resistancerepublicaine.com/2020/02/02/lislam-cest-de-la-merde-demonstration/”. Ma question est: Comment manifester encore plus mon soutien à Mila? Si vous avez des idées je suis preneur! Peut-être lancer une pétition de soutien? Créer une association “Les amis de Mila”? Je suis moi-même atterré par la lâcheté et la veulerie en France…Amitié. Edmond le Tigre. P.S.: Je vous avais critiqué pour votre position sur la claque à Macron. Je vois avec satisfaction que vous écrivez:”Le silence sur le sujet de ce Président que récemment nous voulûmes respecter malgré lui.” Cet individu N’EST PAS respectable!

  4. Sarah, vous dites entre autres choses : «Mila symbole de NOTRE lâcheté», «Oui Mila est le symbole éclatant de NOTRE veulerie à TOUS et celui de NOS renoncements successifs» etc.

    Et si je vous disais : «L’avortement, qui est un meurtre légalisé remboursé aujourd’hui à 100 % en France, est le fait éclatant de NOTRE veulerie à TOUS et celui de NOS renoncements honteux successifs aux valeurs éthiques judéo-chrétiennes», que me répondriez-vous» ?

    Et si je vous disais : «La loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples du même sexe est le signe éclatant de la décadence flagrante de notre pays et de notre civilisation, et du renoncement honteux de NOUS TOUS aux normes biologiques établies par Dieu. Et TOUS ENSEMBLE NOUS avons la responsabilité de NOUS opposer à cette immoralité et à ce renversement de toutes NOS valeurs éthiques», que me répondriez-vous ?
    Comprenez-vous où je veux en venir ?

    Par ailleurs, quand je lis ici que Mila a dit que «l’islam était de la merde et qu’elle mettait un doigt dans le trou du cul du Prophète», j’avoue être sidérée. Car, pour moi, ce n’est absolument pas une critique mais bien une insulte. Et la fameuse liberté d’expression ne justifie pas le manque de retenue dans les propos car comme toute chose cette liberté a aussi ses limites. On peut ne pas être d’accord avec l’islam mais de là à le dire de cette façon, c’est-à-dire à insulter, là…

    En France, l’islamisme, ou plutôt la pratique de l’islam fondamental, a pris racine sur notre sol parce nos gouvernements successifs, avec également la «complicité» d’une bonne partie de la société française, n’ont cessé de rejeter ouvertement les valeurs judéo-chrétiennes tout en accueillant à bras ouverts l’immigration DE MASSE. Les autorités, soutenues par la plupart des médias de gauche, et nombre d’associations, de personnalités et d’individus, ont été tellement gentils, tellement compréhensifs et ouverts à la culture et à la RELIGION de l’autre, le nouvel arrivant, qu’on en est là aujourd’hui. Et on ose alors s’étonner de l’ampleur d’un tel phénomène RELIGIEUX ?!

    Les conséquences : d’un côté, une jeune, Mila, use de la liberté d’expression dans sa façon de parler parce que c’est un droit en France, depuis que les étudiants de Mai-68 ont interdit d’interdire ; de l’autre côté, des jeunes, fanatisés et endoctrinés, réagissent avec haine par rapport à LEUR culture et à LEUR religion, pourtant connus pour leur violence (charia). Il paraît que la nature a horreur du vide. Eh bien, il semblerait que pour la religion ce soit pareil. En effet le rejet constant des valeurs éthiques judéo-chrétiennes notamment depuis Mai-68 a laissé un vide de plus en plus grand que l’islam s’est empressé de remplir.

    Vous dites : «CHACUN et TOUS ENSEMBLE NOUS avons la responsabilité de la vie de Mila»
    Non. Je ne suis pas d’accord du tout avec vous sur ce point. Je ne suis pas responsable de la vie de Mila. Les responsables de la vie de Mila sont déjà d’abord ses parents qui apparemment ne l’ont pas instruite dans les valeurs BIBLIQUES de l’amour de Dieu d’où découle automatiquement l’amour du prochain, le respect de l’autre, la maîtrise de soi, LE CONTRÔLE DE SA LANGUE etc. Voilà déjà les premiers responsables de la vie de Mila, ensuite les dirigeants de ce pays etc.

    La solution maintenant pour Mila : recourir au Dieu-SAUVEUR de la Bible, Jésus (Yeshoua), lire les Evangiles, recevoir ET OBEIR (se plier) à ses paroles, prier dans le secret de son coeur et de sa chambre…

    • Le droit au blasphème existe et ne saurait n’être réservé qu’aux relions chrétienne et juive. L’Islam de France doit l’admettre !

      • Je suis à 1OO pour 1OO d’accord avec vous, Ingrid, quant à la manière adoptée par Mila pour s’opposer à l’Islam.
        Jusque-là, je n’étais pas au courant de la vulgarité avec laquelle Mila s’était exprimée par rapport au prophète. J’en suis bouleversé et je retire donc le soutien que je lui avais accordé occasionnellement dans tribunejuive.info
        Hormis vos références liées à Jésus et à la divinité, – car je suis agnostique -, je tiens à vous féliciter pour l’ensemble de votre commentaire, citant les diverses attitudes politiques et sociales moralement contestables depuis si longtemps, et notamment depuis mai 1968.
        En effet, être agnostique ne veut pas dire que l’on bafoue l’éthique.
        Au contraire, allant du principe que Dieu est une éthique, un agnostique se verrait bien dans celle qui correspondrait à l’évolution des trois religions monothéistes dites Abrahamiques vers une éthique universaliste de bon aloi, allégée des dogmes mystificateurs qui les particularisent et qui les rendent ennemies les unes aux autres, avec les guerres qui en découlent depuis si longtemps, et qui persistent aujourd’hui sans arrêt en Afrique et au Proche-Orient…

        • Vous oubliez qu’elle a d’abord été agressée verbalement par des musulmans auxquels elle a ensuite dit leurs 4 vérités. Ce n’est pas Mila qui a allumé l’incendie.

  5. Le probleme c est qu autrefois on ne montrait pas les gens qui parlaient mal,maintenant on les propulse quitte a les exposer a des perils.

  6. Autrefois,les acteurs comiques parlaient le francais de Moliere;il n y avait jamais une vulgarite dans les films ou jouaient Fernandel,Bourvil,de Funes,Gabin car leur talent exprimait tout.Maintenant,on doit supporter le langage inqualifiable de gens inconsistants qui revent d occuper le devant de l affiche,et qui n amusent personne.

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