Au procès d’Abdelkader Merah, la cour attend des preuves

Y a-t-il des preuves contre lui, feint de s’insurger Acquittador, auto-désigné pour défendre le frère de l’autre.

Ben le problème, c’est bien que les accusations qui pèsent sur l’accusé reposent sur un faisceau d’indices sans preuve formelle, les enquêteurs n’ayant, à titre d’exemple, pas réussi à établir que le frère de l’autre se serait  connecté en personne sur Leboncoin.fr, vous savez, là où il aurait trouvé l’annonce postée par Imad Ibn-Ziaten, le militaire tué à Montauban.

Dans le dossier ? Deux connexions apparaissent, effectuées le 4 mars 2012, depuis la ligne ADSL de la mère, mais voilà : qui vous dit que c’est bien le frère de l’autre qui l’était, connecté, hein ?  Et si c’était la mère, celle qui lui envoie des bisous, autant de claques jetées au visage des victimes, autant de claques sur nous tous.

La preuve. La preuve et l’absence de preuve. Maître Tamalet, un des 3 avocats de la famille d’Abel Chennouf, a rétorqué : L’absence de preuve n’est pas un problème quand il existe une quantité hallucinante d’indices qui convergent tous vers la culpabilité d’Abdelkader Merah.

En tout cas, face à Dupont-Moretti qui accepte de voir en son client quelqu’un qui fait l’apologie du terrorisme mais qui n’est en rien complice de terrorisme, ils en ont, du boulot, les avocats de la défense : et d’abord démolir la thèse affligeante du Loup Solitaire, celle qui permet aux forces de l’ordre de réfuter qu’elles seraient passés à côté d’un réseau, cette thèse mensongère qui acculerait l’Etat, l’obligeant à faire le bilan de ses graves manquements.

Il n’est pas du métier, mais il plaide parfaitement,  Albert Chennouf-Meyer, le père du parachutiste Abel, lorsqu’il pointe l’absence de Sarkozy, Hollande, Squarcini, ex-patron des services de renseignements, mais aussi l’absence de tous ceux qu’on a laissés partir : le père Merah, Souad Merah, Sabri Essid, sœur et demi-frère de Merah, partis ensuite en Syrie.

Sarah Cattan

Le labourage a été long, mais la récolte, maigrelette. Au terme d’une longue, très longue déposition devant la cour d’assises de Paris spécialement composée, un policier a dû convenir qu’il n’avait pas recueilli d’élément matériel irréfragable à l’encontre d‘Abdelkader Merah.

Celui-ci est accusé d’avoir été le complice de son frère Mohamed, auteur des épouvantables tueries de la région toulousaine en mars 2012 et tué par le Raid. À ses côtés, comparaît Fettah Malki, ami d’enfance et petit voyou de cité qui a fourni les armes au meurtrier. Il le reconnaît, tout comme Abdelkader Merah admet qu’il était présent quand son frère a volé, peu avant le premier crime, le puissant scooter qu’il utilisera lors de ses trois expéditions. Mais l’un et l’autre savaient-ils que Mohamed Merah allait ouvrir le feu sur sept personnes en braillant «Allah akbar»? C’est tout l’enjeu de ce procès.

Le «témoin n° 38» est un ancien fonctionnaire de la sous-division antiterroriste. Comme nombre de ses collègues, il dépose sous couvert d’anonymat, dissimulé derrière un store vénitien. Il explique qu’Abdelkader Merah a été interpellé alors que son frère, encerclé, était encore vivant. À son domicile, la police découvre une abondante documentation sur le terrorisme en général, de la bande à Baader à Action directe, et sur le terrorisme islamiste en particulier. Pêle-mêle, il y a des vidéos de prêcheurs radicaux, du numéro deux d’al-Qaida, des notes sur le djihadisme et les méthodes pour échapper aux surveillances, des «chants religieux employés pour galvaniser les moujahidines», des livres sur les services secrets parmi lesquels les mémoires d’Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux.

Convictions salafistes

Une fois en garde à vue, l’accusé se montre «volontairement provocateur», menace un policier mais «de façon habile, sous forme de galéjade en parlant de Mesrine dont chacun sait qu’il est décédé». Apprenant la mort de son cadet, il se dit «fier de [son] frère qui marche dans le jardin d’Allah» et décrète que le seul État qu’il reconnaît, c’est «l’État islamique» – le témoin numéro 38 précise: «Dans un sens général car à l’époque, Daech n’existait pas». Mais M. Merah récuse tout participation à quelque acte terroriste que ce soit.

La police, avec beaucoup d’opiniâtreté, cherche à déterminer s’il a pu assister son frère, armer son bras, formater son esprit, préparer les guets-apens… Le président Zientara, loyalement, résume, après les 135 minutes de monologue du store vénitien: il est impossible de dire si, le 4 mars 2012, Abdelkader Merah a utilisé l’adresse IP de sa mère pour trouver la petite annonce de la première victime, Imad Iben-Ziaten ; impossible de dire qu’il a vérifié dans un cybercafé, le 8, que l’annonce figurait toujours sur Le Bon coin. Au moment de l’assassinat, le 11, il jouait au football dans un club de la banlieue toulousaine.

À la fin de la première semaine d’audience – le procès doit durer tout le mois -, le décor est planté. Fettah Malki apparaît comme un malfaiteur de petite envergure, pas radicalisé pour un sou. Abdelkader Merah, lui, semble beaucoup plus rusé. Il revendique sa pratique rigoriste de l’islam, mais condamne, du moins dans le box, les actes de son frère. Il détient des documents qui correspondent à ses convictions salafistes, la police l’avait d’ailleurs identifié comme un «barbu» convaincu, mais ses seuls problèmes judiciaires relèvent du droit commun. Il a vu Mohamed voler un scooter et l’a aidé à se procurer un équipement de motard, mais les assises n’ont pas encore vu de preuve en béton quant à son implication directe dans la sanglante dérive de celui qu’il appelle toujours affectueusement, son «petit frère».

Source lefigaro

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1 Comment

  1. Le terrorisme n’a pas de religion, pas d’ame, pas de race, et il n’est que l’apologie de lui même….

    Tué un musulman ou un juif ! C’est la preuve même qu’on est en présence d’une bête.
    Tout les morts se ressemblent, bataclan, nice, toulouse, et bien évidemment la Syrie et l’irak !

    Sale race de Merah tue en ton nom !
    Tu es nie un musulman, ni un arabe, ni humain, nie un animal qui mérite plus de respect, tu es une bête immonde qu’on retrouve dans nos livres saint.

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