6 octobre 1973 : La guerre du Kippour n'aura pas lieu

Quarante ans après la guerre du Kippour,

les Israéliens se demandent encore si leur pays pourrait de nouveau être surpris par une attaque militaire, au moment où montent les périls dans la région.
Les Israéliens ont eu droit cette année à un déferlement d’articles, d’analyses, de documentaires autour de cette question qui les taraude pour le 40e anniversaire de ce conflit.

armée
Les forces égyptiennes traversant le canal de Suez le 7 octobre.

Le 6 octobre 1973 à 14H00, en pleine célébration de Kippour, le jour le plus saint du judaïsme, l’Egypte et la Syrie déclenchent l’offensive du Ramadan contre l’armée israélienne, à l’ouest le long du canal de Suez et à l’est sur le plateau du Golan.
Ce n’est que cinq heures avant le début des opérations que les dirigeants israéliens, finalement convaincus de l’imminence d’une attaque, décrètent la mobilisation générale des réservistes.
Ce retard a coûté très cher aux militaires qui ont été bousculés et qui ont subi de lourdes pertes (plus de 2.500 morts). Un revers cuisant qui a fait voler en éclats le mythe de l’invincibilité d’Israël après sa victoire foudroyante lors de la guerre des Six-Jours en juin 1967.
Les images de soldats hébétés faits prisonniers sur le Golan, ou encerclés près du canal de Suez appelant au secours, l’angoisse sur les visages des dirigeants politiques et militaires hantent jusqu’à ce jour l’opinion publique.
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Soldats israéliens blessés pendant la Guerre du Kippour 1973.

“Plus jamais nous ne sous-estimerons l’ennemi”

Le chef d’état-major, le général Benny Gantz, assure que l’armée israélienne est “plus prête que jamais”.  Le fiasco de 1973 est en effet surtout attribué au renseignement militaire, prisonnier d’une conception selon laquelle la probabilité d’une attaque égypto-syrienne était “très faible”.

Israël disposait pourtant d’informations de première main, grâce à un espion égyptien Achraf Marwane, gendre du défunt président Gamal Abdel Nasser, qui évoluait dans l’entourage de son successeur Anouar al-Sadate, soulignent le journaliste Marius Schattner et l’historienne Frédérique Schillo dans un livre récent: “La guerre de Kippour n’aura pas lieu”.

Sur la base d’archives récemment déclassifiées, l’ouvrage envisage la thèse, émise par d’autres experts, selon laquelle Achraf Marwane aurait joué un double jeu en prévenant trop tard Israël de l’imminence de l’attaque après avoir lancé auparavant plusieurs fausses alertes.

L’actuel ministre de la Défense affirme que, contrairement à la perception de nombreux Israéliens, l’existence de l’Etat hébreu n’a jamais été menacée en 1973.

“Une des racines de notre échec au début de la guerre provenait du sentiment de supériorité qui régnait dans nos rangs après la victoire éclair de la guerre de juin 1967”, a-t-il reconnu.

Selon lui, ce succès qui a permis à Israël de s’emparer en six jours de Jérusalem-Est, la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Golan et le Sinaï (restitué à l’Egypte après la conclusion d’un traité de paix) a généré “une trop grande confiance, une arrogance et un manque de prudence”. “Plus jamais, a-t-il assuré, nous ne sous-estimerons l’ennemi”.

Jean-Luc Renaudie – AFP

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