Michèle Chabelski. Masquée

Bon
  Vendredi

    Chabbat
    Chabes

       On n’a pas pu voyager tres loin cette année, mais ce n’est pas très grave, car on a le sentiment de vivre aujourd’hui dans un doux pays d’Amérique du Sud…

   Doux au sens de bien géré.

  Bien géré au sens de sérieusement surveillé .

  Sérieusement surveillé au sens de tenu  par junte militaire  qui…

  Enfin vous voyez…

    J’exagère un peu , je le sais, mais la surveillance constante et légitime du port du masque donne parfois l’impression d’un harcèlement policier, alors qu’il s’agit en fait d’une mesure prophylactique probablement indispensable.
Et surtout unique.

   N’empêche

      Chez Apple

       Les vendeurs patrouillent.

         Madame…

          Sourire

     Madame

       Pouvez-vous remonter votre masque s’il vous plaît...

    Madame

       Ayez la gentillesse de remonter votre masque s’il vous plaît...

   Tout en sourires et en douceur…

    Je  le remonte  et parfois ça glisse…
      Alors on m’invite à faire attention…

        Galerie commerciale

    Un vigile est posté tous les quatre mètres…

       Un aboiement

         Le masque!!!

          Parfois juste un geste, un doigt sur le nez.

Les boutiques :

     Mettez votre  masque d’il vous plaît ...

    Le masque: sur le nez!!

      On n’accepte pas les gens sans masque!!

        Vous n’avez pas de masque? On peut vous en prêter un!!

     Mon champ lexical a un peu rétréci ces derniers jours.
 Merde!! Mon masque !!

     Autobus:

     Un disque:
 Nous rappelons que ce le port du masque est obligatoire …

   Je ne suis ni médecin ni virologue ni épidémiologiste .

    Je crois donc tous ces gens qui me proposent cette unique prévention connue à ce jour avec le lavage de mains au gel hydroalcoolique qui donne à la paume des mains cette délicieuse impression remontée de l’enfance d’avoir écrasé une poignée de carambars fondus…

      Je suis une citoyenne lambda et responsable, mais un peu âgée et diminuée.

 Ce doit être pour ça que je baisse mon masque quand quelqu’un me parle, l’impression que le son gagnera plus vite mes tympans…

  Ce doit être pour  ça que je ne comprends plus les chauffeurs de taxi, les coiffeurs et les gens qui me parlent dans la rue quand le bruit environnant couvre le bouillonnement incompréhensible qui traverse piteusement le papier plié…

   Je suis la première à vouloir me protéger et partant , à protéger les miens, et je ne  cherche pas par provoc ou rebellion un peu d’oxyygène en tentant d’avaler  goulûment une rasade d’air frais…

   C’est bien sûr le début d’une habitude à prendre.

  Mais ce bouclier qui musèle la parole et blesse l’oreille étant aujourd’hui la seule protection, je  me plie à cette incontestable nécessité.

  J’avalise l’ukaze, je n’objecte rien, je n’argumente pas.

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