Natalie Portman – Une histoire d’amour et de ténèbres jeudi 19 sur Canal +

Natalie Portman est de passage à Paris pour défendre “Une histoire d’amour et de ténèbres”, le premier long-métrage qu’elle a écrit, produit, réalisé et joué d’après le roman réputé inadaptable de l’Israélien Amos Oz.

Présenté l’an dernier à Cannes, le film, taxé d’académisme, ne s’est pas fait que des amis. Canal+ lui offre une séance de rattrapage en le diffusant dans la série “10 Jours 10 Nuits” présentée par Thierry Frémaux, délégué général du Festival.

Natalie Portman, actrice et réalisatrice du film "A tale of love and darkness"
Natalie Portman, actrice et réalisatrice du film “A tale of love and darkness”

“Une histoire d’amour et de ténèbres” épouse l’itinéraire de Fania Klausner, la mère d’Amos Oz, bourgeoise réchappée des pogroms ukrainiens réfugiée avec sa famille à Jérusalem avant la création de l’Etat d’Israël. Dépressive, elle se suicidera à 38 ans, submergée par la trivialité du réel. “Dans la génération de Fania, rappelle Natalie Portman, poids plume posé sur un bout de canapé, beaucoup de femmes mettaient fin à leurs jours. La mère d’ Amos, artiste refoulée, s’est vue imposer une chape de plomb qu’elle n’a pu supporter, la multiplication de rôles imposés : fille, épouse et mère.”

Le film s’ouvre sur le plan de la main de Fania qui raconte une histoire à son fils pour que ce dernier la continue.

Le récit fait écho à l’héritage familial de la comédienne : grands-parents persécutés, naissance en Israël, exil dans le Maryland, inscription à l’Université hébraïque pour reconquérir son identité. “L ‘hébreu est pour moi une langue magique”, assure-t-elle. C’est donc en hébreu qu’elle a tourné le film éclairé par Slawomir Idziak, chef opérateur de Kieslowski, qui salit de vert la pierre omniprésente de Jérusalem, peint en bleu les souvenirs européens de Fania et donne aux visages une pâleur tchékhovienne. “Une histoire d’amour et de ténèbres” rappelle aussi, de manière un poil scolaire (voix off, nuées d’oiseaux, nature élégiaque), Terrence Malick avec lequel l’actrice a travaillé à deux reprises.

Se résoudre à jouer Fania pour permettre au film d’exister. Oublier l’hostilité de la poignée d’ultraorthodoxes qui a cherché à perturber le tournage. L’actrice a, depuis, repris le chemin des plateaux de Rebecca Zlotowski, Xavier Dolan ou du Chilien Pablo Larraín (pour qui elle a interprété Jackie Kennedy). Mais l’ombre d’Amos Oz, dont l’horreur des fanatismes traverse l’œuvre entière, l’accompagne : « Comment pourrait-il en aller autrement, s’interroge-t-elle, tant elle vous élève, vous éclaire ? “

“Une histoire d’amour et de ténèbres”, jeudi 19 mai à 20h55 sur Canal+ Cinéma. Drame de Natalie Portman avec Natalie Portman, Makram Khoury, Amir Tessler, Gilad Kahana. (2015). 1h35. (En multidiffusion et A la demande)

Extrait de Teleobs

http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20160510.OBS0184/les-fantomes-de-natalie-portman.html

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