« A quatre heures du matin, l’été, le sommeil d’amour dure encore.» Arthur Rimbaud

L’été en ville, à la mer ou à la campagne est une période que chacun attend avec impatience comme un enfant au matin de noël. Tandis que les fleurs du printemps revêtent leur saveurs sucrées, les citadins profitent des vagues de chaleur qui envahissent peu à peu les rues.
Chaque année, on oublie. Chaque année, on redécouvre, émerveillé, les langueurs du soleil d’été.
Il y a d’abord ce matin-là, au début des vacances où en quittant son appartement ou sa maison, on est saisi par une douce brise qui vient envelopper nos bras et nos jambes nus soulevant les robes et les jupes des demoiselles. C’est l’été. On le sait, on le sent, la chaleur a une odeur.

L'été à la ville, à la mer, à la campagne
L’été à la ville, à la mer, à la campagne

Et puis il y a l’heure du déjeuner, on remet ses lunettes de soleil sur le nez et on scrute, on cherche la terrasse parfaite où l’on peut distinguer les rayons qui traversent les feuilles d’un arbre tout en profitant de son ombre bienveillante. La pudeur s’est envolée, les hommes en bras de chemises, les enfants en short et sandales, chacun bannit un peu son intimité pour vivre quelques semaines dehors. On ne peut rien manger de chaud et l’on commande une salade fraîche tout en rêvant d’un gros fruit gorgé d’eau. Le primeur fait de l’ombre à ses melons et ses pastèques écrasés par le soleil qui les a fait éclore.

JAMAIS LE SOMMEIL N’EST AUSSI LOURD

QU’À QUINZE HEURES

C’est l’heure de la sieste. Jamais le sommeil n’est aussi lourd qu’à 15 heures en été. Lorsque l’on pense qu’il n’est pas possible qu’il fasse plus chaud ; on ferme les volets, on se réfugie dans la rassurante chaleur du noir et on se laisse glisser dans les draps frais. Avec un peu de chance, on a un ventilateur qui s’agite au pied du lit et qui vient calmement nous bercer dans un cliquetis régulier.
Les cris des enfants en fin d’après-midi nous réveillent. Ils jouent au foot dans la cour de l’immeuble. Ils ont quitté leur tee-shirt et s’arrosent avec une bouteille d’eau en plastique. Leurs éclats de rire nous ramènent dans la jeunesse et l’on savoure ces instants de nostalgie saisonnière.
On a besoin d’une glace, on la commande à trois boules avec un cornet. Les parfums sont de toutes les couleurs et le sorbet fond peu à peu sur les doigts.
Si on a la chance d’être au bord de la mer, on se saisit d’une serviette et l’on court vers la plage. Là, on guette le meilleur emplacement et on plante son parasol, on déploie sa serviette sur le sable chaud et l’on se dirige avec hâte vers cette magnifique étendue bleue turquoise. On goûte du bout des pieds la fraîcheur de l’eau salée et l’on s’immerge lentement dans la tiédeur aquatique. Quelques brasses, on plonge la tête sous l’eau et l’on profite de la douceur du grand bain. On sort de l’eau et l’air nous paraît plus vif tandis que les gouttes ruissellent sur notre corps tonifié. On s’allonge et l’on frissonne à la sensation du soleil sur notre peau. Le corps se détend, les bruits qui nous entourent deviennent comme des murmures et le froid d’un long hiver se dissipe tout à fait.
Le soir tombe, la nuit est encore loin mais le soleil a décliné. Les notes d’un orchestre sym- phonique en plein air se distinguent au loin. C’est l’heure de l’apéritif. On le choisit avec des glaçons mais alcoolisé. Au loin, on devine quelques pique-niqueurs qui se sont appropriés une parcelle de verdure pour installer une nappe et croquer dans un bout de mozzarella. On boit, on est bien, tout est au ralenti, le temps est suspendu. Les peaux hâlées et les tâches de rousseur font leur apparition et offrent aux yeux des passants une mosaïque de teintes. On se rapproche des points d’eau, une rivière, un canal ou une fontaine, peu importe. Le claquement des tongs sur le bitume et son retour sur le talon envahissent l’environnement sonore. On va s’acheter un petit en-cas dans un supermarché et on en profite pour se refroidir les os dans les rayons frais, près des yaourts.
Il est l’heure de se coucher, on se saisit d’un roman acheté dans une gare à la volée et on ferme les yeux avant de se plonger dans les bras d’un Morphée estival.
par Amandine SROUSSI

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