Yves Sokol. C’était un 25 mars

25 mars 421 : Fondation légendaire de Venise

D’après les chroniques médiévales, Venise aurait été fondée le 25 mars 421 sur une lagune de la mer Adriatique, entre les estuaires du Pô et du Piave, hors de portée des hordes hunniques.

À vrai dire, la ville est plus sûrement née au siècle suivant, quand les habitants des régions avoisinantes sont venus grossir la population de la lagune pour échapper aux Lombards, de rudes barbares qui avaient envahi la plaine du Pô.

Ces réfugiés allaient préparer la fortune de la cité lacustre, dans un premier temps en développant l’exploitation du sel, ensuite et surtout en pratiquant le commerce entre l’Orient et l’Occident…

Le Ghetto (ou Gheto) de Venise

La Sérénissime attribuait une zone d’habitation bien définie à chaque communauté étrangère.

La Giudecca

Au XIIe siècle, on attribua à la communauté juive (la plus importante, après les grecs) l’île de la Spinalunga, qui prit le nom de Giudecca quand Les juifs s’y installèrent.

En 1527, un décret ordonna aux Juifs de déménager dans la zone du Cannaregio, où se trouvaient les anciennes fonderies à canons.

Le Premier Ghetto

Le mot ghetto vient du mot italien geto (fusion).

La prononciation gutturale de geto en ghetto s’expliquerait par l’accent des Juifs ashkénazes originaires d’Allemagne et d’Europe centrale.

Sachez aussi que la municipalité de Venise, dans son souci de vénétianiser les noms en supprimant quasi-systématiquement les doubles consonnes, a transformé tous les panneaux et inscriptions liés au Ghetto en “Gheto” avec un seul “t”.

Pour en revenir à l’origine du mot, Ghetto pourrait aussi être un jeu de mots synthétisant geto avec le terme talmudique ghet (séparation)… le “quartier” de la fusion était bien celui de la séparation, puisque tous les Juifs devaient être hébergés dans Le ghetto.

Chaque soir on fermait les portes du ghetto. Aucun juif ne devait plus circuler dans la ville. Mais, à la même époque, la même chose était aussi vraie pour les Vénitiens qui habitaient dans le quartier des étrangers à Alexandrie en Egypte. On les enfermait même en pleine journée, pendant les offices religieux de la mosquée.

Un “geto” des Connaissances

d’Espagne et du Portugal, Ashkénazes venus d’Allemagne et d’Europe centrale, Levantins réfugiés de Constantinople…

On y parlait diverses langues et dialectes, on comparait les divers contes et récits secrets rapportés en héritage.

Il y avait des thalmudistes, mais aussi des kabbalistes, des gnostiques, des alchimistes. Tout cela stimulait la réflexion et la dispute.

Un signe Distinctif

Les Juifs du ghetto devaient se signaler en portant une rouelle (petite roue) jaune sur la poitrine, puis par un béret ou un chapeau jaune (Au Moyen-Âge, le jaune était la couleur infâmante de la folie et du crime).

Celui qui ne portait pas son chapeau jaune devait payer une amende de 50 ducas et faire un mois de prison.

De la même manière, les Vénitiens avaient peur que les juifs puissent empoisonner leur puits et la Sérénissime avait décrété qu’ils n’avaient pas le droit d’utiliser les puits publics de la ville.

Ils ne pouvaient donc utiliser que les seuls puits situés à l’intérieur du Ghetto pour puiser de l’eau. Cette interdiction dura jusqu’en 1703.

Les puits actuels ne datent sans doute pas de l’époque de la création du Ghetto car les sculptures et armoiries qui s’y trouvent sont d’origine plus récente, ce qui fait penser que les puits d’origine ont dû être déplacés et ont été remplacés par ceux-ci.

© Yves Sokol

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