En Israël, les assassins-martyrs aux longs couteaux, par Richard Rossin

– En Israël, des attentats au couteau visent des civils. Il y a une perversion du renversement sémantique dans de nombreux médias, les assassins qui reprennent la vieille tradition ismaélite du XIe siècle (al-Sabbah lançant ses Haschischins pour des assassinats politiques depuis sa citadelle d’Alamut), deviennent des victimes. Lorsqu’un tel attentat se produit en France, c’est l’acte terroriste d’un loup solitaire, d’un déséquilibré, lorsque c’est à Jérusalem ou Tel Aviv ce devient un acte explicable de résistant.
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Nommer résistants des massacreurs de civils, c’est les assimiler à Jean Moulin. Y-a-t-il une commune mesure ? Ou bien cela cache-t-il une résurgence d’une antique prévention ? Ce raisonnement fou sur la résistance fait le lit d’une future vague d’agressions en Europe. Les promoteurs de cette « raison courte » portent une responsabilité lourde pour l’avenir. Devinez ce que crient les assassins, nous l’allons entendre de plus en plus.
On ne va pas tarder à parler, dans la presse, de couteaux artisanaux. Ils font des morts et des blessés bien sûr artisanaux. Comme il y a des roquettes artisanales (fournies notamment par l’Iran) qui font des morts et des destructions forcément artisanales. Seul l’assassin est intéressant, les victimes ne le sont pas. Il n’y a aucune indignation aux foules qui accompagnent les funérailles, pour honorer l’assassin de passants innocents comme disait Camus.
Après l’explication politique fallacieuse, l’explication sociologique du pauvre à l’avenir incertain est toute aussi fausse ; ceux du 11 septembre, par exemple, étaient tous diplômés de l’enseignement supérieur. Il y a des truismes faux. Et des conclusions non tirées d’un enseignement qui n’est plus une éducation.
Y-a-t-il une cohérence à fustiger Assad ou Omar el-Béchir et avoir de la sympathie pour le Hamas ou les autres groupes islamistes violents ? Sauf à vouloir vivre la situation des gazaouis non-musulmans. Et cela vient.
Y-a-t-il une cohérence à honorer les héros du Thalys et fustiger des citoyens israéliens qui font la même chose ? Les uns sont-ils des héros et les autres des salauds ? La responsabilité des politiques français, certes ceux au pouvoir, mais aussi leurs prédécesseurs, est majeure.
Dernièrement Hollande, Valls et Fabius ont offert, à l’issue d’un séminaire gouvernemental franco-palestinien à Paris, 40 millions d’euros à une Autorité Palestinienne dont les médias et les écoles appellent à la haine, qui honore les assassins et verse une rente aux familles des terroristes suicides. Nos responsables politiques le savent. Ils diront qu’ils ne financent pas ceci mais ne le condamnent jamais clairement. Bien sûr, 40 millions, c’est une goutte d’eau au regard du déficit budgétaire de la France. Néanmoins, ils financent le terrorisme en faisant mine d’ignorer la réalité des arbitrages budgétaires, comme ils font mine de ne pas connaitre la corruption des responsables palestiniens, pourtant de notoriété publique. Même le FMI s’en était inquiété. Ils accueillent en chef d’état le grand responsable de tout ceci, en prétendant que les Israéliens veulent modifier le statu quo sur l’esplanade que des Juifs souillent de leurs pieds crasseux (sic). Et la maire de Paris a osé le qualifier d’homme de paix… Quant à la sainteté des lieux on voit ce qu’elle représente quand le tombeau de Joseph est incendié par ceux qui le considèrent comme leur prophète Youssouf… comme à Tombouctou et comme à La Mecque quand elle fut prise par les wahhabites.
Dire aujourd’hui que les attentats aux couteaux qui se multiplient en Israël sont un mouvement spontané relève de l’aveuglement le plus absolu. Dire que l’Autorité Palestinienne n’y peut rien, est d’un cynisme assassin et surtout l’affirmation qu’elle ne peut pas être un interlocuteur crédible de paix et que ses dirigeants sont toujours arque boutés sur leurs antiques positions extrémistes génocidaires. Rien de bien étonnant quand ces gouvernants envoient leur propres enfants assassiner et se transformer en martyrs.
Peut-on vouloir aider une population souffrante et apporter un soutien sans faille à ses responsables corrompus qui la maintiennent dans un état inacceptable et la manipulent ? Peut-on prétendre lutter contre le terrorisme et le financer ? En regard, nos gouvernants n’accordent aucune aide aux Darfouris et autres persécutés.
Peut-on déclarer, à voix forte, vouloir lutter contre l’antisémitisme et financer les appels à la haine des Juifs par cette Autorité. La lutte prétendue contre l’antisémitisme se limite, depuis des années, au minimum syndical : la protection policière et militaire de locaux communautaires. La sphère des hauts responsables ne trouve rien d’autre. Prétendre alourdir les sanctions pénales en reprenant exactement les anciennes dispositions jamais appliquées, n’est-ce pas se moquer du peuple ? Exactement le même schéma que pour l’interdiction du voile intégral, alors qu’avoir le visage masqué était déjà interdit. Des faux débats, de l’occupation vaine de l’espace médiatique. Une incapacité à faire face.
Les terroristes islamiques s’attaquent à notre sacré qu’eux-mêmes méprisent : la vie. Ce n’est pas parce qu’une société est laïque voire athée qu’elle n’a pas de valeurs sacrées. La seule réponse possible est sur le terrain de leur sacré ; infliger une impossibilité de rejoindre leur paradis du fait de leur acte.
Depuis l’attentat contre Charlie, les caricaturistes européens ont annoncé leur décision de cesser de s’intéresser aux islamistes qui enregistrent là une grande victoire. La violence vise à terroriser les ennemis déclarés et plus encore la masse silencieuse des musulmans qui ne demandent qu’à vivre en paix. Dénoncer l’amalgame, ce n’est pas hurler à l’islamophobie, c’est au contraire cesser de confondre les musulmans et l’Islam, les hommes et les doctrines. Il est urgent de dépasser le stade des paroles et des bonnes intentions, il faut agir. Aux gouvernants de le faire, d’écouter les hommes de terrain du renseignement, de la police et de l’enseignement plutôt que les fustiger.
Ces quelques mots sont plus que le reflet d’une inquiétude, plus qu’une mise en garde, c’est une alerte urgente. Il est nécessaire de redonner sens aux mots et défendre des valeurs.
Richard Rossin
http://www.huffingtonpost.fr/richard-rossin/en-israel-les-assassins-martyrs-aux-longs-couteaux-quelques-questions_b_8329150.html?utm_hp_ref=france

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