Procès Merah : le déni de la guerre, par Yves Mamou

Dans le livre que je suis en train d’achever sur les collabos de l’islamisme en France et qui devrait être publié début 2018, il y a un chapitre sur la justice.

Depuis 2012, avec Taubira, la justice française a été articulée autour de deux axes.
Premier axe, le déni qu’une guerre est en cours, menée par une forme ou une autre d’islamisme radical. Ce déni de la guerre du minsitère de la justice est au diapason du déni pratiqué par l’ensemble de la classe politique. Qu’on se le dise: l’islamisme n’a rien à voir avec l’islam. L’islam est notre ami et notre allié et fait partie des racines de l’Europe.

On tombe ici sur le second axe: la persécution des islamophobes. Toute personne qui mettrait en question le déni de la guerre, ou qui établirait un rapport entre islam et islamisme est forcément “islamophobe”, c’est à dire raciste. Cette personne court le risque d’être invitée à s’exprimer au tribunal.

J’en viens maintenant au jugement Merah. Abdelkader Merah est forcément coupable de quelque chose qui a à voir avec le terrorisme, sinon la rupture entre la justice et l’opinion publique est consommée et chacun comprend que les élites de ce pays conspirent contre le pays. Abdelkader Merah est donc condamné au titre de “a vaguement conspiré” avec le terrorisme islamiste.

Mais il doit être absolument innocenté de complicité avec son frère Mohamed car il s’agit de protéger la thèse du “loup solitaire”. Si loup solitaire il y a, alors il faut que Mohamed Merah ait agi seul sur un coup de tête. Si Abdelkader avait été reconnu complice, alors il aurait été impossible de continuer à prétendre que les terroristes ne font pas partie d’une organisation et qu’autour de cette organisation, il n’y a pas de zone grise de complices actifs qui s’occupent de logistique (hébergement, fourniture d’armes et d’argent, etc). Qui dit loup solitaire, dit “psychiatrie”. Le terrorisme islamiste doit continuer d’être perçu comme le fait de serial déséquilibrés. Ces serial deséquilibrés ont tous la particularité d’être musulmans et islamistes? Peu importe, il faut maintenir la fiction du déséquilibré. C’est elle qui permet de persévérer dans le déni de la guerre.
Abdelkader Merah a donc été innocenté de complicité active avec son frère Mohamed.

Le traitement qui a été réservé à Jawad Bendaoud, le logeur de Daech est identique et tout aussi révélateur. Dans un premier temps, il est mis en examen pour complicité d’acte de terrorisme, et encourt une peine de vingt ans. Mais trois mois d’instruction plus tard, la complicité terroriste tombe et Jawad Bendaoud redevient le petit malfrat qui a juste commis une bévue: peine de trois ans maximum. Et c’est normal, si Jawad est complice objectif et subjectif des tueurs de novembre 2015, alors il faut reconnaître que dans la population musulmane, il y a une zone active de complicité logistique avec le terrorisme,et ça, ça va à l’encontre de la thèse officielle du déni de la guerre.

Le problème de cette stratégie politique du déni de la guerre est que le gens vont continuer à mourir sans que rien de sérieux soit tenté contre le terrorisme islamiste et ses complices objectifs et subjectifs en France.

Yves Mamou

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4 Comments

  1. Bravo!!! Une démonstration qui réconcilie avec le bon sens et la lucidité.
    A situation de guerre, un positionnement de guerre, une justice de guerre, une classe politique de guerre, à quoi sert l’article 16???
    Heureux de lire cet article, on en redemande!!!!!!

  2. Je partage complètement votre dénonciation du déni, que celui-ci relève de l’incapacité politique, d’arrière-pensées diplomatiques ou d’une pusillanime méthode Coué.
    J’aimerais cependant aborder un point à propos de la Justice -je parle ici de l’institution et non du concept. Celle-ci a à voir avec les faits et le Droit -je parle ici du corpus législatif et non du concept- et les avocats ont pour rôle d’éclaire les différentes interprétations possibles concernant le rapport au Droit de ces faits. Elle a -fort heureusement !- à rester étrangère aux peines, aux indignations, aux craintes de l’opinion publique, aussi large soit-il.Celles-ci peuvent -et doivent !- trouver échos et soutiens auprès des représentants de la population ; à charge pour ceux-ci de mettre en adéquation Droit et opinion publique avec les législateurs. Auprès de ces représentants seulement, et non auprès des institutions, dont la neutralité et la conformité au Droit est une impérative nécessité.

  3. Un état de droit n’est pas celui qui veut à tout prix s’obstiner dans une judiciarisation pénale qui concerne la délinquance criminelle alors qu’il s’agit de terrorisme et d’actes de guerre.
    L’état de droit est celui qui adapte ses institutions à une situation exceptionnelle et qui a le courage d’installer ou d’utiliser des tribunaux adéquats…c’est une question de courage politique, de courage citoyen, à moins que nous ne voulions pas protéger nos enfants….les palabres de ce procès, ses incohérences, ses mensonges sont nuisibles à la démocratie forte car on utilise des procédures qui ne correspondent pas à la qualification des faits…Ce ne sont pas des cours d’assise qui jugent les crimes de guerre et contre l’humanité…

  4. Tout à fait d’accord :
    C’est une question de courage politique. C’est donc au législateur (celui qui définit le droit) d’agir, et non à l’institution de s’adapter.

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