L’affaire Epstein, l’île de tous les vices

L’affaire Epstein. Dans un livre passionnant, riche en révélations, Jean-Gabriel Fredet raconte la trajectoire destructrice du milliardaire, décédé le 10 Août 2019

Jeffrey Epstein – Wikipédia

Époustouflant ! Une enquête absolument remarquable ! Dans un livre qui vient de paraître (1), le journaliste Jean-Gabriel Fredet a repris de zéro la vie, le suicide, les complices et les réseaux de Jeffrey Epstein, cet ancien professeur de mathématiques, brillant, charmeur, manipulateur, opportuniste, devenu milliardaire grâce à ses talents de courtier. Et dont l’ascension s’est soldée par la mise à jour d’un vaste trafic de mineures, violées par le magnat et ses invités sur l’île Little Saint James dont il était propriétaire.

Un carnet d’adresse incroyable : Bill Clinton, Donald Trump, le prince Andrew, deuxième fils de la reine d’Angleterre, Bill Gates, Ehud Barak, des ministres, des juges, des financiers ! Sous ce vernis émerge un monde sans foi ni loi que Jean-Gabriel Fredet décrit avec des méthodes et des détails jamais lus ailleurs. Mais ce sont surtout les questions qu’il pose qui retiennent notre attention comme s’il s’agissait d’une enquête policière. Comment un milliardaire reçu par toute l’élite américaine s’est-il retrouvé, après des années de folie, plongé dans une vertigineuse descente aux enfers ? Qui se cache derrière l’affaire Epstein ? Les services secrets américains ou russes ? Qui a aidé Jeffrey Epstein ? Qui a participé à ses trafics sexuels ? Qui, parmi les “rich and famous” inscrits dans son petit carnet noir, l’accompagnait dans l’île de tous les vices ? Dans son livre, Jean-Gabriel Fredet, répond à toutes ces questions, et évoque une rumeur selon laquelle une rabatteuse de Jeffrey Epstein aurait tenté de recruter l’une des filles de Donald Trump pour des “massages”. Il définit aussi le rôle joué par l’agent français de mannequins Jean-Luc Brunel dans le processus de recrutement des victimes. Et explique aussi comment Jeffrey Epstein a bénéficié longtemps d’une impunité incroyable. Les Américains appellent cette possibilité un “plea deal”, un accord entre le procureur et l’accusé selon lequel l’accusé plaide coupable en échange d’un verdict plus clément. Autrement dit, en tant que victime, si vous avez été humiliée, offensée, violée, spoliée, à la suite d’un contentieux, on vous propose plusieurs millions de dollars, et si vous signez, on éteint l’action en justice. Et beaucoup plus pervers, on efface la faute, qui est assortie d’une clause de confidentialité. Les victimes présumées n’ont plus le droit de parler aux médias. Ce qui fait que, dans une affaire de prédation, le coupable n’ayant pas été découvert, peut recommencer. Ainsi, pour Jeffrey Epstein, le “plea deal” a été organisé par le procureur général de Floride, Alexander Acosta, qui deviendra plus tard le ministre de la Justice de Donald Trump, assorti de dispositions invraisemblables. Ainsi les victimes n’ont pas eu connaissance du verdict. Après avoir été indemnisées, elles n’ont pas pu faire appel de ce verdict et le deal a exonéré les complices d’Epstein. Ni Bill Clinton, ni Donald Trump n’ont notamment été inquiétés. Alors qu’on sait que Bill Clinton a pris une vingtaine de fois l’avion de Jeffrey Epstein. Cependant le procès de “rabatteuse”, sa “sœur”, sa conseillère, sa plus proche amie, qui recrutaient les “collaboratrices” du multimillionnaire, Ghislaine Maxwell est attendu le 12 juillet. On en connaîtra plus à ce moment-là.

Enfin, Jean-Gabriel Fredet, évoque aussi les doutes sur le suicide de Jeffrey Epstein, le 10 Août 2019, retrouvé mort dans sa cellule du Metropolitain Correctional Center de New York. En effet, les circonstances de son décès ne sont toujours pas éclaircies. ceux qui défendent la thése de l’assassinat avancent que de nombreuses personnes avaient besoin de s’assurer de son silence. “Il y a pu y avoir un meurtre par procuration estiment-ils. Son codétenu était un type qui avait pris une peine à perpétuité. Il aurait très bien pu l’avoir étranglé”. Les médecins légistes sont divisés sur le sujet. Mais il y a aussi une autre hypothèse affirme Jean-Gabriel Fredet : celle de l’asphyxie érotique. Une pratique qui consiste à priver le cerveau d’oxygène afin d’en tirer un plaisir sexuel. A l’époque , Jeffrey Epstein est sevré de la compagnie féminine. Il s’adonne à cette strangulation qui provoque un afflux de sang, puis une excitation, une érection. A quelques secondes près, on risque la mort. “Si c’est ce qui a entraîné son décès, cela confirme l’assassinat par procuration explique Jean-Gabriel Jean-Gabriel Fredet dans un interview. A aucun moment, on n’a fait suivre à Jeffrey Epstein le protocole réglementaire. Il ne devait pas seulement subir un examen psychiatrique, mais également une visite approfondie avec un psychiatre. Ces précautions n’ont pas été prises”. Aux Etats-Unis, la réalité dépasse parfois la fiction ! Bref, ce livre est passionnant écrit par un journaliste talentueux et qui connaît parfaitement les Etats-Unis.

Alain Chouffan

Introduction

Un milliardaire autodidacte au charme vénéneux embarquant dans son jet, vers son île privée de la Caraïbe, le gratin de la société new-yorkaise pour des week-ends érotiques ; close en principe en août 2019, par son mystérieux suicide dans le quartier de haute sécurité de la prison la mieux gardée des États-Unis, l’affaire Jeffrey Epstein possède tous les ingrédients d’un roman à suspense.

Trajectoire énigmatique, complicités au plus haut niveau, réseau tentaculaire : plus encore que le producteur de cinéma Harvey Weinstein, premier trophée du mouvement #MeToo, condamné en 2020 à passer le reste de sa vie en prison pour des crimes sexuels, Jeffrey Epstein est l’archétype glaçant du prédateur des temps modernes : un homme, des appuis, un réseau…

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