Israël va-t-il gagner la guerre? Par Katy Bisraor

Un mois après le début de l’opération Bordure Protectrice, les Israéliens se demandent si Israël a gagné la guerre. Contrairement aux conflits du passé, la Guerre d’indépendance de 1948, la guerre des six jours et même à la guerre de Kippour, les nouvelles guerres qu’Israël mène face à des organisations extrémistes ne permettent plus une réponse tranchée. Katy Bisraor nous explique comment les stratèges d’Israël conçoivent aujourd’hui le succès d’un conflit.

Les notions de vainqueur et de vaincu ne se déterminent plus de nos jours sur le champ de bataille mais sur les lendemains de la guerre. Le succès de l’Opération Bordure protectrice dépendra de la capacité d’Israël à garantir un calme sécuritaire sur le long terme. Pas une accalmie éternelle, car le long terme au Moyen-Orient se compte en quelques années. De même que la seconde guerre du Liban a jusqu’à présent, dissuadé le Hizboulah de provoquer Israël. En Israël, à posteriori, cette guerre de 2006 est considérée comme un succès.explosion

Les tirs de roquettes, attentats, infiltrations par mer et par des tunnels doivent cesser. Non seulement contre le centre d’Israël, mais aussi contre le sud du pays, victime depuis plus de dix ans, d’une mini-guerre latente ininterrompue. L’infographie fournie par Tsahal, montre que depuis le milieu des années 2000, la ville de Sederot et les localités frontalières, Kerem Shalom, Zikit, Nahal Oz, Soufa n’ont jamais eu, plus de quelques mois de répit.

Les spécialistes militaires et les experts en stratégie estiment que cette neutralisation sera effective à quatre conditions.

1.    La dissuasion militaire 
Avec les combats de ces dernières semaines, Israël a réussi à créer une dissuasion à même d’empêcher le Hamas de menacer le territoire israélien. Tout en gardant une partie de sa capacité offensive, le Hamas n’a plus intérêt à se servir de son arsenal. Les pertes très dures en hommes et en matériels subies par l’organisation devraient dissuader Khaled Mashall et Mohamed Deff de se frotter une nouvelle fois à Tsahal. Mais après le conflit, Israël doit continuer à dissuader le Hamas et faire comprendre que toute enfreinte débouchera sur des représailles énergiques. “Plus seulement des mots et quelques raids sur des immeubles vides mais faire trembler Gaza, à chaque nouveau tir de roquette”.
2.    La dissuasion économique.
Jusqu’à présent, les oppositions au Hamas parmi les Gazaouis sont minimes ou étouffées. Mais la rue palestinienne attend maintenant d’être indemnisée des souffrances subies. La reconstruction économique est donc du point de vue de la direction du Hamas essentielle pour maintenir son pouvoir et sa popularité. Provoquer de nouveau Israël, risquerait d’empêcher cette reconstruction économique et pourrait à terme menacer les fondements même du pouvoir islamique.
3.     Le Hamas contrôlé à 100% par la communauté internationale
Sans contrôle sévère, le Hamas et les autres organisations islamistes se lanceront très rapidement dans la reconstruction de leur structure terroriste.  La communauté internationale doit conditionner son aide humanitaire à un arrêt du réarmement. Si le calme s’accompagne  d’importations et de fabrications de roquettes, si le béton permet de construire des tunnels et non des écoles, la nouvelle confrontation ne sera qu’une question de temps. Le scénario de ces dernières années le prouve. La détermination du nouveau président de l’Egypte, qui voit dans le Hamas, un ennemi pour la sécurité de son propre régime, est un atout essentiel dans cette lutte.
4.    Le Hamas contrôlé à 100% par Israël
Mais Israël, qui a une longue et tragique expérience des garanties internationales, ne peut compter que sur lui-même. Ce contrôle international, doit s’accompagner, d’une politique intransigeante d’Israël, d’une excellence dans le travail des renseignements, d’une capacité à connaitre avec précision, les faits et gestes des dirigeants de Gaza, quitte à opérer des opérations commando ponctuelles à l’intérieur de Gaza. Israël ne peut plus tolérer qu’à dix minutes d’Ashkelon et une heure de Tel Aviv, une gigantesque ville souterraine du terrorisme menace son territoire.
Le Hamas est une organisation dont l’essence même est la destruction de l’Etat d’Israël. En sachant certes que ce but ultime est illusoire, les islamistes de Gaza continueront à tenter de fragiliser l’Etat hébreu. Si la dissuasion d’Israël est effective, si la communauté internationales et Tsahal mènent une politique intransigeante, le calme pourra être respecté pendant les quelques années à venir, et seulement alors, on pourra parler de succès de l’Opération Bordure Protectrice.
Katy Bisraor
K BISRAOR

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