Dîner du Crif Marseille-Provence : Cazeneuve veut lutter contre l’antisémitisme

Michèle Teboul débute son intervention par un hommage à Elie Wiesel « mémoire du peuple juif, conscience de l’humanité » porté par une minute de silence suivie d’une autre d’applaudissements. diner_crif_marseilles

« L’Unesco a enlevé le lien ancestral des juifs avec Jérusalem »

Elle s’adresse alors à Bernard Cazeneuve, lui précisant : « Nous allons vous parler comme à un frère qui a toujours été présent auprès de la communauté juive ». Elle revient sur ses deux mandats « marqués par la sensation troublante de devoir mener une bataille sur les mots. Et il en ait qui trouve toujours les mots pour faire couler le sang et le sang a coulé ». « Nous nous sommes longtemps sentis un peu seuls  », considère-t-elle avant de lancer : « Je ne suis pas chrétienne d’Orient, pas Yézidi, pas migrante, Je suis juive et Française et pour tout ce que je suis mon indignation est entière partout où des horreurs se produisent : que ce soit à Paris, Bruxelles, Orlando, Tel Aviv…  ». S’élève à ce propos sur le fait que le traitement n’ait pas été le même dans ce dernier cas. Regrettant ainsi que les victimes « ne soient pas égales ». Puis, rappelle le vote anti-israélien de la France à l’Unesco : « L’Unesco a enlevé le lien ancestral des juifs avec Jérusalem ». « Nous attendons le nouveau vote français en octobre », prévient-elle.
Enfin, la Présidente du Crif lance : « Aimer la France, ce n’est pas refuser l’étranger. Quelle démocratie peut croire à son avenir si les Juifs de France n’ont la possibilité que de se rendre invisibles ou de partir ? ». « Nous traversons les épreuves, nous relèverons les défis », conclut-elle

« Quel avenir pour les juifs de France, si porter une kippa les désigne comme cible ? »

Francis Kalifat, le nouveau président du Crif National évoque à son tour « la violence des mots » qui se transforme en « violence des actes ». Il rend hommage à toutes les victimes assassinés du seul fait qu’elle étaient juives et, en premier lieu à Ilan Halimi. Dénonce le fanatisme radical, rend hommage à une femme extraordinaire, Latifa Ibn Ziaten. Rappelons que celle-ci a eu la force de fonder, le 20 avril 2012 , l’Association Imad Ibn Ziaten pour la Jeunesse et la Paix porte le nom du Maréchal des Logis-Chef Imad Ibn Ziaten qui, à trente ans, a été assassiné le 11 mars 2012 par Mohamed Merah à Toulouse.Le terroriste a tué Imad et deux autres soldats, le Caporal Abel Chennouf et le Caporal Mohamed Legouad. Il savait qu’ils étaient militaires et les a tués pour cela, les considérant comme ennemis parce qu’il avait pris le parti des Talibans d’Afghanistan. Ensuite, il a abattu quatre civils de confession juive devant l’école Ozar haTorah de Toulouse, un rabbin et trois jeunes enfants.
Puis Francis Kalifat dénonce : « Le déferlement de haine anti-juive sur internet  ». Et de questionner : « Quel avenir pour les juifs de France, si porter une kippa les désigne comme cible ? ». Bernard Cazeneuve rappelle « ses racines personnelles à Oran » qui ont conduit ses parents à vivre avec « leurs frères musulmans et juifs » ». Il rend à son tour hommage à Elie Wiesel : « Ce militant des droits de l’Homme qui n’a eu de cesse de lutter contre l’oubli. Il compte parmi les survivants des camps et a réussi à mettre des mots sur la Shoah, à rendre compte de l’univers des camps où, selon ses propres mots, c’était humain d’être devenu inhumain ». Il insiste sur l’importance de ce travail de mémoire « pour que son histoire ne devienne pas l’avenir des enfants ». Et de rendre à ce propos hommage au travail accompli par la Fondation du Camp des Milles. Il annonce à ce propos la mise en place d’un partenariat entre le Site-mémorial et les écoles de polices et les personnels des préfectures confrontés au racisme et à l’antisémitisme. Et il ne cache pas l’émotion, qui a été la sienne, lorsqu’il a visité la Maison des enfants d’Izieu : « Des enfants qui ne demandaient qu’à vivre sont morts seulement parce qu’ils étaient Juifs ».

« Crier mort aux juifs n’est pas une liberté, c’est un délit »

D’afficher sa volonté « de lutter inlassablement contre l’antisémitisme qui est une abjection ». S’interroge à propos de la tentative d’assassinat, à Marseille, d’un enseignant juif par un adolescent de 15 ans : « Comment est-il possible à 15 ans de n’avoir d’autre projet que de tuer quelqu’un parce qu’il est Juif ?  ». Il dénonce le lâche assassinat du couple de policiers tué à son domicile dans les Yvelines, devant leur enfant de 3 ans. Il en profite pour rendre hommage au travail accompli par les policiers, gendarmes, militaires « qui agissent en étant fiers de porter l’uniforme, qui acceptent d’exposer leur vie pour protéger leurs concitoyens ». Et de rappeler : « Crier mort aux juifs n’est pas une liberté, c’est un délit ». Symbole d’espoir, la soirée a été l’occasion pour les représentants de la Ville, du Département et la Région de remettre « la « Médaille de la Paix » 2016 à trois joueurs de football marseillais multiconfessionnels Eliav, Roupen et Lokmen, qui ont participé au voyage en Israël dans le cadre de “Footez Nous la Paix” », un tournoi qui a eu lieu à Haïfa et dans le village arabe d’Abu Gosh.
Michel CAIRE

Source destimed

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