Serge Hajdenberg. Oeil pour oeil

Vous la connaissez bien la morale de la fable de la vie, lorsque l’on veut tuer son chien on dit qu’il a la gale.

Quant à ceux qui veulent se débarrasser des Juifs, on se demande d’ailleurs bien pourquoi, ils ont toute une palette de « taanot » comme on dit en hébreu ou « taaness » en yiddish.

Je ne vais certainement pas vous les réciter, ça demanderait trop de temps, j’en oublierais certainement et probablement parmi les meilleures, c’est-à-dire en réalité parmi les pires, car il n’y a pas de limite à ce genre de crapulerie.

A travers les 21 derniers siècles il y en a une qui revient à chaque fois que nos ennemis sont au bout de leurs arguments pour montrer la cruauté des Juifs et surtout leur hypocrisie supposée, eux qui se font passer pour les éternelles victimes alors qu’en réalité seule compte une chose, se venger des non-Juifs. Et ces gens sortent une phrase de son contexte moral et historique, cette phrase qu’ils dénaturent complètement alors que, croient-ils, elle devrait permettre à leurs flèches empoisonnées d’atteindre leur cible : Œil pour œil, dent pour dent.

Pour nous ces six mots sont une des bases de la justice humaine. A celui qui t’a cassé une dent, tu n’arracheras pas un œil pour te venger ! A celui qui t’a arraché un œil, une dent ne permettra pas de compenser le dommage qu’il t’a causé.

Les antisémites et les anti-israéliens, ce sont les mêmes la plupart du temps, tentent de nous faire passer pour les bourreaux. Mais est-ce qu’un policier américain aurait le droit d’enlever la vie à un autre homme pour un faux billet de 20 dollars ?

La vie d’un noir américain vaut-elle si peu ?

Aussi peu que celles d’Ilan Halimi, de Mireille Knoll ou de Sarah Halimi. Eux aussi suppliaient en criant comme Adama Traoré : Je vais mourir ! laissez-moi vivre !

Ces cris qu’on entendait dans les camps d’extermination, nous les entendons trop souvent malheureusement sur le trottoir en bas de chez nous.

Est-ce que notre réaction est à la hauteur du crime ?

Mais nous le voyons à l’époque que nous vivons certains des policiers de pays civilisés et des hommes apparemment éduqués normalement se comportent comme des nazis. Sont-ils fascinés par la mort ? Croient-ils avoir le droit de la donner ?

A Minneapolis, pour une dent, les policiers arrachent les deux yeux.

A Paris, pour un œil, les policiers n’interviennent pas.

Tout simplement : Où devons-nous vivre normalement avec nos dents, nos yeux et bien entendu avec notre pleine conscience ?

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