Macron à Montpellier : la France est une volonté

Emmanuel Macron n’est pas d’accord avec François Hollande. À Montpellier, pour le dernier de ses trois meetings de précampagne après Strasbourg et Le Mans, le quasi-candidat lui a fait remarquer que «la France n’est pas une idée à laquelle on songe de manière abstraite» mais qu’elle est «une volonté». «La France est une idée», avait lancé le chef de l’État lors de son meeting à la Salle Wagram, «bien plus qu’une identité». Devant une salle de concert bien remplie de militants de son mouvement En Marche!, de sympathisants et de curieux, l’ancien ministre de l’Économie, très applaudi, s’est emparé de cette «volonté» pour la décliner dans un discours aussi long que les deux précédents, destiné cette fois à «réconcilier la France». Objectif: lui faire retrouver sa «cohésion», pour qu’elle puisse se «projeter» en Europe et dans le monde.

Emmanuel Macron, mardi, rencontre des membres de l'association Solidarité Dom-Tom dans le quartier de La Paillade, à Montpellier. Crédits photo : JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS
Emmanuel Macron, mardi, rencontre des membres de l’association Solidarité Dom-Tom dans le quartier de La Paillade, à Montpellier. Crédits photo : JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS

LE CŒUR DU DÉBAT C’EST L’ ISLAM

En matière de cohésion nationale, Emmanuel Macron s’est en revanche rapproché de François Hollande. Au moins celui des confidences aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans leur livre Un président ne devrait pas dire ça. Le président de la République leur affirme qu’il y a un «problème» avec l’islam et que «personne n’en doute».

Mardi soir, Emmanuel Macron, sortant de son texte à cette occasion, semble être allé dans ce sens, indiquant qu’aujourd’hui, «le problème n’est pas la laïcité» et que «le cœur du débat qui est posé, c’est l’islam…» Pourtant, ce qui pose spécifiquement problème, pour Emmanuel Macron, ce n’est pas l’islam en soi, mais «certains comportements placés sous le signe du religieux, quand ils sont imposés à la personne qui les pratique». Depuis son pupitre marqué du slogan «La France qui unit», Macron a martelé «avec force» que «si la liberté de conscience est totale, l’intransigeance quant au respect des lois de la République doit être absolue». Il y a pour lui en France «des choses qui ne sont pas négociables».

PLUS FIERS D’ÊTRE FRANÇAIS QUE D’ÊTRE MUSULMANS

Le quasi-candidat l’a confié au fil de son discours, il voudrait bien «faire que les Français de culture musulmane soit plus fiers d’être Français que d’être musulmans». Face à une assemblée sensible à cette thématique, il a insisté sur le fait que «Daech, ce n’est pas l’islam» et que «la religion, en France, n’est jamais un problème en soi». Mais il a souligné la nécessité d’être «implacable sur le terrain» dans le soutien «aux combattants de la laïcité, des droits des femmes et de la République».

Un ton peut-être plus ferme qu’à son habitude, alors même que la veille, à Évry, lors d’une visite, Manuel Valls a, de son côté, manifesté une ouverture inhabituelle face aux musulmans. Comme si les deux possibles candidats à l’Élysée, et possibles adversaires, adaptaient leur discours pour élargir leurs bases respectives.

En matière économique, l’ancien ministre de Bercy a aussi voulu mettre les pieds dans le plat, annonçant vouloir «refonder la sécurité sociale». Pour lui, «la protection à laquelle chacun a droit ne peut plus être assise sur le travail. Pour ne laisser personne au bord de la route, elle doit désormais se fonder sur l’individu». «Dans la gestion des grands équilibres de la sécurité sociale, Emmanuel Macron veut redonner du pouvoir à l’État», a précisé l’entourage du candidat. Avec l’Unedic en ligne de mire.

PORTER LE PROJET DE LA FRANCE

Nulle part dans son discours Emmanuel Macron n’a évoqué précisément les échéances, sauf dans ses derniers mots, assurant vouloir «porter» le projet de la France. C’est le député du Finistère Richard Ferrand, qui s’est montré le plus clair, en introduction, alors qu’une bonne quinzaine de parlementaires étaient présents. Selon lui, «la primaire de la gauche ne mobilise que ceux qui déplorent le bilan du sortant et qui veulent réorienter le PS. Tout cela ne mène nulle part et ne permet pas de tracer un chemin clair.»«Loin des primaires, nous traçons notre chemin», a-t-il ajouté, indiquant que «la primaire de droite porte le passé, et celle de gauche porte les illusions perdues».

Sophie de Ravinel

http://www.lefigaro.fr

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