Le théologien musulman suisse Tariq Ramadan, visé par deux plaintes pour viol en France, a été mis en examen et incarcéré vendredi soir.
Incarcéré à l’issue de sa garde à vue
Visé par deux plaintes pour des faits qui auraient été commis en France en 2009 et 2012, il a été mis en examen pour viol et viol sur personne vulnérable. L’islamologue suisse a demandé qu’un éventuel placement en détention provisoire, requis par le parquet, fasse l’objet d’un débat ultérieur entre le juge des libertés et de la détention (JLD) et sa défense.
Mais dans l’attente de ce débat qui doit avoir lieu dans les quatre jours, il a été incarcéré.
Deux plaintes… pour le moment?
Trois juges d’instruction ont été désignés – signe de la complexité de l’affaire ou de l’amplitude des investigations envisagées. Des femmes ayant témoigné anonymement pendant l’enquête préliminaire pourraient déposer plainte à leur tour.
A la suite du scandale lié au producteur américain Harvey Weinstein, qui a entraîné dans de nombreux pays une libération de la parole de victimes d’abus sexuels, deux femmes avaient accusé, fin octobre, le théologien de les avoir violées.
Ce petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, accusé par ses détracteurs de promouvoir un islam politique, avait alors dénoncé “une campagne de calomnie”.
Un cas à Paris en 2012 et à Lyon en 2009
La première plaignante, Henda Ayari, accuse l’islamologue de l’avoir violée dans un hôtel de la capitale en 2012. Cette femme de 41 ans avait déjà raconté la scène dans son autobiographie en 2016, désignant son agresseur présumé par un pseudonyme. Mais sans se résoudre encore à porter plainte.
Pour tenter d’éteindre le scandale, la défense de l’intellectuel avait alors versé au dossier des pièces censées discréditer la parole de cette ancienne salafiste devenue militante féministe. Notamment des conversations sur Facebook au cours desquelles une femme, qui se présente comme Henda Ayari, fait en 2014 – soit deux ans après les faits présumés – des avances explicites à Tariq Ramadan, qui n’y donne pas suite.
La seconde plainte avait été déposée fin octobre, quelques jours après la première, par une femme de 40 ans qui se présente sous le pseudonyme de “Christelle”. Elle accuse l’universitaire de l’avoir violée et frappée lors de leur unique rencontre dans un hôtel à Lyon en 2009, en marge d’une des conférences très courues du prédicateur.
Humiliations diverses
“Coups sur le visage et sur le corps, sodomie forcée, viol avec un objet et humiliations diverses, jusqu’à ce qu’elle se fasse entraîner par les cheveux vers la baignoire et uriner dessus, ainsi qu’elle l’a décrit dans sa plainte”, rapporte le magazine “Vanity Fair”, qui a rencontré la plaignante.
Tariq Ramadan et «Christelle» ont confronté jeudi en fin d’après-midi leurs versions devant les enquêteurs. Au terme de trois heures d’une audition très tendue, le théologien, qui nie tout rapport sexuel avec cette femme, a refusé de signer le procès-verbal.
Cicatrice à l’aine
“Chacun est resté sur ses positions”, a précisé une source proche du dossier. Selon elle, l’islamologue a été mis en difficulté par la connaissance qu’avait son accusatrice d’une petite cicatrice à l’aine, indécelable sans un contact rapproché.
Avant de convoquer M. Ramadan, les policiers ont enquêté pendant trois mois et ont entendu les plaignantes au début de leurs investigations, à Rouen et Paris. De nombreux échanges à caractère érotique ont été versés au dossier et des dizaines de personnes ont été entendues, notamment des femmes témoignant de faits similaires mais qui n’ont pas porté plainte à ce jour.
Caroline Fourest entendue également
L’essayiste française Caroline Fourest, qui combat médiatiquement Tariq Ramadan depuis plusieurs années, a également été entendue. Les avocats de l’intellectuel ont riposté en déposant une plainte contre elle pour subornation de témoin.
Après l’ouverture de l’enquête, qui a fait resurgir des accusations d’agressions sexuelles sur ses élèves à Genève dans les années 1990, Tariq Ramadan s’est mis en congé, d’un commun accord, de l’université britannique d’Oxford, où il enseignait comme professeur d’études islamiques contemporaines. Il continue toutefois de diriger un Institut islamique de formation à l’éthique (IIFE) à Paris.
Encore un week-end de gâché !!
Est-ce que la justice ne va pas être trop dure, sévère, voire implacable avec ce pauvre homme qui a toutes les apparences de l’innocence.
Qui veut faire l’ange fait la bête, le sombre animal.
Taqiah quand tu nous tiens…
J’ai sans doute tort mais je pense que, autant nous pouvons contredire TQ sur son contenu d’islamologue, autant nous ne devons pas l’attaquer sur des procédures judiciaires en cours, cela ne peut que nuire au débat de contradiction et construire un mélange des genres qui ne convient pas aux Dix Commandements…je sais que mon avis va énerver le plus grand nombre mais ne mélangeons pas tout et ne confondons pas adversité avec meutes…..