Il y a 70 ans, le 6 avril 1944, 44 enfants juifs et sept éducateurs réfugiés à Izieu (Ain) étaient raflés par la Gestapo aux ordres de Klaus Barbie, puis déportés à Auschwitz et en Estonie: une cérémonie commémorative aura lieu dimanche dans ce lieu devenu mémorial.
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti, ainsi que le président du Parlement européen Martin Schultz participeront dimanche matin à cette commémoration, en présence de six anciens pensionnaires de la maison d’Izieu.
Parmi eux, Samuel Pintel, 77 ans, arrivé à Izieu en novembre 1943, à l’âge de six ans, est le dernier à en être parti quelques mois avant la rafle.
“Cette 70e commémoration va être l’événement le plus marquant, car on a encore une présence forte des acteurs de l’Histoire, même si entre 2002 et aujourd’hui cinq ont disparu”, a déclaré la directrice du mémorial Geneviève Erramuzpé.
La commémoration coïncide en outre avec les 20 ans du mémorial, inauguré le 24 avril 1994 par le président François Mitterrand, et qui deviendra en 2000 Maison d’Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés”.
” ILS SONT PRÉSENTS “
“Quand on vient à Izieu on voit les lettres de ces enfants, leurs dessins, leurs portraits, c’est parce qu’ils sont présents qu’on réalise à quel point c’est monstrueux ce qui est arrivé”, a déclaré Mme Erramuzpé.
Le mémorial d’Izieu reçoit en moyenne chaque année 26.000 visiteurs, dont 14.000 scolaires.
Pour faire face à la demande croissante d’ateliers, le mémorial va s’étendre sur 750 m2 supplémentaires, divisés entre exposition permanente et salle pédagogique, et qui devraient être inaugurés en avril 2015.
Originaires de plusieurs pays européens et âgés entre 4 à 12 ans, les 44 enfants juifs d’Izieu avaient été raflés dans cette colonie par la Gestapo de Lyon, le 6 avril 1944 avec leurs sept éducateurs, juifs également. Ils avaient
été déportés puis exterminés dans les camps d’Auschwitz-Birkenau et de Reval (Estonie). Seule une éducatrice a survécu.
Entre mai 1943 et avril 1944, la colonie d’Izieu a accueilli une centaine d’enfants orphelins, dont certains ont ensuite été pris en charge par des familles d’accueil.
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