On sait comment les trous noirs supermassifs commencent à se “nourrir”

Des astronomes israéliens ont pour la première fois interprété un évènement lumineux particulier survenu en février 2017 comme correspondant au début du “nourrissage” d’un trou noir. Un phénomène prédit par une théorie depuis les années 1980, mais qui n’avait pour l’heure jamais été confirmé par des observations.

Les monstres ne se nourrissent pas tous de chair fraîche… Pour certains, et pas des moindres, un nuage de gaz suffit. Identité de ces ogres singuliers : les trous noirs supermassifs.

À l’occasion d’une étude publiée dans la revue Nature Astronomy, des chercheurs israéliens dévoilent en effet comment un trou noir supermassif commence à dévorer sans ménagement le gaz qui l’entoure. Pour ce faire, les scientifiques ont débuté leurs travaux en étudiant un évènement survenu en février 2017. Baptisé AT 2017bgt, il a notamment été immortalisé par le All Sky Automated Survey for Supernovae, un dispositif constitué de deux télescopes distincts et destiné à rechercher d’éventuelles nouvelles supernovae.

Un nouveau type d’évènement

Au départ, certains scientifiques estimaient qu’AT 2017bgt pouvait être la manifestation de “l’engloutissement” d’une étoile par un trou noir supermassif, autrement appelé “événement de rupture par effet de marée”. Mais en se penchant de plus près sur les données engrangées par le All Sky Automated Survey for Supernovae, l’équipe israélienne en est arrivée à une autre conclusion : AT 2017bgt constituait en fait la manifestation du “nourrissage” d’un trou noir.

Le brusque éclaircissement d’AT 2017bgt faisait penser à un événement de rupture par effet de marée. Mais nous avons rapidement réalisé que cette fois il y avait quelque chose d’inhabituel. Le premier indice a été une composante lumineuse supplémentaire, qui n’avait jamais été observée dans le cas d’événements de rupture par effet de marée”, explique le premier auteur des travaux Benny Trakhtenbrot, de la TAU’s Raymond & Beverly Sackler School of Physics and Astronomy. Un évènement au caractère inhabituel, comme le confirme l’un des co-auteurs de l’étude, Iair Arcavi, responsable de l’acquisition des données :

Nous avons suivi cet évènement pendant plus d’un an avec des télescopes sur Terre et dans l’espace, et ce que nous avons observé ne correspondait à rien que nous ayons pu voir auparavant.”

Une théorie confirmée par l’observation

L’un des membres de l’équipe israélienne, le Professeur Hagai Netzer, n’a alors pas tardé à mettre en relation ces intrigantes observations avec des théories qu’il avait échafaudées il y a de cela une quarantaine d’années. “Nous avions prédit dans les années 1980 qu’un trou noir avalant du gaz à ses abords pourrait produire les composantes lumineuses observées [aujourd’hui]. [Avec] ce nouveau résultat, [c’est] la première fois que le processus est observé en pratique”, se félicite Hagai Netzer.

Après avoir décelé deux autres évènements comparables à AT 2017bgt, les astronomes rêvent désormais de pouvoir en découvrir bien d’autres grâce aux instruments de pointe désormais à leur disposition : “Nous espérons détecter bien plus d’événements de ce type, et les suivre avec plusieurs télescopes travaillant en binôme. C’est la seule façon de parachever notre portrait de la croissance des trous noirs, de comprendre ce qui [provoque] leur accélération, et peut-être enfin de résoudre le mystère [entourant] la façon dont ces monstres géants se forment”, conclut Iair Arcavi. Des monstres géants qui, étonnamment, ne se nourrissant pas de chair fraîche.

Source : maxisciences.com

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