Charles Rojzman. Elections 2020 : les deux France

Charles Rojzman

L’avenir est imprévisible. Une guerre civile en France? L’insurrection des banlieues enflammées par le succès des “black lives matter ” et l’entrée d’islamistes dans les institutions républicaines?

Quelques signes semblent annoncer un drame collectif: le terrorisme, les profanations d’églises et de statues, les très nombreuses agressions au couteau.

Mais pour le moment, il existe plutôt une “guerre civile dans les têtes » qui n’oppose pas musulmans et non-musulmans mais deux parties de l’opinion publique qui s’opposent absolument sur les questions d’identité, d’immigration et sur la place de l’islam en Occident, la plupart des musulmans étant en réalité spectateurs passifs ou actifs de cet affrontement.

Nous avons d’un côté des milieux protégés séduits par l’exotisme du multiculturalisme et demeurant dans des centre villes, protégés des mauvais aléas de la globalisation du monde bientôt végétalisés et piétonnisés par la grâce de la nouvelle écologie urbaine, vivant dans des quartiers protégés des conséquences fâcheuses de la globalisation du monde. Ils envoient leurs enfants dans de bonnes écoles et pensent que le monde qui vient est un monde d’opportunité et de réussite.

De l’autre, dans cette fameuse France périphérique, des masses de travailleurs ou d’hommes et de femmes en situation de chute sociale ou désormais sans emploi, inquiets d’un avenir qui leur échappe, sans perspective d’amélioration de leur sort, ayant, eux, tout à perdre dans cette globalisation qui leur arrache leur gagne-pain et aussi l’identité collective qui faisait, peu ou prou, leur fierté. Ceux-là constatent avec désolation ou effroi l’afflux de nouveaux immigrants en provenance d’Afrique, du Maghreb, et du Moyen-Orient, généralement musulmans, et y voient une menace mortelle pour leur cadre de vie et leurs modes de civilités. Ils demandent la protection d’une autorité qui les sécurise, les rassure, les reconnaisse.

Le monde des nouveaux bourgeois a aussi ses propres fractions. Une partie d’entre eux sont des bohèmes relativement pauvres qui n’ont pas peur de perdre quoi que ce soit, parce qu’ils ne possèdent pas grand-chose en dehors de leur capital culturel. Ils attachent plus d’importance à tout autre chose, à leur relation à l’autorité, faite de méfiance et de haine, leur ressentiment à l’égard de tout ce qui représente l’autorité et la puissance : les riches, les capitalistes, la finance, les banques, l’armée, la police, l’impérialisme américain, Israël…

Mais ces milieux bourgeois et petit-bourgeois ont pour point commun de prôner le multiculturalisme, une tolérance systématique envers les minorités, roms, musulmans, clandestins et réfugiés, une empathie particulière pour les souffrances et les discriminations vécues par les populations issues de l’immigration et un refus affirmé de ce qu’ils appellent l’islamophobie. Ils s’affirment européistes et cosmopolites, citoyens du monde.

Chaque partie diabolise l’autre, les uns considérant que leurs adversaires sont intolérants et racistes, que leurs idées sont nauséabondes ; les autres critiquant la naïveté et l’aveuglement de ceux qui vivent à l’abri des conséquences d’une immigration de masse incontrôlable.

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