DSK et le sondage, non publié, qui aurait pu faire peur à l'Elysée

C’est l’histoire d’une enquête commandée par Le Parisien magazine, pour son numéro du week-end dernier. Le document a été édité en bonne et due forme par l’institut BVA. Ses résultats, aussi inattendus que spectaculaires, ont tellement surpris ses commanditaires qu’ils ont fini par renoncer à les publier.
dsk

De quoi s’agit-il ?

Compte tenu du niveau d’impopularité du gouvernement, il était question de comparer quatorze personnalités politiques de premier ordre à François Hollande, afin de savoir si elles feraient mieux que lui à sa place. Et pour la première fois dans ce type d’enquête, un nom a été proposé en plus des habituelles têtes de série. Et il est arrivé en tête.

Et ce nom est ? Dominique Strauss-Kahn.

Le résultat est étonnant ! L’ancien patron du FMI bat tous ses rivaux : les personnes interrogées estiment à 56% qu’il ferait plutôt mieux que François Hollande, crédité de 34% seulement. Alain Juppé arrive en deuxième position avec 53%. Suivent Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, loin derrière, à 49 et 48%.
Les autres personnalités, les Fillon, Borloo, Bayrou et Aubry sont toutes devancées par l’actuel président, ce qui est un signe encourageant pour lui.

Le sondage sur DSK qui aurait pu faire peur à l… par FranceInfo
C’est la première fois que le nom de DSK était testé sur le grand public à la faveur d’un tel sondage. BVA l’a ajouté dans la liste habituelle, tout simplement parce qu’il était spontanément remonté dans les réponses lors de précédentes enquêtes.
Et c’est un retour gagnant en haut de l’affiche, alors même que Dominique Strauss-Kahn est sorti du jeu politique, et n’en a pas encore fini avec son agenda judiciaire et un procès à venir dans l’affaire du Carlton de Lille.

Pourquoi l’enquête n’est-elle pas sortie ?

La direction du Parisien magazine revendique un choix éditorial, estimant que ce n’était pas possible de publier ce sondage, parce que, selon elle, il aurait fallu dans un même temps poser la question : “Etes-vous pour ou contre le retour de DSK ?” L’enquête a donc été jugée trop politicienne et peu digne d’intérêt.
Elle renseigne pourtant en creux sur un désir de compétences au plus haut niveau, qui serait exprimé par les Français, malgré les affaires en cours, ou celles du passé.
Le plus étonnant est que des personnalités strausskahniennes ont quand même été appelées au téléphone par les journalistes de la rédaction afin de recueillir leur sentiment, leurs réactions à ce qui ressemblait à un début de résurrection de celui qui, il n’y a pas si longtemps, n’émargeait plus qu’à la chronique faits divers. Peine perdue, puisque le sondage scoop de BVA a été enterré entre-temps. Ce qui a surpris les amis de Dominique Strauss-Kahn.

Ce sondage était vraiment crédible ?

Oui. Il a été réalisé dans les règles de l’art. Et le patron de l’institut BVA n’en revient pas lui-même, il s’est d’ailleurs refusé à tout commentaire. Ce petit arrangement avec la réalité a fait sourire Dominique Strauss-Kahn, qui de toute façon a choisi de ne plus réapparaître jusqu’à son procès.
Le plus étonnant, dans un contexte de défiance générale, est que DSK rejaillit comme l’homme providentiel, le meilleur pour sortir le pays de la crise. La bête n’est toujours pas morte. Et la politique n’est décidément pas une science exacte.
http://www.franceinfo.fr/politique/l-info-politique-le-7h40/le-sondage-sur-dsk-qui-aurait-pu-faire-peur-a-l-elysee-1339057-2014-03-04

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