La poliomyélite, le retour, par Pascale Davidovicz

Pour l’OMS c’est une « urgence de santé publique »

mais pas pour notre Ministère de la Santé !

Parfois le destin fait que l’actualité fait écho dans votre quotidien.
Je ne pensais pas écrire sur ce sujet, mais la vie en a voulu autrement.
J’ai rencontré Bouna, petit sénégalais, dans les bras de sa maman en fauteuil roulant.
vaccination

 Il était une fois un instant de vie,

un instant d’humanité sur la Terre.

C’est celui d’une rencontre.
Je vais faire quelques courses au petit supermarché du coin.
Une femme a traversé la rue et est sur la chaussée en danger dans son fauteuil roulant électrique.
Elle ne parvient pas à monter sur le trottoir. Le fauteuil patine et se cabre.
Elle a un petit garçon dans les bras.
Je lui propose de l’aider en lui disant en plaisantant, pour ne pas la mettre mal à l’aise, que je ne suis pas très musclée et que je suis moi-même handicapée d’un bras, mais que je vais essayer de pousser le fauteuil.
J’y parviens et je m’en félicite en riant.
Elle rit aussi. Pari gagné. J’ai conservé sa dignité.
Je ne peux pas en rester là, j’ai besoin d’en savoir plus sur le parcours de cette femme.
Je fais quelques pas et roues de fauteuil avec elle jusqu’au supermarché.
Je lui demande pourquoi elle est en fauteuil roulant.
Elle est sénégalaise et la poliomyélite l’a touchée à l’âge de trois ans.
Elle est mariée et est la maman de ce petit garçon qu’elle porte sur ses genoux qui me dévisage avec défiance sans parler. Il a 29 mois.
Elle est en France depuis 2006 et me dit que son fils a été vacciné.
Au moment de nous quitter, le petit bonhomme m’a soudainement souri et ne me lâchait plus la main.
La maman me fait aussi un sourire éclatant et je n’oublierai jamais sa poignée de mains.
Si vous saviez comme je me suis sentie bien ce soir de ce jeudi 15 octobre.

Le retour de la poliomyélite en Europe.

Mais il fallait que j’écrive car quelques jours auparavant, j’avais vu un reportage qui annonçait le retour de la poliomyélite en Europe.
C’est une première depuis 2010, deux cas de poliomyélite, maladie infectieuse qui touche le système nerveux central, ont été confirmés par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Il s’agit de deux enfants, âgés de dix mois et de quatre ans, vivant en Ukraine, dans la région de la Transcarpatie, au sud-ouest du pays.
A l’époque soviétique, le taux de vaccination était bon en Ukraine. Après l’indépendance, les vaccins n’ont plus été distribués gratuitement pendant un certain temps et le taux de vaccination a chuté selon l’OMS.
Dorit Nitzan, représentante de l’OMS en Ukraine, explique : « A l’époque soviétique, le taux de vaccination était très bon. Après l’indépendance de l’Ukraine, les vaccins n’ont plus été distribués gratuitement pendant une certaine période. Le taux de vaccination a donc chuté de 90 % à 14 % aujourd’hui ! ».
La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et provoque une paralysie irréversible.
Sa transmission est exclusivement interhumaine et s’effectue essentiellement par voie féco-orale en particulier par l’intermédiaire d’eau souillée, d’aérosols ou d’aliments contaminés par les selles.
Depuis les années 60 cette maladie peut être prévenue grâce à un vaccin efficace.
Mais suite à la disparition de la maladie, certains pays en voie de développement négligent de maintenir la couverture vaccinale à un niveau suffisant.
Au niveau mondial, l’OMS ne recensait plus en 2013 que trois pays d’endémie : Afghanistan, Nigeria et Pakistan, contre plus de 125 en 1988.
On assiste à un retour de la poliomyélite à cause de virus sauvages importés des pays endémiques.

Même si le risque de contamination à grande échelle reste faible, je m’interroge sur le dépistage qui est fait à l’arrivée des migrants.

Que fait le Ministère de la Santé ?

Je décide de le contacter.
Mon interlocuteur, très désagréable et sur la défensive, ne voit pas à quoi je fais allusion, ni en quoi le ministère de la santé est concerné !
Il me dit de faire un courrier.
Je lui dis que je vais faire référence à notre entretien dans mon article.
Fin de la discussion.
J’appelle France 2 pour leur proposer une investigation sur un sujet qui me semble important.
L’accueil est chaleureux, même si je passe de service en service, jusqu’à ce qu’on me dise que le sujet pourrait faire l’objet d’un Cash Investigation d’Elise Lucet. Bingo !
On me donne des adresses e-mail.
Je vais les exploiter.
On nous rebat les oreilles avec le vaccin contre la grippe, mais personne au Ministère de la Santé pour nous renseigner sur les nouvelles menaces de contamination.
 Pascale Davidovicz
Sources : pasteur.fr – lemonde.fr – bfmtv.com – rfi.fr

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