Hommage à Ilan Halimi. Discours d’Alexandra Barouch, une “fille” sur les pas de son père

Il y a 15 ans dans la nuit du 20 au 21 janvier 2006 Ilan Halimi est enlevé par le Gang des barbares.

Il est séquestré et torture dans un immeuble de Bagneux pendant 24 jours et 24 nuits.

Retrouvé le 13 février agonisant le long d’une voie ferrée et décédé lors de son transfert à l’hôpital.

Pourquoi ? Parce qu’il est juif.

A l’époque l’affaire suscite une vive émotion en France y compris au plus haut niveau de l’Etat du fait de l’antisémitisme des auteurs du crime et des conditions de séquestration et de mort d’Ilan.

De près ou de loin une vingtaine de personnes ont participé à ce crime : des recruteurs aux guetteurs en passant par les gardiens de l’immeuble.

Ce 14 février 2021, à l’exception de Fofana, ils sont tous libres. Certains ont bénéficié de libérations conditionnelles, d’autres d’appui d’élus locaux soucieux de leur réélection.

En 2021 en France et malgré un contexte sanitaire inédit, on continue de nourrir l’antisémitisme et l’antisionisme, comme nous pouvons régulièrement le constater avec les manifestations autorisées du BDS dans le centre de Paris quasiment tous les week-ends ou leur dernière campagne dans les abribus.

Avant Ilan Halimi l’antisémitisme avait déjà tué avec Sébastien Sélam.

La suite, nous la connaissons : Myriam Monsonego. Gabriel Sandler. Arieh Sandler. Jonathan Sandler. Yohann Cohen. Philippe Braham. François Michel Saada. Sarah Halimi. Mireille Knoll.

Et quand l’antisémitisme ne tue pas, il agresse et les victimes ont du mal à faire reconnaître par la justice ce caractère antisémite.

Qui manifeste encore avec la communauté juive quand on tue ou agresse l’un de ses membres ? Personne.

Mon père, Claude Barouch, répondait toujours Présent pour rendre hommage à Ilan et à toutes les victimes de cet antisémitisme aveugle et barbare.

La dernière fois que nous étions ensemble, c’était en janvier 2020, Place de la République, à la mémoire de Sarah Halimi.

Hélas, cette année, ce maudit virus en a décidé autrement.

Je suis là pour vous dire qu’après une période extrêmement compliquée où le deuil n’est pas terminé et où le manque est plus que jamais présent, Force est de constater que les Organisations et Institutions juives ont disparu du paysage communautaire.

Où sont-elles aujourd’hui ? Absentes. Elles ont préféré assister à la cérémonie organisée vendredi par la Mairie de Paris dans le jardin qui porte le nom d’Ilan mais il n’y aurait pas eu de jardin s’il n’y avait pas eu le 229 Boulevard Voltaire.

Merci à vous tous d’être présents aujourd’hui malgré ce froid glacial.

Merci à la LDJ d’honorer comme chaque année la mémoire d’Ilan et d’être là quand cela est nécessaire.

Merci à Israël is forever d’avoir appelé à ce rassemblement.

Je suis là pour vous dire que l’Union des Patrons et des Professionnels Juifs de France a décidé de reprendre le combat parce qu’il y a urgence.

Urgence financière

Urgence sanitaire

Et devoir de vigilance face à un climat nauséabond mêlant antisémitisme et antisionisme.

Je ne suis pas là pour faire la promotion de l’UPJF : Ce n’est ni le lieu ni le moment.

Juste pour rappeler que parmi nos 5 engagements principaux figurent la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ainsi que notre soutien indéfectible au gouvernement israélien quelles que soient ses décisions.

Ilan avait toute la vie devant lui : il avait 24 ans.

Plus que jamais nous devons nous unir et nous mobiliser parce que nous ne pouvons compter hélas que sur nous-mêmes.

Je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence pour Ilan et l’ensemble des victimes d’actes antisémites.

© Alexandra Barouch

Alexandra Barouch, au sein du Groupe les Républicains, Centristes et Indépendants du 16ᵉ arrondissement, est Conseillère d’arrondissement déléguée à la Lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations et aux violences faites aux femmes. Fille du regretté Claude Barouch, Président de l’UPJF décédé cette année, Alexandra semble avoir mis ses pas sur ceux de son père adoré.

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2 Comments

  1. Je suis toujiurs horrifié par cette mort ses circonstances et ses motivations antisémites je constate que la communaute juive francaise compte ses morts depuis ces dernières années et cela dois entraîner une solidarité citoyenne.
    Mais comment se déclarer solidaire inconditionnel des decision du gouvernement israélien.cela dissuade de vous accompagner dans ce combat

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