Valérie Pécresse écrit aux Policiers. “Il est temps de rétablir votre honneur”

Ce 19 mai, en soutien aux syndicats de police qui réclament des sanctions plus sévère contre les agresseurs des forces de l’ordre, la Présidente de la région Île-de-France leur apporte son soutien dans une lettre ouverte.

«À vous, femmes et hommes de notre Police, je tiens à dire tout mon respect et mon soutien»
«À vous, femmes et hommes de notre Police, je tiens à dire tout mon respect et mon soutien» 

À vous, femmes et hommes de notre Police, je tiens à dire tout mon respect et mon soutien. À la place qui est la mienne, à la tête de la région la plus frappée par l’insécurité, je mesure chaque jour la force de votre engagement. Je sais le prix que vous payez face aux injures, rébellions et crimes.

J’étais en 2017 à Viry-Châtillon au lendemain de l’agression barbare qui a atrocement brûlé vos collègues. J’ai vu à Magnanville votre immense tristesse et votre colère après l’assassinat de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, ce couple de policiers assassiné sous le regard de leur fils.

Semaine après semaine, je m’indigne de vous voir – manifestations après manifestations – brutalisés et pris pour cible.

Force devrait être aux représentants de la loi mais nombreux sont ceux qui vous narguent et vous menacent en toute impunité. Où sont les mercis lorsque vous ramenez le calme, lorsque vous protégez le faible, lorsque vous sauvez des vies ? Où sont les applaudissements spontanés au lendemain des attentats ? Il est temps pour le gouvernement et pour chacun de nous de rétablir votre honneur !

Policiers, vous acceptez le risque. Vous aimez votre métier. Vous assumez ses exigences, mais le crime d’un lâche, l’appel au meurtre, les tirs de mortier, la haine, sont-ils vraiment dans votre contrat ?

Vous acceptez la mission et ses dangers, mais vous n’acceptez plus ce déni devant la montée de la violence.Valérie Pécresse

En vous engageant vous vous mettez au service de vos compatriotes, pour la paix et le respect des lois. On ne dira jamais assez qu’il faut du cœur pour être policier, confronté aux pulsions les plus sombres de la nature humaine.

Vous acceptez la mission et ses dangers, mais vous n’acceptez plus le mépris ni ce déni devant la montée de la violence. Vous n’admettez plus l’angélisme de ceux qui vous accusent d’utiliser la force légale alors qu’ils devraient dénoncer la sauvagerie croissante de la délinquance. Vous ne tolérez plus de retomber sur des voyous en liberté que vous avez maintes fois interpellés et remis à la justice.

Comme de très nombreux Français, vous ne pouvez plus croire ces discours lénifiants qui affirment que «la République et sa police sont partout chez elles». Ce n’est pas ce que vous vivez au quotidien. Certes, vous intervenez avec cran dans les lieux les plus chauds mais avec gilets pare-balles et pistolets mitrailleurs. En vérité, vous savez que la République est en train de reculer.

Le mal est profond. Vous tirez le signal d’alarme. À l’évidence, vous ne pouvez résoudre seuls la crise d’autorité globale qui sape notre société. Il ne suffira pas de mettre un peu plus de «bleu» dans nos rues pour briser la violence.

La justice doit être beaucoup plus rapide et plus sévère, notamment pour ceux qui s’en prennent à vous. Les peines doivent être exemplaires et dissuasives. Dès leurs premiers délits, les primo délinquants doivent sentir le bras ferme de la justice. Les récidivistes doivent trembler. La peur doit changer de camp ! Le rôle de l’école et des familles est aussi central car devant ces nouveaux barbares il faut opposer des valeurs morales et civiques.

Le jour où la justice sera crainte des voyous, le jour où l’école retrouvera l’esprit de ses «hussards noirs» et où les parents se ressaisiront, le jour où l’on cassera les ghettos urbains au sein desquels s’étendent les trafics de drogue et le rejet de la France, le jour où les réseaux sociaux et leurs opérateurs seront dissuadés d’être les caniveaux de la haine, le jour enfin où le pouvoir mettra les vrais mots sur les faits et où il n’aura plus la main tremblante, alors les policiers sentiront qu’ils ne sont plus seuls. La bataille pourra alors être gagnée.”

© Valérie Pécresse

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