Le déni de justice : Me Ouaknine Melki répond à Sylvie Bensaid

Le 14 avril, la Cour de Cassation confirmait l’irresponsabilité pénale de l’assassin de Sarah Halimi entraînant l’absence de procès. Tribune Juive s’est entretenu avec Maître Muriel OUAKNINE MELKI, Présidente de l’organisation Juive Européenne et avocat aux côtés de Maitre Oudy Bloch de William Attal, frère de Sarah Halimi.

Un modèle de cartes postales envoyées à Emmanuel Macron réclamant justice pour Sarah Halimi. (Crédit : Consistoire israélite du Haut-Rhin)

Tribune Juive : Que pensez-vous du jugement rendu par la Cour de Cassation ?

Muriel OUAKNINE MELKI : Je rappelle avant tout que la Justice est un pilier de notre société essentiel à sa cohésion, vecteur fondamental de la paix sociale.

Les décisions de justice doivent être compréhensibles et respectueuses de la dignité de chacun.

Ce ne sont pas des mots vains.

Le droit à la Justice de Sarah Halimi et de sa famille a été totalement bafoué.

Et la décision rendue par la Cour de Cassation est dénuée de toute sagesse car elle ne permet pas d’apaiser les conflits qui sont nés de cette instruction calamiteuse menée par les premiers magistrats, dénuée de toute intelligence car au lieu de proposer un raisonnement juridique propre elle s’est retranchée derrière le raisonnement des juges du fond en sanctifiant leur pouvoir souverain , et enfin dénuée de toute humanité en écartant purement et simplement le parcours de vie d’une femme exemplaire qui a tant offert à la société au profit d’un homme dont l’existence jusqu’à son crime a nuit régulièrement à notre société (22 condamnations à son actif).

La Jurisprudence ( ensemble des décisions de tous les tribunaux ) est reconnue comme une source du droit, elle permet de le faire évoluer, parfois de le créer, elle accompagne l’évolution de notre société.

Lorsque la Cour de Cassation veut créer du droit, elle sait le faire et elle le fait.

Lequel de tous les magistrats qui ont eu à connaitre de l’affaire Sarah Halimi peut aujourd’hui affirmer qu’il a contribué à rendre la Justice, à œuvrer pour la manifestation de la vérité, qu’il a fait œuvre de justice au nom du peuple français ?

En cela oui, je considère qu’il y a un déni de justice dans l’affaire Sarah Halimi.

Tribune Juive : Allez vous vous retourner vers la Cour européenne ?

Muriel OUAKNINE MELKI : Il nous faut dépasser la consternation et l’immense tristesse qui nous a envahi à l’annonce de cette décision.

A l’OJE nous sommes formés à reprendre très vite nos esprits a retrousser nos manches et à nous remettre au travail.

Nous considérons que le droit au procès prévu par la Convention Européenne des droits de l’homme n’a pas été respecté dans l’affaire Sarah Halimi.

Nous prendrons la décision avec M et Mme ATTAL d’initier cette procédure dans les prochaines semaines.

Maître Muriel OUAKNINE MELKI

Tribune Juive : A communauté juive est elle particulièrement visée par ce manque de procès ?

Muriel OUAKNINE MELKI : Au delà de la communauté juive, je tiens à le rappeler ici, c’est l’ensemble de la société qui sera impactée par cette décision qui fait de la consommation de stupéfiant une cause d’exonération de responsabilité, dès lors qu’un trouble psychique sera induit par cette consommation.

Cet inversement des valeurs validé par la Cour de Cassation est très inquiétant, et accroit considérablement la perte de confiance des citoyens français face à leur justice.

Je rajouterai que la Justice peine depuis plusieurs années maintenant à juger les affaires à caractère antisémite, d’autant plus lorsque cet antisémitisme résulte de la pratique d’un islam radical.

Tribune Juive : qu’elle a été la réaction de William Attal le frère de Sarah Halimi a l’annonce de cette décision ?

Muriel OUAKNINE MELKI : C’est une incompréhension totale, des questions terribles qui resteront à jamais sans réponse, un sentiment d’abandon de la France à qui Sarah Halimi a pourtant tant donné.

Un sentiment d’une profonde injustice qui était prégnante dans nos échanges quotidiens ces quatre dernières années, qui a connu son paroxysme lorsque la décision est tombée.

Sylvie Bensaid

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6 Comments

  1. C’est un pur scandale ! La Presse internationale doit etre interpellee. Apres la politique antisemite menee par le gouvernement de Vichy (76.000 Juifs dont 11.000 enfants vendus aux nazis), apres l’Affaire Dreyfus, la France doit etre coute que coute mise en cause publiquement et face a sa lachete et sa complaisance vis a vis des crimes et assassinats commis par des musulmans sur des Juifs. En effet, il devient systematique d’assister aux jugements rendus par une Justice francaise aux ordres. Comme par hasard, chaque assassinat commis par un musulman sur un Juif voit son auteur meurtrier reconnu comme fou et donc echapper a une peine de prison. Francais qui revez de vous debarrasser d’une personne qui vous derange ou dont vous voulez vous emparer de son heritage, n’hesitez pas a passer a l’acte. Votre avocat arguera de votre emprise sous alcool ou cocaine et le tour sera joue. Les assassins musulmans l’ont deja compris bien avant vous !

  2. Mais enfin monsieur,vous savez tres bien que la moitie des assassins sont tares.Vous connaissez breaucoup d individus normaux qui veulent faire disparaitre leurs voisins ou couler leur copine dans le beton ?

  3. Il y a quelques années un homme sous stupéfiants a été condamné à plusieurs années de prison pour avoir jeté un chien par un balcon. la vie d’une juive serait donc moins importante que celle d’un chien?

  4. Attention Madame,depuis la Revolution les arrets de reglement sont nuls de plein droit,ce qui signifie qu a chaque affaire,il faut recommencer tout le raisonnement.Ceci dit,la jurisprudence reste une source du droit car les juges du fond restent attentifs aux pôsitions de la cour de cassation afin d eviter d avoir le desagrement de voir leurs decisions censurees.

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