Lettre à Abel qui aurait eu 31 ans ce 3/12, par Albert Chennouf Meyer

Abel, Mon enfant, mon fils, le soldat de la République,
Toute la famille et même au-delà, tous les amis que tu as laissés et que ta mort a générés, ont une forte pensée pour toi aujourd’hui.

Parmi eux, beaucoup de français et étrangers anonymes, évoquent ton assassinat et les dérives des politiques quasiment toutes les semaines.
Ce 03 décembre donc, tu aurais eu 31 ans et ce serait malséant de ma part de te dire « Joyeux anniversaire mon fils ».

En revanche, ce dimanche, sera une journée consacrée à la prière, à invoquer tes souvenirs, à implorer le Seigneur pour qu’il instaure la JUSTICE et l’apaisement de l’esprit.

Tu as laissé un vide qu’on ne comblera jamais. Je te parle souvent et je sais que tu m’entends, tu me conseilles, tu me donnes la force nécessaire pour mener le combat, que dis-je, « les combats » de l’injustice que l’État français m’a imposé et la sentence qu’il vous a infligé à toi et aux 6 autres victimes.

Ton cas se singularise par un fait sordide:  le Chef de Corps du 17ème RGP de Montauban, le Colonel Patrick Poitou, a autorisé la mère d’un de tes frères d’armes assassiné 4 jours avant toi à dégager ta présence de la chapelle ardente:  elle estimait qu’en tant que catholique, tu étais « impur » !

Sache que hélas presque 300 français,  de tous âges et de tout sexe, vous ont rejoints au ciel, assassinés par les mêmes terroristes et pour les mêmes raisons: l’idéologie islamiste,  et ce grâce à nos politiques,  toutes tendances confondues, car ils n’ont retenu aucune leçon.

Le pire, c’est que beaucoup sont corrompus et se sont soumis à la religion de « paix et d’amour ».

Voilà mon fils, je te rendrai compte de temps en temps. Je  t’avais informé avant de t’engager que « tu allais laisser ta peau pour des lâches et des mauviettes … » !
Hélas, j’avais raison et tu l’as payé de ta vie.

On a vu Éden hier: ton fils est un beau garçon, grand pour son âge,  très espiègle comme toi, Caroline s’en occupe très bien. Il est dans une école catholique et est un enfant très studieux. Tu lui manques !

Abel, on va fêter Noël cette année. Ce sera la première fois depuis ta mort qu’on dressera le grand sapin. Tu seras présent par ta lourde et injuste absence. Maman pleure beaucoup, tu lui manques, tes beaux-parents ont toujours la larme à l’œil lorsque ta mort est évoquée, moi je fais ce que je peux, parfois maladroitement mais sincèrement.
Te rends-tu compte:  un politique m’a dit un jour « Monsieur Chennouf-Meyer, vous nous emmerdez avec la mort de votre fils, passez à autre chose … ! »

Voilà contre qui je me bats: tous les symptômes de 1793, l’année de la terreur, sont présents !
Voilà mon fils ce bas monde que tu as quitté !
Je t’embrasse mon fils, envoie- moi de la force encore !
Ton père,
Albert

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