Al Akhbar quotidien affilié au Hezbollah : « L’Occident a capitulé »

Quelques heures après la déclaration conjointe de l’Iran et des grandes puissances à Lausanne, en Suisse, au sujet de l’accord-cadre sur le nucléaire iranien, Ibrahim Al-Amin, président du conseil d’administration du quotidien libanais Al-Akhbar, a publié un article intitulé « Un nouveau monde : l’Occident a capitulé ! », dans lequel il écrit que chaque conflit comporte un vainqueur et un vaincu, et que dans le cas présent c’est l’Occident, conduit par les États-Unis, qui a été défait. Il évoque une grande victoire [pour l’Iran], avec non seulement la reconnaissance par l’Occident du droit de l’Iran d’accéder à l’énergie nucléaire, mais aussi la reconnaissance de chaque nation à ses droits – ce qui conduira à une rébellion accrue contre l’hégémonie occidentale et américaine au cours des prochaines années, estime-t-il.
Il conclut son article en affirmant que, dans son discours qui a suivi la déclaration conjointe, le président Obama a implicitement reconnu que les États-Unis n’avaient pas eu le choix, ajoutant que les ennemis de l’Iran ont entendu Obama dire : « Je suis à votre service, Khamenei ». Extraits : [1]

Source : image: news.yahoo.com
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LES VAINQUEURS ET LES VAINCUS

« Les vainqueurs et les vaincus, cela fait partie de la nature des conflits dans le monde depuis des temps immémoriaux. Seuls ceux qui traversent la vie les yeux fermés affirment que les conflits sont résolus au moyen de compromis [diplomatiques]. Ce qui s’est produit hier à Lausanne était le résultat d’un conflit intense qui dure depuis l’effondrement de l’Union soviétique et depuis que l’Occident, conduit par les États-Unis, a assumé la direction du monde, car il n’y avait personne pour s’opposer à eux. Le résultat de ce conflit est simple : l’Occident a capitulé !
Nombreux seront ceux qui, dans le monde et dans notre région, chercheront par tous les moyens à démontrer que l’Iran est le perdant, mais si l’on met de côté le ressentiment naturel éprouvé par les perdants, nous n’entendons que les excuses formulées par le président américain Barack Obama, expliquant les termes de l’accord avec l’Iran. Il a dit clairement et succinctement : après avoir tout essayé, il ne nous restait plus que deux options : soit la guerre, soit un accord ; c’est pourquoi nous avons choisi un accord.
Obama n’a pas dit que la guerre était une option non réaliste, mais c’est la vérité. Le fait le plus important est qu’hier, l’Occident n’a pas [seulement] reconnu le droit de l’Iran de se doter de l’énergie nucléaire. Il a reconnu que tout peuple ayant à sa tête des dirigeants intelligents et capables, et qui a suffisamment d’unité et de détermination, mérite de recevoir tous ses droits. [Par conséquent], au cours des prochaines années, nous allons assister à une vague de rébellion grandissante contre l’hégémonie de l’Amérique et de l’Occident.
Entre aujourd’hui et le 30 juin [date fixée pour la signature d’un accord final], les ennemis de l’Iran – et pas seulement les ennemis des États-Unis – tenteront de faire exploser l’accord ou de poser des mines [sur la voie qui y mène] afin de le faire échouer. Mais cette fois-ci, ils devront prendre en considération le fait que les bombes [qu’ils posent] exploseront [au visage] de l’Amérique et de l’Europe avant que leurs répercussions atteignent l’Iran.
Ceux dans le monde qui se placent du côté du bien ont un moyen simple pour traiter ces événements. Ils n’ont qu’à regarder la colère des [éléments] de droite, qui veulent continuer à opprimer les peuples, la rage de cet ennemi raciste de l’humanité, Israël, et la rage des régimes réactionnaires au Moyen-Orient, pour savoir que ces éléments ne veulent que le mal.
Ce qui s’est produit hier ne peut être qualifié autrement que d’historique, et Obama a décrit précisément ce qui est arrivé. Il a décrit les faits des négociations, qui reflètent le véritable équilibre des forces. Il n’était pas suffisamment heureux pour dire qu’il s’agissait d’une nouvelle victoire de l’Amérique. Au lieu de cela, il a presque dit qu’il n’y avait pas d’autre choix. Mais la véritable tragédie pour les ennemis de l’Iran dans le monde est qu’ils ont entendu hier Obama terminer son discours par ces mots : ‘Khamenei, je suis à votre service !
Notes:
[1] Al-Ayyam (Autorité palestinienne), 1er avril 2015
[2] Al-Ayyam (Autorité palestinienne), 2 avril 2015
[3] Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 12 novembre 2015
http://www.memri.fr/2015/04/07/le-directeur-du-conseil-dadministration-dun-quotidien-affilie-au-hezbollah-a-propos-de-la-declaration-conjointe-de-liran-et-des-5-1-loccident-a-capitule/

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