Guerre des tunnels à Gaza,13 soldats israéliens tués cette nuit. par Maxime Perez

Engagé depuis jeudi soir

dans une offensive terrestre,

Tsahal se heurte aux infrastructures

souterraines du Hamas,

dont plusieurs dizaines

atteignent le territoire israélien.

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Engagé depuis jeudi soir dans une offensive terrestre, Tsahal se heurte aux infrastructures souterraines du Hamas, dont plusieurs dizaines atteignent le territoire israélien.
Il y a deux Gaza : d’un coté, cette bande de terre urbanisée et surpeuplée, où s’entassent 1,5 million de Palestiniens dans une superficie de 360 km2; de l’autre, un Gaza souterrain, clandestin, bâti sur le modèle du Hezbollah au Sud-Liban, où grouillent des milliers de combattants du Hamas et du Jihad islamique, sortent de terre, progressent, tirent et se replient.
C’est de la sorte que plusieurs tentatives d’infiltration ont eu lieu ce week-end autour de la bande de Gaza, surprenant parfois les forces israéliennes stationnées en bordure de l’enclave, près de la clôture de sécurité. De source militaire, il existerait une vingtaine de tunnels reliant le territoire palestinien à Israël, chaque infrastructure disposant de dizaines de points d’ouverture et autres ramifications. A l’intérieur, parfois jusqu’à vingt-cinq mètres sous terre, des stocks d’armes – roquettes, missiles antichar, charges explosives – sont découverts, de petits bunkers avec lits et réfrigérateurs.
Selon l’armée, 70% des tunnels connus des renseignements militaires ont été « identifiés » et en partie neutralisés. Mais combien d’autres ont été construits à l’insu de l’armée ? Jusqu’où s’étendent-ils en territoire gazaouie ? Autant d’éléments qui pourraient pousser Tsahal à opérer au cœur des localités palestiniennes et faire basculer la confrontation avec le Hamas dans une guérilla urbaine.
Samedi soir, plusieurs unités d’infanterie ont pour la première fois pénétré dans la bande de Gaza. Les accrochages ont été nombreux, provoquant la mort d’une quinzaine de soldats israéliens. La question est désormais de savoir si le cabinet de sécurité, présidé par Benyamin Netanyahou, est prêt à une guerre totale pour endiguer la menace des tunnels. Cette mission s’annonce périlleuse, mais à l’évidence, l’établissement d’une zone-tampon de 3 km tout autour de la bande de Gaza apparait nettement insuffisante.
Reste également à résoudre l’autre problématique de ce conflit : les salves de roquettes contre le territoire israélien. Depuis que l’armée opère à l’intérieur de Gaza, les tirs sont plus sporadiques, sauf contre les kibboutz israéliens frontaliers du fait de la présence de troupes israéliennes, en seconde ligne. Là aussi, l’équation est complexe : pour venir à bout des lanceurs de roquettes, Tsahal n’aura pas d’autre choix que d’investir certaines localités sensibles, notamment au nord du territoire palestinien (Bet Lahia, Bet Hanoun), d’où ont été tirées plus d’un tiers des roquettes du Hamas depuis le déclenchement des hostilités.
Les évènements en cours prouvent que le Hamas et le Jihad islamique ont parfaitement préparé cette confrontation. A mesure que la situation s’enlise, elle entraine les responsables israéliens vers un point de non retour. Soit ces derniers prennent la décision d’«aller jusqu’au bout », autrement dit de changer durablement la donne sécuritaire à Gaza – quitte à désarmer ou renverser le Hamas – , soit ils accentuent leurs efforts pour parvenir à une solution diplomatique. Celle-ci devra alors compenser les objectifs militaires qui, jusqu’ici, n’ont été que partiellement atteints.
Par Maxime Perez
 
 

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