La CPI veut “enquêter contre Israël pour crimes de guerre”: “Antisémitisme”, répond Netanyahou

Richard Kenigsman

La Cour pénale internationale de La Haye autorise l’ouverture d’une enquête contre Israël pour des “crimes de guerre” présumés


Via un communiqué, La Cour pénale internationale a fait savoir, hier vendredi, qu’il avait été décidé à la majorité que la juridiction territoriale de la Cour pour la situation en Palestine[1] s’étendait aux territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et qu’elle était donc compétente pour juger des faits survenus en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ouvrant la voie à une enquête pour des présumés “crimes de guerre” qu’aurait commis Israël à l’encontre des Palestiniens.

Crimes de guerre ? Que l’on ne s’y trompe pas : crimes de guerre commis par Israël, bien entendu.

Rappelons que ladite décision fait suite à l’avis juridique demandé en décembre 2019 par la procureure de ce tribunal international créé en 2002 pour juger les crimes les plus terribles commis sur la planète, lui avait demandé un avis juridique sur ce point, Fatou Bensouda ayant accompagné sa requête d’une annonce faisant connaître sa volonté d’ouvrir une enquête complète sur d’éventuels crimes de guerre dans les territoires occupés par Israël.

La procureure de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda, lors d’un discours à La Haye (Pays-Bas)

La réaction du PM Benjamin Netanyahou n’a pas tardé : après avoir qualifié la Cour pénale internationale d’organe politique, il a d’abord ajouté que la CPI, par cette décision, nuisait au droit des démocraties à se défendre contre le terrorisme : “La Cour ignore les véritables crimes de guerre qui ont été commis et poursuit à la place l’État d’Israël, un État doté d’un régime démocratique fort, qui sanctifie la primauté du droit. Dans cette décision, la Cour viole le droit des démocraties à se défendre contre le terrorisme et fait le jeu de ceux qui ont sapé les efforts visant à élargir le cercle de la paix“, a poursuivi Netanyahou, assurant que l’Etat hébreu “continuerait à protéger ses citoyens et ses soldats de toutes les manières, et fustigeant pour finir de “l’antisémitisme à l’état pur”: “Je peux vous assurer ceci: nous lutterons de toutes nos forces contre cette perversion de la justice! Lorsque la CPI enquête sur Israël pour de faux crimes de guerre, c’est de l’antisémitisme à l’état pur

Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a pour sa part salué[2] une victoire pour la justice et l’humanité, pour les valeurs de vérité, d’équité et de liberté, et pour le sang des victimes et de leurs familles.

Pour rappel, Fatou Bensouda tenait, avant de quitter ses fonctions, à ce qu’une enquête approfondie vienne s’ajouter à celle qui a statué cinq ans durant à la suite de la guerre de 2014 dans la Bande de Gaza.

Pour rappel encore, si a réponse de Donald Trump avait alors été sans appel, c’est vers Joe Biden que se tourne aujourd’hui la Procureure, mais Les Etats-Unis se disent à ce jour “sérieusement préoccupés par les tentatives de la CPI d’exercer une juridiction sur les militaires israéliens : Nous avons toujours adopté la position selon laquelle la juridiction de la cour devrait être réservée aux pays qui l’acceptent ou qui y sont renvoyés par le Conseil de sécurité de l’ONU“, a déclaré à la presse Ned Price, le porte-parole du département d’Etat américain.


[1] La Palestine est membre depuis 2015.

[2] Propos recueillis par l’agence officielle palestinienne Wafa.

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