Iran : nucléaire, missiles, par Maxime Perez

On s’approche bel et bien du point de non retour

Les négociations à Vienne autour des grandes puissances sont un échec. En cause, l’avancée du programme de missiles développé par la République islamique. Bien que lié au nucléaire, ce dossier pourrait faire capoter un règlement diplomatique.
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Iraniens et occidentaux n’entrevoient pas encore le bout du tunnel. Le dernier round de négociations mené dans la capitale autrichienne n’a abouti à aucun résultat tangible. Alors qu’elles ambitionnaient d’entamer la rédaction d’un accord final, les deux parties n’ont pu que constater l’immense fossé qui les séparait encore de leur objectif. Officiellement, la date du 20 juillet continue d’être évoquée avec insistance comme celle qui scellera ou pas un règlement pacifique à la question du nucléaire iranien. Et de ce point de vue, les discussions fixées au mois prochain s’annoncent déjà comme un tournant décisif.

Les crispations actuelles sont dues à la volonté des grandes puissances, exception faite de la Russie, d’intégrer au menu des discussions le programme de missile iranien. Une démarche cohérente, l’arsenal balistique plutôt fourni du régime des Mollahs pouvant techniquement servir à la production de vecteurs dotés d’ogives nucléaires. Téhéran fait mine de ne pas comprendre et s’indigne de cette nouvelle ingérence que le guide suprême de la Révolution islamique, Ali Khamenei, a qualifié de « stupide » et « idiote ».

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Moscou, qui avec la Chine participe à la livraison de pièces détachés de missiles à l’Iran, assure que ce programme balistique ne sera aucunement remis en cause par les négociations actuelles. De l’avis de nombreux diplomates occidentaux, en coulisses, un accord limitant le programme nucléaire iranien aura nécessairement de l’impact sur ses ambitions militaires, comme tendent à le prouver les sanctions.

Selon le récent rapport confidentiel d’un panel d’experts onusien, l’Iran a certes ralenti ses achats de matériel interdit par la communauté internationale, mais pour le reste, « poursuit le développement de ses programmes de missiles balistiques et d’exploration spatiale ». Un nouveau pas de tir de missile a même été identifié en août 2013, à 40 km de la ville de Shahrud. Un site de lancement plus vaste, proche d’être opérationnel, a par ailleurs été découvert au centre spatial Khomeini à Semnan, selon les experts. Leur étude de 49 pages mentionne enfin l’ouverture en juin 2013 du Centre Imam Sadeq d’observation et de surveillance, qui traque les engins spatiaux comme les satellites.

Netanyahou acquiesce

Ces révélations, qui ne constitueraient que la partie émergée de l’iceberg, n’ont pas laissé indifférent les responsables israéliens. Le rapport de l’ONU est même arrivé à point nommé pour Benyamin Netanyahou, alors que se trouvait en Israël – pour 48 heures – le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Chuck Hagel, arrivé d’Arabie Saoudite. Leur rencontre à Jérusalem, vendredi, aura sans doute permis de raccorder leurs positions, surtout dans la perspective d’un fiasco diplomatique qui laisseraient Israël et les Etats-Unis dos au mur.

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Hasard du calendrier, de grandes manœuvres de défense antiaérienne sont programmées le mois prochain, à l’occasion de l’exercice annuel « Juniper Cobra » qui vise à tester et coordonner les différents systèmes intégrés au bouclier antimissile israélien et américain dans la région. Pas moins de 7.000 soldats américains et une partie de la VIème flotte US basée à Naples sont attendus sur le sol israélien. Contrairement aux années précédentes où il était soucieux de ne pas créer de tensions avec l’Iran, l’état-major américain n’a cette fois pas réduit sa participation à ces cinq jours d’exercice. Le signe qu’on s’approche bel et bien du point de non retour.

Maxime Perez

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