Pierre Saba. ISRAËL : exception publique & politique

L’actualité électorale israélienne produit des soubresauts, des surprises, des contournements. Elle peut paraître et ne manque pas d’être décrite comme plus agitée qu’ailleurs dans le monde. Plusieurs éléments temporisent cette opinion répandue.

Certes, la vie politique et institutionnelle israélienne souffre de l’absence de constitution et d’une cour chargée exclusivement du contrôle de constitutionnalité des lois votées par le parlement. La loi fondamentale œuvre telle une constitution sans en être une. Le contrôle de constitutionnalité des lois parlementaires s’effectue via et par la cour suprême (plus haute juridiction civile de l’Etat). Cette situation perméabilise la séparation des pouvoirs exécutifs et législatifs. Elle contribue à accentuer les prérogatives déjà fort étendues des juges de la cour suprême.

Certes, le caractère démocratique des institutions israéliennes laissent toute liberté à l’expression publique & politique toujours très vive.

Pour autant, il convient d’accorder un intérêt particulier à plusieurs facteurs.

Sur un plan géographique, Israël est le seul Etat du Proche-Orient à appliquer un régime politique d’élections libres. Si les élections libanaises présentent une apparence de liberté, il n’en reste pas moins qu’elles sont phagocytées par la dictature syrienne, la milice terroriste djihadiste Hezbolla et un système d’élection à caractère confessionnel.

Sur un plan géopolitique, l’Etat hébreu est le seul état au monde en guerre, en légitime défense, agressé continuellement depuis 1948 à appliquer un régime institutionnel reposant sur des élections libres.

Sur un plan de Droit électoral, le système israélien de proportionnelle quasi-intégrale octroie la liberté de pensée et d’opinion politique à un éventail élargi à l’extrême.

Sur un plan politique, les circonvolutions entre les responsables et leurs partis ne reflètent rien de national ni d’israélien mais du régime des partis tels qu’il existait en France sous la IIIème et la IVème république et tel qu’il existe encore dans de nombreux Etats (Espagne, Italie etc)

Sur un plan de situation de conflit, Israël est le seul Etat en guerre à ne pas retirer le droit de vote à ses citoyens qui réclament via des mouvements sociaux et politiques l’élimination de l’Etat auquel ils appartiennent.

Pierre Saba

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1 Comment

  1. Israel devient de plus en plus ferme et conservateur. Le but du present Premier Ministre est de reforme la Cour Supreme de facon a ce que seul l’Executif soit le responsable, c’est a dire lui meme. A ce niveau, il ressemble beaucoup aux divers semi-dictateurs d’Europe de l’Est.
    13 ans de pouvoir et probablement encore 4 ans ferait d’Israel une nouvelle Hongrie ou une nouvelle Pologne.
    Mais en plus, il y a une minorite nationale de 21%, armee jusqu’aux dents (ils ne cachent pas qu’ils continuent a acheter ou a voler des armes de Tsahal pour eviter une nouvelle situation 1948.
    Or, pour se maintenir au pouvoir, Bibi n’a qu’une seule solution: diviser pour mieux regner, et il exacerbe ses attaques contre la minorite ethnique arabe, mais aussi contre les”liberaux”, les non-conformistes, voues aux gemonies et qui pourrait un jour ou l’autre etre ramasser comme Erdogan sut le faire en Turquie.
    Israel est de moins en moins une democratie et des elections libres ne prouvent strictement rien. Ce qui pourrait le prouver c’est la definition exacte des 3 pouvoirs, le legislatif, le judiciaire et l’executif, mais tous les Juifs religieux sont opposes a la creation d’une constitution car cela pourrait entrainer un conflit entre celle ci et la Thora.

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