Henri Pena-Ruiz est inattaquable. Par Thierry Seveyrat

Henri Pena-Ruiz

Ce qui s’est joué dans l’attaque violente et désespérée d’Henri Pena-Ruiz est un progrès nouveau du totalitarisme.

Il faut le mesurer : au-delà de l’attaque obsessive par nos ennemis de la personne d’Henri, du principe de laïcité ou du cadre républicain, c’est désormais à la simple possibilité critique que nos ennemis s’en prennent. L’indigénisme est ce concept nouveau qui vise à propager la peur et à faire taire, en visant chacun et n’importe qui, quel qu’en soit le moyen, dès lors qu’il ne se soumet pas aux élucubrations du relativisme culturel.

Reprenons les faits : Henri était inattaquable. Voici un homme qui a consacré une partie de sa vie, après avoir enseigné, à penser la laïcité, à la théoriser et à la vivre, indissociablement. Ceux qui comme moi ont eu la chance de le connaître savent que son érudition n’a d’égale que sa gentillesse, dans une vie consacrée à promouvoir la liberté de conscience. Le résidu gauchiste exilé au cœur londonien du libéralisme savait Henri hors de sa ridicule portée dans toute joute intellectuelle ; et il savait aussi, car ces gens sont comme ça, qu’il ne pouvait espérer s’en prendre à Henri par sa vie personnelle, qu’il n’atteindra jamais. Pour toucher l’un de nos plus brillants penseurs de la laïcité, ne restait alors que le mensonge : je troque une citation hors de son début, de sa fin et de tout contexte, je lui fais dire ce que j’ai décidé qu’elle dirait, et j’insulte un militant universaliste avec ses 72 années de pratique, le traitant de raciste. L’ignominie de ces gens est ce qui les définit. Celui-ci s’appelle Philippe Marlière.

Et ce n’était pas tout. Il a fallu que dans cette fange, un ci-devant ministre (“de la Ville” paraît-il), inconnu de tous jusqu’ici et qui n’a rien fait où qu’il se trouve depuis les jours premiers du macronisme, renchérisse dans l’ignorance et le ridicule, clamant qu’il trouvait, lui d’abord, que ce n’était vraiment pas sympa l’islamophobique. Au-delà de la misère conceptuelle des propos du dit Julien Denormandie, qu’un élève de lycée ruinerait, apparaît néanmoins un faisceau convergent : celui qui lie une Laetitia Avia, qui vient de présenter à l’Assemblée un texte qui, après Vichy et l’Ancien Régime, rétablit le délit de blasphème, toujours par l’obsession islamophobique, reprenant les poncifs du chef de l’État Macron nostalgique du Roi, anti-Charlie et brouteur de soutanes. Convergence libéralo-gauchiste.

C’est ici que je parle de totalitarisme. Il ne s’agit désormais plus que de faire taire, et par tous les moyens. Ces gens, dont beaucoup ont passé plus de temps à trouver des prétextes aux Kouachi qu’à défendre un journal victime d’un acte de guerre, sont officiellement prêts à tout, dans un schéma où le gouvernement français vient de valider l’arnaque intellectuelle d’un militant passé du PS au NPA via Benoît Hamon et Houria Bouteldja (mesurons le pedigree). On peut parler de convergence du djihad. Car sous couvert de multiculturalisme se cache la dissolution obstinée de la moindre résistance aux à-coups de l’islam politique, depuis la fin de la deuxième guerre ; et sous couvert de l’attaque bipolaire contre la personne d’Henri, apparaît un aveu : rien désormais ne sera plus épargné à celles et ceux qui défendent la liberté de critique, principe kantien fondateur, devenu ennemi(s) à abattre.

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