Catherine Gaillard. Quand avec d’autres nouilles je tractais pour Mélenchon …

Ça me rappelle quand avec d’autres pauvres nouilles j’avais passé des journées à préparer l’arrivée de Mélenchon au Stadium de Toulouse, à Montpellier ou ailleurs, à trimballer tables, chaises, préparer des centaines de sandwiches, tracter, boîter, etc…et que l’icône est enfin arrivée (très en retard bien sûr) sans un mot ni un regard ni même un petit geste de la main pour les troupes, juste des conciliabules secrets avec sa garde très rapprochée 🤪

“La gauche organisée est devenue l’équivalent d’un général pour qui les troupes sont uniquement le moyen de la victoire.
La réalité humaine du soldat qui souffre lui est étrangère. Et maintenant, à la suite de Lénine, il en est exactement ainsi de la gauche à l’égard des pauvres. C’est sur ce point, sur ce seul point que je me sépare radicalement de la gauche. Mais de cela, tout le reste découle.
La gauche est devenue aussi mensongère et hypocrite que la bourgeoisie parce qu’elle continue à proclamer sa vertu, la défense des pauvres. Elle continue à s’affirmer comme le représentant des classes misérables.
Mais elle ment.
Elle défend et soutient exclusivement ce qui peut la servir, ceux qui sont utilisables soit pour sa propagande, soit pour l’action directe.
Elle utilise les pauvres exactement comme le capitalisme. Elle les exploite. Elle les fait marcher sans leur dévoiler ses vrais objectifs. Elle leur ment jour après jour. […..]
Il suffit de regarder la réalité.
Mais Sartre a pour toujours et dès le début remplacé le réel par son imaginaire. « Comment, dira-t-on, mais enfin qui, maintenant, en France défend les travailleurs immigrés, qui défend les chômeurs ? ne sont-ce pas de vrais pauvres ? »
Mais oui, mais oui, ce sont les pauvres actuellement utilisables pour les objectifs de la gauche, et c’est en cela, en cela seulement qu’ils sont poussés sur le devant de la scène et pris au sérieux. Ils n’existent pas pour eux-mêmes, ils n’existent pas en tant qu’hommes dépouillés, aliénés, vaincus, malgré les larmoiements des intellectuels de la gauche.
Qu’est-ce qui me fait dire des choses aussi scandaleuses ? La plus simple, la plus évidente expérience historique.
Pourquoi entre des groupes également pauvres, également opprimés, pourquoi la gauche choisit-elle de défendre les uns, et non seulement d’oublier les autres, mais bien plus, de les condamner, de les accabler de honte et de mépris, de les vouer à la haine de la gauche ? Uniquement pour des raisons tactiques. Ce qui m’oblige à dire que ceux auxquels elle s’intéresse ne comptent pas plus en eux-mêmes que les autres. Pourquoi la gauche ne s’intéresse-t-elle pas aux harkis ? Bien plus, du jour où un régime communiste s’est installé, il n’y a plus de pauvre. Et ceux qui se révoltent sont de dangereux contre-révolutionnaires qu’il faut écraser. L’effroyable misère paysanne en URSS, autant que la décrépitude des masses algériennes, ne compte pas. Et mille autres exemples indiscutables.
Non : les pauvres ont tort de dire qu’ils sont encore pauvres et de vouloir se révolter contre cette nouvelle oppression. C’est toujours la grande loi de la tactique.

On n’avait pas en 1936 ou en 1945 le droit de dire que le communisme stalinien était une dictature sanguinaire et que les camps de concentration y étaient équivalents à ceux du nazisme.
On n’a pas le droit aujourd’hui de dire que la Chine est une dictature de fer et que les camps de concentration y sont florissants. Chutt… Cela servirait les ennemis de la révolution. La gauche est engagée jusqu’au cou dans le mensonge.
Elle ne représente en rien les pauvres.
Elle ne les défend en rien.
Elle a substitué pour eux, à l’illusion religieuse du paradis céleste à venir, l’illusion politique du paradis terrestre à venir. La gauche est l’exact équivalent de l’Église bourgeoise du XIXe siècle, à l’égard des pauvres. Elle en présente les mêmes caractères et mérite le même mépris. Parmi les pauvres, exactement comme pour les bourgeois chrétiens du XIXe siècle, il y a les bons pauvres, ceux qui marchent dans la combine, ceux qui sont les bons moutons de la révolution, ceux dont la situation peut être exploitée comme facteur de propagande. […..]”
Merci Jaufre Rudel

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