Le pape dénonce l’indifférence face à la Shoah

Lors d’une conférence internationale, lundi 29 janvier à Rome, sur la responsabilité des États et des institutions dans la lutte contre l’antisémitisme, le pape François a demandé de se battre contre « le virus de l’indifférence » qui menace d’effacer la mémoire de la Shoah.

« L’ennemi contre lequel nous nous battons n’est pas seulement la haine sous toutes ses formes, mais, plus fondamentalement, l’indifférence », a déclaré le pape François lors d’une conférence internationale, lundi 29 janvier à Rome, portant sur la responsabilité des États et des institutions dans la lutte contre l’antisémitisme.

« C’est l’indifférence qui nous paralyse et nous empêche de faire ce qui est juste même quand nous savons que c’est juste », a poursuivi le pape argentin. Il considère que « cette indifférence est un virus dangereusement contagieux, à une époque où nous sommes, plus que jamais, tout à la fois davantage connectés et moins attentifs les uns aux autres ».

La racine de la perversité

Le pape a alors fait allusion à « l’attitude d’indifférence » de Caïn à l’égard de son frère Abel qu’il vient de tuer. Lorsque Dieu lui demande « où est ton frère ? »,Caïn ne répond pas à la question, mais proteste, au contraire, en affirmant qu’il est autonome : « suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse 4,7). Ainsi, tel que le montre ce dialogue au tout début de la Bible, l’homme ne s’intéresse pas à son frère. « Là est la racine de la perversité, de la mort qui produit désespoir et silence », a constaté le pape.

S’il n’a pas mentionné la Shoah en tant que telle, François a évoqué « le hurlement assourdissant du silence » qu’il avait ressenti lors de sa visite, le 29 juillet 2016, en marge des JMJ de Cracovie, au camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau, dans la Pologne occupée par l’Allemagne nazie. Un silence qui ne laissait de place que pour « les larmes, la prière et les demandes de pardon ».

Ces propos interviennent alors que l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, devenu Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah, a été marqué samedi 27 janvier par des incidents et des polémiques en Pologne et en Autriche.

Ne pas laisser le passé mourir

Puis, reprenant le conseil de Moïse au peuple élu – « Souviens-toi de tout le chemin que ton Dieu t’a fait faire pendant quarante ans dans le désert » (Deutéronome 8,2) –, le pape a commenté : « Moïse n’a pas simplement conseillé de penser au voyage, mais il a dit de se souvenir dans les profondeurs de l’âme, pour ne pas laisser le passé mourir et pour le transmettre aux jeunes générations. »

Selon lui, c’est ainsi, par le travail de mémoire, que les États et les institutions responsables doivent agir pour lutter efficacement contre l’antisémitisme et le virus de l’indifférence. Il a alors appelé chrétiens et juifs à construire « une mémoire commune » de l’Holocauste pour la transmettre aux jeunes générations. « C’est notre responsabilité ! »

Se préparer activement pour réfuter la haine antisémite

Une responsabilité qui ne consiste pas simplement à analyser les causes de l’antisémitisme, mais qui doit conduire aussi, selon lui, à réfuter la haine antisémite et les raisonnements pervers. « Nous sommes responsables quand nous nous préparons activement pour répondre. »

À cet effet, le pape a mentionné la lettre de saint Jean-Paul II adressée le 12 mars 1998 au cardinal Edward Idris Cassidy, alors président de la Commission pontificale pour le dialogue avec le judaïsme, et intitulée « Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah ». Cette lettre, dont le titre est « éloquent », selon le pape François, et dont on célébrera prochainement le 20eanniversaire, soulignait « le fervent espoir du pape polonais que le travail de mémoire puisse jouer son rôle, ô combien nécessaire, pour préparer un avenir dans lequel nulle Shoah ne pourra jamais plus survenir ».

Claire Lesegretain

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1 Comment

  1. Ce pape est un menteur : c’est un proarabe qui déteste les juifs et Israel
    Quand Le Président Trump a reconnu Jereusalem comme capitale d’Israël
    ce pape antijuif a dit qu’il se tenait aux côtés des musulmans pour que le statut de Jerusalem ne change pas en écrivant une lettre au grand Muphti de la mosquée du Caire Al Azzar
    De plus les chetiens d’Israël qui sont trés choyés par Israel se sont plants de cette reconnaissance et ont critiqué Israel alors que les chrétiens d’orient et d’Égypte sont massacrés : l’ingratitude La lâcheté ,l’hypocrisie ont toujours ER de tout temps caractérise les chrétiens depuis 1900 ans et l’antisémitisme a est une invention chrétienne et cela continue surtout dans la haute hiérarchie et le Vatican dont ce pape argentin joue un double jeu bien connu : on s’apitoie sur la Shoah et on donne l’ordre aux responsables de critiquer sans cesse Israel voire d’aider financièrement le terrorisme via des organisations caritatives bien connues
    Le Vatican et les chrétiens n’ont pas encore digéré le retour des juifs sur leur Terre dont une grande parie lui a été volée par les colons arabes avec le soutien des pays européens chrétiens
    Alors Israel doit changer sa politique bienveillance auprès des chrétiens et critiquer sans scrupule le double langage de ce pape qui rappelle de plus en plus Pie12

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