Un vendeur de falafels en larmes

Yuval Carmi, dont le stand est fermé en raison de la pandémie, est sévèrement endetté. Après le reportage, il a refusé les dons, disant qu’il voulait gagner sa vie honorablement

Yuval Carmi, propriétaire d’un magasin de falafel à Ashdod, montre son portefeuille vide, le 19 avril 2020 (Capture d’écran : Treizième chaîne)

Dans une interview diffusée dimanche soir lors du journal télévisé et qui a ému aux larmes l’équipe de journalistes, le propriétaire d’un stand de vente de falafels a expliqué, ne pouvant retenir ses sanglots, qu’il avait été dévasté financièrement par la crise du coronavirus et qu’il était dorénavant dans l’incapacité de nourrir ses enfants.

« Regardez mon portefeuille, il est vide », déclare ainsi Yuval Carmi devant les caméras de la Treizième chaîne en le sortant de sa poche. « Je n’ai plus un shekel ».

« Je suis tellement gêné vis-à-vis de mes enfants, de leur dire que je ne peux rien leur acheter. Que je n’ai rien à leur donner. Que je n’ai rien à leur donner à manger », s’exclame-t-il.

« Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire », dit-il, éclatant en sanglots et s’excusant pour ses larmes.

Le reportage a décrit Yuval Carmi comme incarnant le visage du désastre économique en Israël causé par le COVID-19, un homme dont les supplications angoissées « l’ont transformé en symbole du marasme économique », a commenté la journaliste de la Treizième chaîne Noga Nir Neeman. « Cet homme a payé des impôts toute sa vie et il a répondu à ses besoins et à ceux de sa famille de manière honorable et aujourd’hui, avec son commerce en ruine, il ne comprend pas pourquoi l’État ne lui vient pas en aide ».

La journaliste raconte que le commerçant était là quand l’équipe de télévision est arrivée et « qu’il a simplement demandé à pouvoir raconter son histoire ». Lorsque l’équipe a commencé à filmer, Yuval Carmi lui a expliqué qu’un client venait tout juste d’arriver, mais que la police lui avait interdit de le servir parce que les boutiques de falafels, comme tous les restaurants, ne sont pas autorisés à servir les consommateurs, mais seulement à faire des livraisons – « et je ne peux pas faire de livraisons ».

Il indique ensuite qu’il a rouvert dans la matinée de dimanche, croyant que le nouvel allègement des restrictions liées au COVID-19 lui permettrait de le faire – mais que la police lui avait dit qu’il n’était autorisé qu’à livrer ses produits.

« Ce sont des falafels », commente-t-il en pleurant. « Le falafel, il faut qu’il soit mangé chaud, immédiatement après la préparation ».

Il indique payer 12 000 shekels par mois de loyer, mais qu’il n’a plus d’argent. Lorsqu’il a tenté de passer des commandes auprès de ses fournisseurs, juste après Pessah, ces derniers ont refusé de l’approvisionner, raconte-t-il.

« J’ai une famille, j’ai des enfants à la maison, je ne sais pas quoi faire », continue-t-il, bouleversé.

Yuval Carmi dit ne pas chercher à vivre de la charité, mais vouloir pouvoir gagner « un revenu honorable ».

« Je n’ai reçu aucun argent de la part de l’État. Et toute ma vie, j’ai payé les charges sociales, l’impôt sur le revenu. J’ai toujours payé, jamais en retard. J’ai gagné ma vie de façon honorable », clame-t-il dans le reportage.

Pourquoi n’a-t-il pas demandé un des prêts proposés par le
gouvernement ? A cette question, il répond qu’il « est impossible d’en obtenir ».

« Si vous regardez la télévision, vous avez l’impression qu’on nous a donné des millions », déplore-t-il. « Mais pas un shekel. Rien. Rien. Je veux m’immoler. Je ne sais pas quoi faire », ajoute-t-il, désespéré.

« Je suis gêné à l’idée de rentrer chez moi. Je suis gêné de devoir parler à mon épouse. Qu’est-ce que je peux leur apporter ? Ma fille a eu un bébé il y a deux mois. Je n’ai même pas pu acheter de cadeau pour lui. Qu’est-ce qui me reste dans ce pays ? C’est quoi, ce pays ? », poursuit-il.

« Je suis désolé de pleurer », dit-il alors à la journaliste. « Ce n’est pas bien. Ce n’est pas bien pour moi d’être vu en train de pleurer comme ça… J’adore ce pays. J’ai 56 ans et je suis toujours réserviste au sein de l’armée », souligne-t-il.

Il explique n’avoir jamais connu un rejet de chèque, mais être dorénavant endetté à hauteur de 65 000 shekels en raison de la fermeture forcée de son commerce.

Article complet : https://fr.timesofisrael.com

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