Michèle Chabelski. 2 sièges pour 3

Bon
Dimanche

   Deux sièges pour trois

       Du rififi pour un fauteuil

    Le Sofagate, grande affaire de ces derniers jours avec les restaurants clandestins , nous en dit long sur l’Europe et ses déchirures…

   L’histoire :

    L’Europe a rendez-vous avec la Turquie pour affaires les concernant…

   Erdogan est incontournable , la Turquie est un foyer incendiaire d’immigrés qu’il menace quotidiennement de jeter, tels des brandons crépitants, sur l’Europe…

  On lui parle donc assez gentiment et l’Europe demande audience…

   Erdogan rit sous cape et agrée la requête.

   Sauf que l’Europe se présente comme les Dupond  et Dupont de Tintin: en cortège gémellaire.

   A ma gauche, Charles Michel,  belge, Président du Conseil européen, à ma droite, Ursula von der Leyen, allemande, Présidente de la Commission européenne…

  Le ménage européen se présente chez Erdogan…

   Il semble que le Président du Conseil ait préséance sur la Présidente de la Commission…

  Le décor:

   Deux fauteuils proches où se dérouleront les discussions sérieuses entre Erdogan et Charles Michel…

  Excentré, un sofa,  prévu pour Urdula von der Leyen, face à une chaise pour le ministre des Affaires étrangères turc.

   Arrivée des protagonistes.

     Erdogan et Charles Michel se calent dans leurs fauteuils, tandis que la Présidente ulcérée cherche du regard un troisième fauteuil qu’elle ne trouve pas.

  Elle est debout.
   Les deux présidents confortablement assis.

   Aïe…

    Le protocole social ne souligne-t-il pas la nécessité pour un homme de ne s’asseoir que si la dame présente est elle-même assise?

   Si fait.

    Ursula fait un geste de la main, se râcle la gorge d’un hum devenu planétaire et s’installe enfin sur le canapé éloigné du théâtre des opérations… face au ministre des Affaires étrangères qui lui est protocolairement inférieur.

  Vous suivez?

  Ses services adressent alors  un mail puissamment musclé à la Turquie pour se plaindre du traitement qui lui a été infligé…

   Le monde retient son souffle…

     My kingdom for a horse, disait Richard III

     My country for a chair, gémit Ursula…

   A ce stade du récit, déjà deux questions.

   Comment , dans un environnement à l’étiquette si rigide, deux hommes s’asseoient-ils, laissant une femme debout ?

  On a beau revendiquer légitimement l’égalité des sexes , cette règle  reste d’actualité et il serait  de toute façon aussi indécent de laisser debout un des émissaires européens…

   Pourquoi l’Europe a-t-elle besoin de parler à deux voix ?

 Si l’union fait la force, le duo signe plutot la faille, semble-t-il…

  Et last but not least:

   Qui, des services de protocole turco- européen, a régi la position des diplomates, en excentrant Madame von der Leyen du cercle prestigieux des  négociateurs en chef?

   La guerre des fauteuils fait rage…

     Le fondement de Madame von der Leyen indûment  posé sur le sofa de l’infâmie et la désinvolture grossière de Charles Michel alimentent toutes les gazettes…

  L’Europe est elle en train de craquer pour un canapé ?

  Le sofa de l’exclusion signe-t-il une erreur désastreuse ou la sape sous-marine du Belge déjà entré en collision avec la représentante allemande ?

   Les services du protocole turc se déchargent de toute responsabilité en pointant du doigt les organisateurs européens…

   Il ne semble pas qu’ils aient pu trouver le moindre intérêt à humilier publiquement la diplomate allemande au moment où ils renouent avec l’Allemagne…

   Ce sofagate , qui met en avant l’arrière d’une responsable européenne ,dessine les contours fissurés d’une Europe qui peine à se construire et qui exhibe aux yeux du monde ses accrocs et tiraillements internes dans un accident de fauteuil qui en dit long sur le bâti chancelant de ce qui porte le doux nom d’Union..

  Commémoration aujourd’hui du procès d’Eichmann commencé à Jérusalem le11 avril 1961…

    On a atteint le point Godwin.

  Que cette journée  grise, scandée par le bruit des averses  ininterrompues, vous offre néanmoins un peu de soleil au coeur grâce à ceux que vous aimez …
L’amour , panacée des bobos, des plaies et des chagrins…

    Je vous embrasse

© Michèle Chabelski

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4 Comments

  1. Erdogan le dictateur en profite. Personne ne s’oppose à lui. Il ne restera pas indéfiniment au pouvoir ce grossier personnage, misogyne, imbu de sa personne, le peuple turc ne doit plus savoir comment faire pour s’en débarrasser .

  2. L’erreur d’Ursula von der leyen est de s’être assise sur le sofa et de n’avoir pas fait lever de sa chaise Charles Michel, protocolairement inférieur à lui.
    Erdogan a du bien rigoler sous cape, et pas que lui…

      • Le problème c’est justement ça : ne pas vouloir faire d’incident, c’est-à-dire surtout pas de vagues. Mais en fait, cela n’aurait pas créé d’incident, cela aurait juste remis ET Charles Michel à sa place (sur le sofa, à la limite qu’il aurait pu avancer vers les autres), ET Edogan, qui aurait compris du coup qu’en Europe l’autorité n’est pas liée au sexe du chef mais à sa position d’autorité établie selon les règles démocratiques européennes…

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