Quand Monsieur Retraite contraint Régis de Castelnau à faire … du Finkielkraut

Dans une première rubrique modestement intitulée Jean-Paul Delevoye : petits et gros arrangements du bénévoleur” , Régis de Castelnau semblait déjà assez agacé par ce que lui, et d’autres, nommaient Le scandale Delevoye, lequel désignait un homme qui, au -delà des infractions pénales assez gratinées , continuait sous nos yeux à se gaver, tranquillement assis sur la Constitution.

Le Bénévoleur

 “Au-delà de l’emploi de complaisance dont il semble qu’il eût bénéficié, notre Monsieur Retraite cumulait en violation de l’article 23 de la loi fondamentale une rémunération publique (celle d’un membre du gouvernement) et une rémunération privée, celle d’un think tank manifestement bidon.”

Et Régis de Castelnau, rappelant que “le poste de ministre était incompatible avec toute autre responsabilité rémunérée, s’interrogeait : le haut-commissaire n’était-il pas démissionnaire de fait de son poste au gouvernement du fait de la conservation de ce cumul.

Rubrique : Dernières nouvelles

Deux jours plus tard, Capital, et puis Le Monde, et encore Le Média balançant les derniers oublis du Haut-Commissaire, Régis de Castelnau n’eut d’autres choix que d’interrompre son week-end pour nous livrer hier soir la Rubrique : Dernières nouvelles.  

“La situation pénale de Jean-Paul Delevoye devient extrêmement lourde.

Près de 15 incompatibilités avec son statut de ministre, assorties pour certaines de rémunérations cachées. Autant de violations de la Constitution. Prises illégales d’intérêt, concussions, abus de biens sociaux, fausses déclarations, faux et usages de faux, ce n’est plus une barque chargée, c’est carrément un porte-containers géant.

Devant cette situation, la garde des sceaux Nicole Belloubet a immédiatement reçu au ministère les organisations syndicales de magistrats.

En sortant celles-ci ont déclaré que la ministre leur avait assuré que leur régime dérogatoire de retraite serait maintenu.

Les organisations syndicales ont annoncé que dans ces conditions elles n’étaient plus concernées par le débat sur la réforme. Et qu’en conséquence leurs membres seraient disponibles et mobilisés le 17 décembre pour assurer les permanences de gardes à vue des manifestants.

Et que les mêmes feraient tous leurs efforts pour aboutir le plus rapidement possible aux classements sans suite des enquêtes préliminaires éventuelles concernant Jean-Paul Delevoye.

Source : dépêche GESD. (Grossiste En Second Degré).

Mais notre ami avait omis de mettre une flèche, ou quelque smiley indiquant : humour !

Rubrique : en mode Finkielkraut

Il reprit donc la chose et cela donna Rubrique : en mode Finkielkraut.

“Il n’y a pas que Finkielkraut pour faire du second degré ! J’ai publié un petit statut satirique à propos de l’affaire Delevoye. Ma provocation (la provocation est une drogue dure, je sais) visait à me moquer des magistrats dont je considère que la majorité s’est ralliée à Macron et accepte son instrumentalisation politique. Je partais du précédent des syndicats de policiers qui menaçaient de rejoindre le mouvement contre la réforme des retraites pour se mettre de nouveau au garde-à-vous dès lors que reçus en urgence par Castaner on les avait assurés du maintien de leur régime de retraite dérogatoire. Ils vont donc continuer à matraquer, nasser, éborgner, mutiler.

J’imaginais une attitude parallèle des syndicats de magistrats. C’était assez grossier et je pensais l’ironie facilement compréhensible. Erreur ! Énormément de gens ont pris l’information au premier degré. Symptôme assez catastrophique de la confiance dont bénéficient à la fois la bande au pouvoir et la justice qui a pris leur parti. Elle est simplement anéantie. Cette gorafisation du monde en est la preuve.

Désormais, lorsque j’interviendrai à nouveau en mode second degré, mes statuts seront signés non pas Vu Du Droit, mais Bévue Du Droit.

Régis de Castelnau

Avocat et auteur de plusieurs ouvrages dont Pour l’amnistie en 2001, Régis de Castelnau anime le site Vu du Droit et publie chez Causeur entre autres.

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