La nouvelle tournée d’Abbas à Paris et à l’ONU

Mahmoud Abbas tourne en rond, ne sachant toujours que faire avec l’avenir de son Etat virtuel. Le processus de paix est dans l’impasse et agonise, le Hamas refuse tout compromis, la rue palestinienne n’est plus avec lui, et les jours passent rapidement sans connaître de résultat tangible.

Que faire quand on arrive à l’âge de 80 ans avec un bilan aussi néfaste, que rien de positif ne se dessine à l’horizon ? Cette question tracasse beaucoup Abbas et chaque jour il se creuse en vain les méninges pour trouver la solution idéale.

Il est clair que le président palestinien souhaite laisser un certain héritage positif et éviter une guerre de succession. Pour ce faire il agit tous azimuts. Il sympathise avec la gauche israélienne, accuse le gouvernement Netanyahou d’intransigeance, et essaye de prouver à l’opinion internationale qu’il met tout en œuvre pour aboutir à la paix. Sa dernière interview à la télévision israélienne renforce cette conduite.

Après avoir compris que la dernière vague terroriste était en déclin, et qu’une troisième Intifada serait inutile et qu’elle n’aboutirait à rien, Abbas se dirige une fois de plus vers Paris pour tenter sa dernière chance.

Abbas cherche en vain quel legs il pourra laisser aux Palestiniens
Abbas cherche en vain quel legs il pourra laisser aux Palestiniens

La France qui, depuis 1974, courtise les Palestiniens lui déroule le tapis rouge et une nouvelle initiative sur un plateau d’argent. La première étape serait une réunion au niveau ministériel dont ni la date ni l’ordre du jour n’ont encore été fixés. L’envoyé spécial de la France, Pierre Vimont, poursuit sa mission et il a déjà rencontré beaucoup de partenaires.

Selon Jean Marc Ayrault : « À l’heure actuelle, il en ressort, une attitude générale ouverte et positive à l’égard de l’initiative française ». Sauf que le principal intéressé, Israël, pense autrement et préfère des négociations directes et sans conditions préalables, et que les Etats-Unis demeurent très sceptiques, bien que l’administration Obama soit comme la France, déterminée à ne pas se satisfaire du statu quo. Paris comme Abbas sont conscients évidemment que les États-Unis doivent être pleinement associés à cette démarche, et que sans la bonne volonté de Washington on n’aboutira à rien.

Toutefois, le président palestinien ne se contente pas de l’initiative française, son ambassadeur à l’ONU, Riyad Mansour, vient de déposer un projet de résolution au Conseil de sécurité. Abbas sera à New York le 22 avril pour la cérémonie de signature de l’accord climatique historique négocié à Paris en décembre 2015. Une bonne occasion d’influer sur les nombreux chefs d’Etats et de gouvernements venus du monde entier à cette cérémonie.

Le projet de résolution exige en préambule « qu’Israël cesse immédiatement et complètement toutes les activités d’implantation dans les Territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem-Est, et appelle toutes les parties à exercer des efforts collectifs pour lancer des négociations crédibles sur les questions du statut final dans le processus de paix au Moyen-Orient selon les délais spécifiés par le Quartet dans son communiqué du 21 septembre 2010. »

Dans ce communiqué de 2010, le Quartet avait affirmé que des négociations israélo-palestiniennes pouvaient résoudre toutes les questions sur le statut final en un an.

Après six mois d'”Intifada des couteaux”, la situation est au point mort
Après six mois d’”Intifada des couteaux”, la situation est au point mort

Il est absurde de constater que le projet de résolution ne fait aucune allusion à la dernière vague terroriste ni à l’incitation à la haine orchestrée par l’Autorité palestinienne elle-même. Il appelle en termes très vagues les deux parties à « empêcher les actions provocantes et des incitations à la violence dans le but de réduire les tensions sur le terrain, de reconstruire la confiance, et de démontrer un engagement franc à la solution de deux Etats, et de créer les conditions nécessaires pour promouvoir la paix. »

Enfin, le texte souligne l’importance de l’initiative de paix adoptée par la Ligue arabe en 2002 qui prévoyait la fin de la belligérance et la normalisation des relations entre Israël et tous les Etats arabes, en échange d’un retrait complet de tous les Territoires dont Jérusalem-Est et une « solution juste et équitable » au problème des réfugiés palestiniens. »

Nous revenons donc au point mort et, une fois encore, Mahmoud Abbas poursuit un double jeu irréaliste, cynique et méprisant.

Déjà en février 2011, il avait échoué à adopter une résolution concernant les « implantations israéliennes ». Bien que la France, l’Allemagne, et la Grande Bretagne aient voté pour, les Américains, eux, y avaient imposé leur veto traditionnel.

Mieux vaut laisser à Benjamin Nétanyahou (ici avec Abbas) l’initiative d’un plan de paix
Mieux vaut laisser à Benjamin Nétanyahou (ici avec Abbas) l’initiative d’un plan de paix

Aujourd’hui, en pleine campagne électorale, Obama renouvellera-t-il son veto au projet palestinien ? Certains ici en doutent et s’inquiètent beaucoup du volte-face américain. Dans ce contexte, il est donc préférable que le gouvernement Netanyahou prenne l’initiative en lançant un plan de paix original, audacieux et pragmatique. Nous devrions à tout prix éviter un diktat des Palestiniens ou une crise avec les Etats-Unis.

Le moment est propice pour que, désormais, ce soit bien Israël qui dicte l’ordre du jour dans cette région du monde.

Freddy Eytan

F EYTAN

 

 

 

 

 

Freddy Eytan, « La nouvelle tournée d’Abbas à Paris et à l’ONU  », Le CAPE de Jérusalem : http://jcpa-lecape.org/la-nouvelle-tournee-abbas-paris-et-lonu/

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1 Comment

  1. Abbas tourne en rond car il est formaté à n’accepter aucun compromis.
    Quand à sa tournée par Paris, c’est pour récolter de l’oseille, mais il voit que le terrain s’appauvrit, avec de nombreux pays arabes, confrontés à l’EI, alors que le pétrole est moins or que noir, sont lassés d’investir à fond perdu pour une cause (palestinienne) qui ne les passionne plus, et qui, de plus, contrarie les nouvelles relations qu’ils veulent nouer.

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