Guy Konopnicki. Pour Clarissa Jean-Philippe, Femme noire

Clarissa Jean-Philippe

Je veux vous parler d’une jeune femme noire.

D’aucun diraient racisée, mais je n’aime pas ce terme.

Elle était assurément descendante d’esclaves, amenés à fond cale à La Martinique.

Elle était féministe, révoltée contre les violences subies par les femmes, à commencer par sa mère.

Elle disait à son père, un jour je serai policière et c’est moi qui viendrai t’arrêter, pour ce que tu cesses de frapper ta femme.

Elle a tenu parole, elle est devenue policière, pour protéger, en priorité, les femmes et les enfants…

Curieusement, on ne brandit pas son portrait dans les manifestations féministes, et son nom ne figure pas parmi ceux que l’on placarde dans les rues. On ne la compte pas parmi les femmes victimes de violences.

Et cette descendante d’esclave, cette femme noire, n’est pas considérée comme une héroïne par les « indigénistes », par ceux qui prétendent représenter les gens de couleur.

Elle a pourtant été abattue, lâchement, d’une rafale de kalachnikov tirée dans le dos. Abattue par un homme.

Elle avait 26 ans. Elle est tombée à Montrouge, le 8 janvier 2015.

Elle s’appelait Clarissa Jean-Philippe.

Le procès des complices de son assassin et de ceux de Charlie s’ouvre aujourd’hui.

Tout le monde connaît le nom du lâche qui a tiré dans le dos de Clarissa Jean-Philippe. Je ne le prononce pas. Le lendemain, à la Porte de Vincennes, ce salopard a pris en otage les clients d’un magasin casher. Il a tué Yohan Cohen, Philippe Braham, François Michel Saada et Yohav Hattab.

J’ai suivi les événements de Montrouge et de la Porte de Vincennes comme dans un songe. La veille, ma vie avait basculé. Tignous, qui avait, pendant tant d’années illustré mes chroniques, dans l’Evénement du Jeudi, puis dans Marianne. Honoré, ce merveilleux artiste, connu dans une revue issue de Mai 68, Le Fou parle. Et Cabu, et Wolinski et Charb… Oh Charb ! Ce gauchiste rieur qui s’amusait tant d’être flanqué d’un flic sympathique, Franck Brinsolaro, abattu avec lui, comme cet autre policier, Ahmed Merabet.  
Et Bernard Marris, ce critique de l’économie, érudit, brillant, cet ami si chaleureux, si drôle…  Et puis Elsa, Elsa Cayat, qui, elle non plus n’est pas citée parmi les martyres de la cause des femmes. Sans oublier Mustapha Ourrad, le correcteur, qui faisait en sorte que la langue libre et inventive de Charlie respecte les règles de l’orthographe et de la grammaire du français.

Non je ne citerai pas, non plus les noms de ces deux petits tueurs, qui mirent Madame Virginie Depentes en extase, je cite seulement ceux de celles et de ceux dont la mort n’a pas fait pleurer Madame Danièle Obono, députée de La France insoumise.

Le procès qui s’ouvre nous rappelle ce moment terrible de notre histoire. Il paraît, que, désormais, être Charlie n’est plus à la mode. La compassion va souvent aux assassins…

Charlie republie ce matin les caricatures de Mohamed, avec ce titre superbe « Nous ne nous coucherons jamais » !

C’est le mot juste !

Chronique sur Radio J, 2 septembre.

Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et chroniqueur à Marianne.

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1 Comment

  1. merci Guy, excusez la familiarite, pour vos mots justes
    Oui Obono et les autres pseudo feministes, ou et indigénistes sont indignes , indécents et tous les gauchistes avec despentes et les autres. Honte à eux
    nous vivons une période d’inversion des valeurs à croire que la perversion, la manipulation sont à l’honneur…

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