La mémoire des camps de la mort sur Arte

Arte a programmé une soirée spéciale, mardi 24 janvier, à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah.arte_shoah

C’est une soirée entière qu’Arte consacre aux camps de la mort et aux questions qu’ils suscitent toujours. Bien sûr, des images terribles de la libération des camps, tournées en 1944-1945, y sont présentées. Et l’action des Justes qui, dès les rafles de l’été 1942, ont risqué leur vie pour sauver des juifs, y est mise en avant.

Mais, le programme de cette soirée, riche et contrasté, témoigne aussi de la diversité des attitudes face à l’horreur de la Shoah, y compris chez les rescapés et leurs familles. Sont donc présentés un documentaire-portrait de Beate et Serge Klarsfeld, le célèbre couple de « traqueurs de nazis » et un autre de Moshe Knebel qui a retrouvé et tué les nazis qui ont assassiné sa famille, ouvrant un questionnement vertigineux sur le sens de la justice.

Le programme inclut, également, un autre documentaire passionnant : « Sauver Auschwitz ? » Libéré le 27 janvier 1945, ce camp est devenu synonyme de la barbarie nazie. C’était, il est vrai, le plus grand camp de la mort, avec plus d’un million d’enfants, de femmes et d’hommes assassinés en cinq ans. Il n’a jamais cessé, pourtant, d’être au centre de polémiques.

Comment préserver ce lieu de mémoire ?

D’abord celles suscitées par les autorités polonaises qui ont cherché à gommer la réalité que la quasi-totalité des victimes étaient juives. Puis, celles provoquées par l’installation des carmélites, désormais reparties.

Soixante-douze ans après leur libération, les installations d’Auschwitz-Birkenau, en partie dynamitées par des nazis soucieux d’effacer les traces des chambres à gaz, se délabrent. Tout autour, de nouveaux quartiers poussent et leurs habitants, leurs élus revendiquent le droit à une vie « normale » dans un lieu qui l’est si peu. Le site lui-même, classé par l’Unesco, héberge un musée désormais voué à un tourisme de masse : en 2016 y ont défilé deux millions de personnes, parfois peu recueillies et peu soucieuses des victimes.

Le nom de ces dernières, d’ailleurs, n’est écrit nulle part. Comment présenter et préserver ce lieu de mémoire, pour qu’il continue de témoigner de l’horreur auprès des générations futures ? Des points de vue s’opposent. Il faut, dit Serge Klarsfeld, « préserver le site tant qu’on peut le préserver. La vie continue. Il y a une contradiction absolue entre un lieu de mise à mort entouré par un lieu de vie. On n’en sortira pas. »

Paula Boyer

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*