Christian Kert Député Honoraire. Lettre ouverte à April Benayoum

April, je ne vous connais pas. Je vous ai vu, samedi soir, vous étiez formidable. Vous aviez la grâce, plus belle encore que la beauté. Vous avez frôlé le sacre. Vous vous êtes inclinée avec charme et sourire. Votre rêve de petite fille devenue jeune femme est passé juste à côté de vous. D’autres rêves vous toucheront au cœur. Vous avez 21 ans, la beauté, l’intelligence, le sens de la vie. En vous voyant porter les couleurs de notre région, je pensais que la vie c’est la beauté et que nous devons l’adorer.
J’ignorais qu’au même moment, sur les réseaux dits sociaux, des énergumènes déversaient un flot haineux, utilisant vos origines comme prétexte à un antisémitisme des plus vulgaires. Si tant est que l’antisémitisme puisse être plus ou moins vulgaire.
N’ayez crainte, April, la douleur passagère s’efface, la beauté, du corps et de l’esprit demeure. La France, c’est le pays de l’affaire Dreyfus, une affaire qui a laissé son ADN dans les veines de ce grand corps vivant qu’est la France. A cette époque-là, Emile Zola, le grand « acteur » de l’affaire s’étonnait qu’il puisse y avoir une jeunesse antisémite. Hélas, il s’en étonnerait encore.
Comme nous nous en étonnons et nous en offusquons à la lecture des pitoyables messages laissés par des anonymes sur des comptes improbables.  ​      ​​​​       ​​​​      
Un Président de la République récemment décédé, Jacques Chirac, a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : ​​​​​ « Ne composons jamais avec l’extrêmisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre ».  C’est à cette France là qu’il nous faut croire. Et vous, avec nous. Celle qui respecte l’autre quel qu’il soit. Celle qui bannit le rejet de l’autre. C’est la France des Lumières qui découvre, il y a 230 ans, les Droits de l’homme et la fraternité qui va avec. Vous venez de comprendre que la beauté et le talent peuvent être exaspérants. Vos détracteurs ont oublié qu’une grande beauté vient souvent de l’intérieur.  
C’est pour cela, que vous avez déjà toutes les armes pour emporter le combat.
Vous saurez faire la part des choses. Et votre famille avec vous. Moi, j’ai estimé que me taire me rendrait complice ; que mon devoir était de vous parler pour vous convaincre que les messages honteux ne doivent pas vous atteindre. Que nous vous soutenons. Que nous étions fiers de vous, samedi soir. Que pour nous, bien sûr, vous restez la plus belle.

NB : dès ce lundi je compte, en tant que député honoraire de notre circonscription, saisir Monsieur le Garde des Sceaux de cet exemple terrible de propos « haineux ».

© Christian Kert Député Honoraire

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