Cette couverture est nulle. Je suis Charlie.

Cette nouvelle une de Charlie permet de comprendre qu’il y a deux types d’humains : non, pas les hommes et les femmes (ça c’est le Vatican), ni les riches ou les pauvres (ça c’est Marx.)

Il y a les humains qui sont capables de manier la métaphore, et ceux qui ne peuvent pas.

Une métaphore, c’est une comparaison dans laquelle on n’explique pas qu’il s’agit d’une comparaison.

Par exemple : Sofia Sept est courageuse comme une lionne” : c’est une comparaison ; le “comme” le dit. On comprend qu’on compare le courage de ces femmes à celui de l’animal cité.

Maintenant, si on dit : “Corinne Leriche est une lionne” – il y a ceux qui comprennent que cela veut dire exactement la même chose, soit : Corinne est courageuse comme une lionne.

Et puis, il y a ceux et celles qui croient bêtement qu’on est en train de dire que Corinne est vraiment une lionne, avec de grands yeux dorés, un solide appétit et un sacré coup de patte, et qu’elle vit et chasse sans doute dans la savane africaine.

Vous croyez que j’exagère ?

Même pas.

Souvenez vous, Charlie, Charlie Hebdo : après le massacre, il y a eut des millions de gens, dans le monde entier, à dire haut et fort : Je Suis Charlie !

Et avec stupeur, on s’est rendus compte qu’en France notamment, il y avait des milliers de gens à dire : “je ne suis pas Charlie, parce que je n’aime pas tout ce qu’ils font.” Donc non, je ne peux pas dire “je suis Charlie”, parce que ce n’est pas mon prénom, parce que je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’ils dessinent ou écrivent ou disent !”

Ou : “Je ne suis pas Charlie, car ils disent du mal de ma religion, et je refuse qu’ils critiquent ou fassent des dessins sur ma religion.”

Vous voyez où je veux en arriver ?

Je suis littéraire et psycholinguiste ; la métaphore, c’est la base de la liberté de penser ; de ne pas être enchaînée à un langage – et donc à une pensée – totalitaire.

Je suis Charlie, et je vais devoir l’être encore longtemps.
Et j’ai toujours trouvé que leur humour ne faisait pas partie de ceux que j’apprécie ; il ne m’a jamais fait rire.

Concernant les femmes, Charlie a toujours été au mieux au sommet de la beaufitude macho, peut être inconscient de son sexisme mais bon – personne en m’a jamais obligée à l’acheter, donc je m’en fiche.

Cette une ne me surprend pas : c’est du Charlie tout craché.
Elle ne me fait pas rire non plus.

Je ne pense pas qu’elle fasse beaucoup de mal à l’image de la femme en France.

En revanche, ce qui est clair c’est que Charlie comme moi descendons de Voltaire : je dois donc me battre pour la liberté d’expression de Charlie (et des autres) au nom des Lumières qui clignotent encore en France.

Cette couverture est nulle. C’est Charlie.
Je suis Charlie.

Et c’est bien parce que je suis Charlie que j’ai le droit de dire : cette couverture est nulle, sans devoir craindre d’être tuée pour avoir osé critiquer.

Je suis Charlie.

Sylvie Delézay

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1 Comment

  1. Je n’ai jamais été Charlie a cause de cette couverture anti sémite de Charlie hebdo avec un Waffen SS qui embrasse sur la bouche un Rabbin…
    En montrant un comportement insultant avec la coupe feminine de football, Charlie assassine encore une fois tous ses journalistes. BASTA

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